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Dragon Quest Builders 2 : La construction multipliée par deux !



Dans le jargon des fans, la licence Dragon Quest signifie avant tout JRPG pur et dur mais aussi, durant les belles années (80-90), le concurrent direct de Final Fantasy. Comme ce dernier, Dragon Quest (DQ pour les intimes) a su se diversifier afin d’accroître sa communauté.

On a donc eu les Pokémon-like avec Dragon Quest Monster Joker, le Musô avec les Dragon Quest Heroes, l’Action-RPG, le Dungeon-RPG, le MMO, jeu de rythme, etc… Et évidemment DQ a également été remarqué dans plusieurs apparitions de jeux vidéo en tant que « Guest Star », notamment dans un jeu de Plateau/Party Games « Itadaki Street » ou le jeu de plateau Course à la Fortune (sur Wii).

Aujourd’hui, DQB2 vient donc de sortir simultanément sur PS4 et Nintendo Switch, et pour votre plus grand plaisir, nous nous sommes attelés au test des deux versions comme ce fut le cas pour son prédécesseur. Vous pouvez relire nos analyses de la mouture PS4 et Nintendo Switch de Dragon Quest Builders pour un complément. Comme indiqué dans notre introduction, ce nouvel opus améliore pas mal de choses et en apporte de nouvelles, comme c’est le cas par exemple de l’agriculture mais on y reviendra un peu plus loin dans ce test.

Le Mal a gagné… Hein, quoi ?

Intéressons-nous tout d’abord à cette sympathique et humoristique trame principale disposant de nombreux tutos incorporés et bien expliqués, ainsi que quelques rebondissements bienvenus.

Le scénario débute bien des années après la fin de Dragon Quest II – SPOIL – lorsque le Dieu de la Destruction et Kaos ont été vaincus d’une main de maître. – FIN de SPOILS – Désormais séparés, les Héritiers de Kaos subsistent et sèment le chaos en prônant la destruction. Les habitants de chaque île, n’ayant pas le choix, suivent ces mêmes préceptes. Ils doivent vivre avec le fait que la construction peut les rendre hérétiques et qu’ils en subiraient les conséquences.

À l’heure d’aujourd’hui, notre personnage (féminin ou masculin avec davantage de choix de personnalisation) a été capturé et travaille « de force » sur un bateau. Mais bien vite, une tempête fait son apparition et notre apprenti(e) bâtisseur(euse) fait naufrage sur une île à priori déserte.

Sauf que sur celle-ci se cache un certain Malroth, oui oui ce même Malroth connu des amateurs(trices) de Dragon Quest II mais pour l’heure il est amnésique et souhaite aider notre apprenti(e). Après plusieurs péripéties en compagnie du bougre, notre personnage rencontre des rêveurs et des hérétiques. Avec le pouvoir de la Création en poche, il va falloir les convaincre des bienfaits de la construction.

DQB2 garde les bases de son aîné…

Pour son gameplay, ce second épisode se calque sur les bases établies par son prédécesseur tout en y apportant de nombreuses nouveautés bienvenues. Pour pouvoir créer et édifier des maisons, ou encore des armes, il faut se munir de ressources. Dans un premier temps, on explore les environnements afin de détruire un maximum d’éléments. Chaque parcelle détruite, que ce soit de la terre, des arbres ou même des bâtiments permet de récupérer ces précieux matériaux.

Une fois que l’on en a en quantité suffisante, on peut s’atteler à la fabrication auprès d’un établi pour créer des éléments décoratifs, des portes, des tables, etc… Ou encore forger de nouvelles armes pour soi et ses habitants. Mais il y a aussi l’élaboration pure permettant de bâtir toutes sortes de bâtisses utiles. Rappelons le système de construction brièvement. Pour qu’un bâtiment soit considéré comme tel, il faut : un mur de deux blocs de hauteur, une source de lumière et une porte. Pour une chambre sobre, il faut simplement une paillasse et une source de lumière (torche,…). C’est aussi simple que cela.

Bien entendu, depuis cette formule initiale les choses ont évoluées et c’est toujours sympathique de suivre certaines recettes et plans pour se (re)familiariser (éventuellement avec le titre). Mais le must reste de créer ses propres éléments en faisant des associations diverses comme la construction inédite de toilettes ou encore de salles de bain.

… Et l’enrichit

D’ailleurs pour ce second opus, les bâtiments n’ont plus de « statistiques » à proprement parler, désormais c’est la grandeur et la qualité qui priment. En fonction de la demande des habitants vaquant à leurs diverses occupations tout au long de la journée, et de ses propres réalisations, les villageois sont heureux en utilisant les commodités (cuisine, toilettes, manger, ou en pouvant travailler). Et lorsque cela se produit, ils laissent de petits cœurs de « bonheur ».

Ce nouveau système remplace celui de l’étendard du premier opus. C’est-à-dire que dès que l’on possède suffisamment de ces « cœurs de bonheur » (visibles via une jauge spécifique), on peut sonner la cloche du village et effectuer une évolution. Cela se traduit par des habitants « mieux entraînés » et de nouvelles possibilités de création pour notre apprenti(e) bâtisseur(euse). Et à force de réaliser les différentes missions, les divers PNJs (disposant par ailleurs d’un très bon pathfinding) peuvent non seulement faire la cuisine mais à terme ils pourront construire des bâtiments à notre place ! À condition bien sûr d’avoir les matériaux nécessaires. Une bien bonne idée qui se développe au cœur du jeu.

Une exploration encore plus intéressante mais avec des combats plus anecdotiques

Bien entendu l’exploration est toujours au centre du soft. Si l’on peut détruire les environnements petit à petit pour amasser des matériaux, déambuler dans les lieux permet de découvrir de nombreux secrets cachés. Si par exemple un endroit est inaccessible de prime abord, en haut d’une montagne admettons, cela veut forcément dire qu’il y a quelque chose d’intéressant : un coffre, une énigme, une mini-médaille, un objet rare ou une quête annexe !

Mais si certains de ces éléments sont perchés en haut, ils peuvent aussi se trouver sous terre. Par contre dans ces endroits exigus, la caméra peut être dérangeante même si elle est modulable. Dans ce cas-là il faut penser à passer en vue à la première personne, ce qui reste plus agréable pour se repérer.

Cette exploration, fort plaisante au demeurant grâce aux diverses îles variées et vastes que l’on parcourt permet également d’accéder à des endroits véritablement très secrets et bien entendu chaque îlot recèle d’ennemis. Disposant eux aussi de ressources, les vaincre se révèle encore une fois très, trop, simpliste. Comme en plus Malroth nous accompagne cette fois-ci et qu’il nous aide à frapper les monstres (comme les habitants aux abords des villages), on ressent un côté plus anecdotique lors de ces combats, disons. C’est plutôt dommage, car au vu du potentiel de DQ on aurait aimé une évolution de ce côté-là. Peut-être dans un éventuel troisième épisode ?

Place à une feature d’agriculture bien intégrée

Outre ces nouveautés de construction, DQB2 met un aspect inédit rapidement en avant : l’agriculture. Et pas de manière simplement anecdotique, non cette partie a été relativement travaillée. Si vous connaissez les softs de type Harvest Moon vous ne devriez pas être dépaysé par cette feature. Concrètement pour faire pousser des fruits et des légumes, il faut donc une bonne terre et l’assainir en l’indiquant par la présence d’un épouvantail.

Ensuite, quelques habitants bêchent le terrain choisi et enfin c’est à nous de prendre le relais. Il faut simplement planter une graine : chou, tomates, cannes à sucre, etc… Mais attention, ce n’est pas parce que le placement est simple que la culture aussi ! Pour un chou, il n’y a pas vraiment d’indication à prendre en compte mais par contre pour la canne à sucre, il faudra irriguer le terrain. Et penser à l’eau pour les plantations, cultiver, récolter, et ainsi de suite.

En sachant que par la suite certains habitants peuvent nous aider en arrosant les cultures, voire en effectuant une grosse partie du processus. Ce dur labeur n’est pas là juste pour réaliser certaines quêtes mais pour le bien des villageois ainsi que de notre personnage. Nous en avons parlé un peu plus haut, mais les habitants du village peuvent faire la cuisine mais aussi manger.

Il faut donc prendre soin d’eux pour gagner plus rapidement des cœurs de bonheur, parce qu’avec une famine ça avancera moins vite, évidemment. Pour notre apprenti(e), la cuisson des nutriments permet de mieux se nourrir. Déjà cela justifie le fait d’être en forme car une jauge de satiété est présente. Mais ensuite, ces repas servent aussi à améliorer certaines caractéristiques comme les dégâts par exemple.

Un Multi pour l’île principale et… c’est tout

Absent du soft original, l’aspect Multijoueur fait enfin son apparition dans DQB2. Outre un mode Photo et quelques concours photo réalisables, il est possible de jouer jusqu’à quatre joueurs(euses) sur l’île principale de l’une des personnes, le tout avec quelques options de paramétrage. Cependant, si vous pensiez qu’il était possible de jouer en écran splitté ce n’est pas le cas et il n’est pas non plus faisable de réaliser la quête principale ensemble. Autrement dit, on a un demi-aspect multijoueur. On sent que les développeurs n’en sont qu’aux balbutiements, mais on aurait tout de même apprécié de pouvoir jouer en coop, ne serait-ce qu’en écran splitté pour commencer.

Une DA toujours aussi charmante mais techniquement les deux supports manquent d’optimisations

Testé sur PS4 Pro ainsi que sur Nintendo Switch, Dragon Quest Builders 2 dispose encore de plusieurs différences entre les deux versions. Outre les divergences techniques dont nous allons parler, la configuration des touches reste identique à son prédécesseur. C’est-à-dire que sur PS4 la touche de frappe de l’arme principale est toujours associée au triangle alors que sur Nintendo Switch l’attaque s’effectue avec le bouton Y.

Avec deux consoles distinctes qui n’ont pas la même puissance, la plus grosse différence vient logiquement de l’aspect technique. Similaire dans l’approche, même si sur la Switch la distance d’affichage est moindre, la puissance de la PS4 Pro permet de bénéficier d’un ombrage plus net. Cependant, les deux supports subissent toutefois quelques baisses de framerate sur l’axe principal.

C’est logiquement sur Switch que le soft est moins stable, et ce surtout en multijoueur lors de la visite d’une île relativement grande et chargée. Dans ces cas-là, la console souffre et le framerate s’abaisse drastiquement. Et si cela se produit sur Nintendo Switch, la PS4 Pro n’est pas sauvée pour autant puisque l’on y retrouve également des chutes assez importantes durant ces parties en multi.

Pour en revenir au mode solo, d’une île à l’autre les problèmes de fluidité diffèrent, même si globalement sur PS4 Pro l’aventure principale reste un maximum sur du 60FPS avec certaines chutes de framerate. Alors que sur Nintendo Switch, cette même aventure se déroule aux environs des 30FPS mais aussi avec certaines baisses de frame.

Malgré ces problèmes rencontrés, le titre garde sa direction artistique très charmante du premier opus : un aspect cubique chatoyant et bien travaillé, tout comme le bestiaire et les personnages réalisés par Akira Toriyama. Pour l’ambiance sonore, on retrouve -encore une fois- les thèmes très connus de Koichi Sugiyama.

Testé sur PS4 Pro et Nintendo Switch