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Clid The Snail : l’escargot tout chaud



Clid The Snail vient de l’imaginaire du studio Weird Beluga. Composé de cinq membres se connaissant depuis leurs années d’études, ce studio espagnol a participé avec Clid The Snail au « Playstation Talents Awards », une initiative de soutien au développement local de jeux vidéo (ici espagnol). Lors de cet événement, ils sont ressortis grands vainqueurs de la sixième édition avec leur titre. Un bon moyen sans doute de les convaincre de rester/continuer dans cette voie.

Un mollusque en exil

D’ordinaire, Clid vit dans la citadelle des escargots avec ses pairs, mais contrairement à eux prônant la paix et la non-violence, il est excentrique, n’a pas sa langue dans sa poche, aime siroter du jus de bambou et aussi canarder des limaces à tout bout de champ lors de ses sorties.

Malheureusement pour lui, c’en est trop pour les autres membres de la tribu des escargots et Clid se fait purement et simplement bannir. Désormais en exil, et accompagné de la luciole Belu qu’il a autrefois sauvée, notre mollusque cherche sa place dans la société et voyage. Il rencontre même des parias comme lui au sein d’Alastor : une tortue, un caméléon, un hérisson et une chauve-souris. Le groupe improbable s’allie alors dans l’optique de rétablir leur réputation et de venir en aide aux autres tribus, ces derniers étant sous la menace des limaces invertébrées.

Basée sur un personnage avec un fort caractère cherchant sa place au sein de la société et sur le fait d’être accepté par les siens, l’aventure n’en oublie pas pour autant d’instaurer des rebondissements et des secrets au sein de cet univers « vu à la loupe ». Ce micro/macrocosme n’hésitant pas à prendre pour décor des objets utilisés par des géants : la race humaine autrefois disparue. Entre les allumettes, cassettes audio, crâne humain et autres bague de fiançailles, mais ce n’est pas tout, plusieurs easters eggs pullulent également avec la présence d’une carte mémoire PS2, d’écouteurs ou encore Bug’n Roses.

La panoplie du Twin Stick Shooter

Retrouver ces éléments fait donc plaisir et ils correspondent en partie à notre soif de découverte de ce monde à petite échelle. Jouable comme un Twin Stick Shooter traditionnel, notre escargot évolue dans plusieurs types d’environnements (bâtisses, extérieurs). Si ces derniers correspondent à des niveaux linéaires munis de quelques embranchements, ils cachent aussi des coffres contenant de la monnaie et des graines, celles-ci permettant d’augmenter la vie maximale dès que l’on en récolte quatre. Ces graines peuvent se trouver au détour d’un chemin ou être accessibles après la résolution d’énigmes. Pas très complexes en soi, ces énigmes demandent toutefois un bon sens de l’observation notamment pour l’activation/désactivation de lasers, de leviers et surtout une bonne réactivité/timing. Petit conseil, sachant qu’il est impossible de revenir en arrière une fois un lieu traversé, n’hésitez pas à faire des allers-retours afin de trouver un maximum de graines et autres bonus dont vous pourriez avoir besoin, ceci bien sûr avant de quitter un niveau définitivement, le titre ne faisant pas dans la dentelle question difficulté.

Pendant son périple, Clid aime faire parler la poudre pour se débarrasser de la faune environnante : limaces, souris, insectes volants/explosifs, etc…, un bestiaire bien connu des amateur(trice)s du microcosme. Pour canarder tout ce petit monde, rien de plus facile, vous avez le choix entre un lance-flamme, un blaster, des grenades, des mines et d’autres armes disponibles au fil de votre avancée pour un arsenal bien fourni et complet.

Malheureusement, même si ces armes sont switchables à tout moment et possèdent un certain nombre de munitions, elles manquent d’un certain équilibrage. De ce fait, on privilégie très régulièrement le tir chargé du blaster d’origine, ce dernier étant vraiment très voire trop redoutable par rapport aux autres pétoires.

Mis à part l’armement, on retrouve aussi une jauge d’endurance à la Dark Souls, Mortal Shell, etc,… celle-ci sert notamment à effectuer des roulades permettant aussi bien d’esquiver les ennemis et leurs tirs, qu’à franchir certains obstacles (ponts détruits,…). Si cela donne un petit côté stratégique au titre et à son statut de Twin Stick Shooter, quelques soucis de hitboxes viennent un peu entacher l’expérience. Par exemple, le mollusque, bien à l’abri derrière un rocher, subit quand même les dégâts d’un lance-flamme, idem lors de roulades, il est difficile de pas se faire toucher par les tirs ennemis.

Pourtant si le titre n’est pas exempt de quelques défauts -sans doute de jeunesse-, il apporte tout de même quelques bonnes satisfactions notamment en ce qui concerne les affrontements avec quelques moments plus délicats. Si chaque adversaire a ses propres patterns et donc une façon différente de les appréhender (suicidaires, explosifs, fonceurs,…), les boss ont un petit truc en plus, de ce fait ils retiennent facilement notre attention avec des joutes plus intéressantes et réfléchies. Foncer tête baissée ne résoudra pas le problème, au contraire observer son comportement, mais aussi l’environnement pour détecter « les abris » (par exemple) sont les clés de la réussite.

Un dernier mot sur cette partie, sachez que « l’argent » récolté en jeu sert à acheter des soins et autres grenades, mais il est possible « revêtir » de nouvelles coquilles dont nous vous laissons découvrir les utilités par vous-même.

Chara-Design inspiré

Côté graphisme, les développeurs se sont donc inspirés d’un mélange micro/macrocosme avec des références assez subtiles au monde des humains (des objets de la vie de tous les jours) et à la biodiversité. L’univers est assez bien conçu avec un chara-design assez inspiré sur les personnages mi-animaux, mi-humanoïdes. Si cet enrobage possède donc un univers bien retranscrit, d’un autre côté, les environnements manquent d’un poil de netteté sur la technique. En l’état, ils sont recouverts par un voile façon « bave d’escargot » comme pour nous rappeler que nous sommes face à un gastéropode.

D’un point de vue sonore, les différents personnages utilisent une langue imaginaire et les sous-titres sont en français. Musicalement parlant, l’ambiance générale se marie bien avec les situations vécues.

Testé sur PS5 via la rétrocompatibilité