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Yooka-Laylee and the Impossible Lair : L’un des meilleurs plateformers de cette fin d’année !



Il y a deux ans, Yooka-Laylee premier du nom, financé sur Kickstarter, n’avait pas su séduire la critique notamment à cause d’une caméra automatique perfectible (ayant ensuite été corrigée par une caméra manuelle) et un Level Design peu inspiré. Pourtant derrière ce successeur spirituel de Banjo-Kazooie se cachait l’équipe de Playtonic Games, composée par des anciens de chez Rare (anciennement Rareware/Rare Software).

Des professionnels en la matière de softs plateformers : Banjo-Kazooie, Donkey Kong, etc… Les membres n’ont toutefois pas baissé les bras, sous leur label ils ont réalisé ce second épisode sous-titré « Impossible Lair ». Fini Kickstarter, désormais ils s’appuient sur leur éditeur Team 17 mais en plus les développeurs renouent avec leur savoir-faire via des niveaux en 2D, et franchement cela fonctionne du tonnerre.

Capital B est de retour pour jouer un mauvais tour

Ce nouvel épisode n’est pas une suite directe à Yooka-Laylee, toutefois Impossible Lair se passe tout de même après les événements du premier opus. Il y a de l’humour mais aussi beaucoup de références et clins d’œil au premier volet, distillés çà et là. De même, si les développeurs ont intégré de nouveaux personnages, presque tous les « alliés » et « pseudo-méchants » du premier soft sont présents comme l’antagoniste Capital B.

C’est d’ailleurs ce mécréant qui est à l’origine de ce nouveau trouble dans le tome du Domiel Royal, un Royaume contenu dans un livre. Avec sa nouvelle machine, « Dompteur d’Essaim », il soumet alors ce Royaume à sa volonté par hypnose ou du moins les Soldabeilles de la Queen Phœbee. Mais le projet de Capital B est sans doute plus élaboré, car ce que l’on nomme l’encre de l’infini pouvant réécrire l’univers se trouve aussi dans ce même tome.

C’est donc au duo de choc Yooka le caméléon et Laylee la chauve-souris, de l’arrêter mais sans le pouvoir des Soldabeilles : l’invincibilité temporaire, le Repaire Impossible dans lequel s’est retiré Capital B est difficile à prendre d’assaut, voire impossible justement. Le tandem se fait alors éjecter facilement du tome du Domiel Royal. Mais la Reine Phœbee exploite une « faille » : arracher vingt pages du Domiel contenant des Soldabeilles emprisonnées.

Un Overworld très plaisant et attractif !

À partir de là le soft nous offre la possibilité de retourner directement à l’assaut du Repaire Impossible, c’est-à-dire le niveau final du jeu, mais à l’instar d’un The Legend of Zelda – Breath of the Wild, si théoriquement c’est envisageable, dans la pratique c’est beaucoup plus complexe.

Effectivement ce Repaire Impossible, intelligemment conçu par les développeurs dans un format 2D side scrolling, recèle de nombreux pièges et passages tout aussi vicieux les uns que les autres. Autant vous dire qu’à moins d’être relativement expérimenté dans les jeux de plate-forme, ce Repaire Impossible est tout bonnement « impossible » sans « l’aide » précieuse de Soldabeilles.

Primordiales par leur pouvoir d’invincibilité temporaire protecteur, ces Soldabeilles emprisonnées dans le tome du Domiel ont pu être soustraites à Capital B par le tour de passe-passe de la Reine Phœbee. Cette dernière a arraché vingt pages du Domiel, toutes comportant une Soldabeille enfermée, et les a dispersées aux quatre coins de l’Overworld, le monde principal qui sert de HUB à Yooka-Laylee and the Impossible Lair.

Ce HUB explorable en 2,5D avec une vue d’hauteur à la The Legend of Zelda, est une grosse bouffée d’air frais. Car plus qu’un simple HUB permettant d’aller d’un point A à un point B, l’Overworld est un grand terrain de jeu semi-ouvert rempli d’interactions en tous genres : déplacer des caisses, activer des interrupteurs, etc…

Ces interactions ne sont pas là que pour progresser mais aussi pour résoudre plusieurs types d’énigmes, certaines demandent d’ailleurs un peu plus de jugeote que d’autres, découvrir des passages secrets et même récupérer des tonifiants bien cachés dont l’utilisation est exclusive aux niveaux 2D. Tout ceci rend cette exploration des plus agréable et plaisante, et c’est également le cas dans la vingtaine de niveaux 2D side scrolling.

Dans ces derniers, il y a logiquement des précipices et des ronces à éviter, des plates-formes mouvantes, des sauts à réaliser, des ennemis à vaincre, des passages secrets et même des collectibles à récupérer : des plumes (servant de monnaie), des tonifiants (pour modifier le gameplay) et des pièces (servant également de monnaie).

Des niveaux respirant les meilleurs jeux de plate-forme

La prise en main est excellente, ensemble notre duo est plus fort que tout puisque la chauve-souris Laylee permet de planer grâce à ces ailes mais sert aussi de « protection » à Yooka, un peu comme les anneaux de Sonic par exemple. En effet, une fois que l’on reçoit un coup par un ennemi, Laylee panique et s’envole mais avant un envol définitif il est possible de la récupérer en la touchant le plus rapidement possible.

Si tel n’est pas le cas, Yooka se retrouve seul. Évidemment en solo, notre caméléon n’a pas accès à toutes les capacités du duo mais en plus il est encore plus vulnérable, s’il reçoit une autre attaque, la « mort » est inévitable.

Mais même en étant vulnérable, Yooka n’est pas sans défense, il dispose de techniques communes et efficaces comme une frappe, un saut, la possibilité de se mettre en boule pour rouler (dans le style de Sonic) et il peut aussi glisser. Par contre en rattrapant Laylee en vol ou en activant une cloche à Laylee (disséminée dans les niveaux) l’équipe se reforme comme si de rien n’était et toutes les aptitudes précitées sont disponibles.

Le Level-Design de ces niveaux 2D respire les meilleurs jeux de plate-forme en utilisant des mécaniques courantes de ce type de jeu tel Donkey Kong Country pour ses cordes et ses tonneaux qui nous propulsent dans n’importe quelle direction ou des phases de plate-forme à la Rayman.

Par contre s’il y a des passages simples, d’autres sont logiquement plus délicats. Mais rassurez-vous les développeurs ont eu la bonne idée d’éviter les frustrations pour chaque type de joueur(euse) grâce à l’installation de multiples checkpoints et d’effets de tonifiants qui sont d’ailleurs une grande source d’aide.

Des tonifiants modulant la difficulté

Ces tonifiants sont à récupérer préalablement dans l’Overworld. Ils sont aussi bien liés à des filtres graphiques (teinte monochrome par exemple) qu’à la jouabilité de ces niveaux 2D.

Il est alors possible de se rendre la tâche plus difficile en mettant un monde à l’envers, ou en retirant tous les checkpoints (sauf deux dont celui de départ) afin d’avoir un multiplicateur en hausse pour la récolte de plumes, ou faire le contraire en se facilitant certains passages avec la possibilité de planer plus longtemps ou augmenter le nombre de checkpoints.

On peut même mélanger les deux éventualités, tout dépend du nombre de plumes que l’on cherche à amasser et de la difficulté voulue. Excellent !

Une idée intelligemment bien intégrée : la vision alternative !

Mais là où le studio Playtonic Games fait fort, c’est qu’ils ont réussi à éliminer le sentiment de lassitude que l’on peut retrouver dans les plateformers grâce à une feature très intéressante et intelligente intégrée à l’Overworld. En effet, on a la possibilité de modifier un niveau en profondeur grâce aux diverses interactions, c’est-à-dire découvrir une sorte de version alternative d’un même chapitre.

Par exemple en balançant des baies gelées dans un niveau aquatique que l’on a parcouru, on a alors accès à celui-ci dans une version glacée mais disposant d’un Level Design différent. Idem en activant de l’énergie électrique dans un niveau étant rempli de rouages inactifs, ceux-ci s’activent mais en contrepartie le courant électrifie une partie du sol. On prend donc énormément de plaisir à faire et refaire ces chapitres tant ces idées sont bien exploitées et mises en place.

Un travail remarquable et nostalgique

Sur le plan technique, Yooka-Laylee and the Impossible Lair est également une franche réussite. Disposant d’une fluidité en 60FPS, le soft est coloré, avec des couleurs chatoyantes, ainsi que de beaux effets de lumière comme le soleil couchant.

Déjà magnifique visuellement, le tout est encore sublimé par une optimisation Xbox One X et une résolution 4K. Mais ce n’est pas tout, au lieu de se contenter de cet aspect graphique, les développeurs ont ajouté plusieurs filtres que l’on peut appliquer par le biais de tonifiants.

Tout aussi travaillée, cette idée de varier les plaisirs entre un aspect nostalgique type rendu GB (teinte monochrome), pixellisé ou via carrément un filtre graphique BD fait totalement mouche. Les sonorités ne sont pas en reste. Discrèts au début, les thèmes de Grant Kirkhope et David Wise, tous deux ayant déjà œuvré sur Donkey Kong (et notamment les Country), sont ensuite beaucoup plus présents et s’accordent superbement bien à l’ambiance du titre. Pour tout vous dire, on est dans la même veine que sur leurs précédents et magnifiques travaux !

Testé sur Xbox One X