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Mugen Souls : viens si t’es un homme !



 

Chez MaXoE, la culture, c’est notre fond de commerce. Enfin façon de parler. Du coup, vous apprendrez que Mugen, ça veut à peu près dire « infini », en japonais. A peu près parce que traduire le nippon c’est toujours approximatif. Voilà. Comme ça, vous pourrez briller en société, par exemple au Paris Game Show, en disant « tu savais que Mugen Souls ça veut à peu près dire Les Ames Infinies? » à votre conquête du soir. Rencard assuré.

Bon, c’est bien gentil de vous donner des cours, mais il paraît qu’on a un jeu à traiter aujourd’hui. Comme chaque jour Minus. Mais alors, kezako Mugen Souls? Un RPG, déjà. Ce qui exclut les courses, le foot et les puzzle-games.

Premier constat, il est en anglais. Intégralement. Même dans les coins et recoins. Si vous ne parlez pas anglais, vous pouvez aller rejoindre vos petits camarades qui jouent au cerf-volant. Si en revanche la langue de One Direction n’a plus de secret pour vous, vous allez pouvoir poser vos blanches mains sur la délicate galette (c’est une image, la couleur des mains, ne compliquez pas tout).

Et pour un RPG japonais, sapristi, c’en est un, écumant les clichés du genre avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Le trio de héros rappelle d’ailleurs vivement Disgaea : l’héroîne est une psychopathe schyzophrène qui veut régner sur le monde, son acolyte une débile légère incapable de martyriser correctement, et le troisième larron est le pervers sexuel que compte tout dessin animé ou jeu japonais. En terrain connu, donc. On peut rajouter les tenues prétendument sexys, les saignements de nez à la tortue géniale, et pour tout dire une ambiance assez malsaine fort heureusement équilibrée par un humour très potache, cet humour typiquement japonais du genre des émissions qui passent sur W9, comme Takeshi’s Castle. Très décalé, donc, sauf pour les amateurs du genre. Je dis heureusement car d’entrée le ton est donné avec une ouverture (c’est le mot) assez frappante, et le jeu passera son temps à osciller entre le glauque intégral et cet humour débridé (sans calembour de mauvais goût), notre perception du jeu se situant alors là où se situe notre propre curseur, un peu comme dans un Catherine.

Dominer le monde, c’est donc le but, et pour cela il faudra mettre la main à la pâte et dans les dents, à travers de (trop) nombreux combats. C’est dans les combats que la schyzophrénie de l’héroine se révèle : en effet, chacune de ses personnalités a plus ou moins son propre style mais surtout un effet différent sur les monstres : elle pourra les séduire, les détruire, les transformer… ou les énerver. On passera sur la morale de la chose pour retenir que ce seul système mérite que l’on s’y attarde, car le maîtriser se mérite… En plus, le tout se complique par la présence de cristaux sur le terrain, dont les effets, positifs comme négatifs, dépendent de leur proximité… Là encore, on ressent la présence d’un Disgaea… Et pourtant, je peux vous assurer que nous ne faisons qu’effleurer le système du jeu : il faudrait encore parler des bumpers, pour faire rebondir vos adversaires ou vous-même, des charmes multiples, des Blast, etc.

Autant dire qu’il y a de quoi faire, d’autant que les auteurs n’ont rien trouvé de mieux que de rajouter un donjon de 100 étages, dans le plus pur style des dungeons-crawlers japonais, ces jeux qui peuvent vous pousser à arracher vos cheveux avec fureur, le tout pour obtenir équipements, monstres, pouvoirs, expérience, etc. Dugrind, en somme, le coeur même de ce genre de jeu et des J-RPG, qui cette fois est poussé un peu loin, voire trop loin. Le public asiatique est friand de ce genre de choses, mais il n’est pas certain qu’il en aille de même avec le public occidental, plus réceptif à du Mass Effect…