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Horizon Zero Dawn : L’art des emprunts mécaniques



En quête de vérité

Dès le lancement d’Horizon Zero Dawn, on est immédiatement happé par la scène d’introduction. On y découvre un homme barbu de style guerrier primitif, celui-ci vivant reclus dans une cabane. La première chose qui nous vient à l’esprit, c’est que l’on s’attend à le voir partir à la chasse pour se nourrir. Et là ? Oh surprise ! La suite de la séquence nous montre qu’il tient un bébé dans ses bras et lui parle d’une voix chaleureuse.

D’ailleurs si vous entendez cette voix, elle vous semblera très familière. Si l’on vous dit les publicités du riz Uncle Ben ou celle du jeu vidéo Destiny le Roi des Corrompus, cela ne vous dit toujours rien ? Si l’on aujoute qu’il est la voix française de Morgan Freeman, vous aurez certainement reconnu Benoît Allemane.

Le guerrier Rost part bénir le bébé grâce à un rituel, une coutume de leur tribu pour ne pas subir le même sort que les « Anciens », la malédiction. Mais les parias dont Rost fait partie ne peuvent normalement réaliser le rituel. Arrivé sur place, il y rencontre la matriarche de la tribu qui bénit l’enfant, et le paria Rost prononce son nom : Aloy !

C’est avec un élan de curiosité et d’intérêt que l’on découvre un univers post-post apocalyptique dont on ne connaît pratiquement rien. Au travers des yeux de la petite Aloy, on va apprendre à l’apprivoiser, à vagabonder dans des paysages aussi somptueux les uns que les autres, et à force de se questionner sur ces lieux, on va tenter de percer chacun des mystères qui nous entoure.

Stay Focus

Horizon Zero Dawn est un jeu d’action qui s’inspire des titres du genre (Assassin’s Creed, Tomb Raider, The Witcher, ReCore,…) et en garde le meilleur pour nous proposer une expérience unique. Cette partie est agrémentée d’une arborescence RPG que l’on trouve au travers de quêtes annexes, craft et autres arbres de compétences,… Le tout dans un monde ouvert aux environnements à couper le souffle.

Les premières minutes sont saisissantes, la prise en main d’Aloy est rapide, les mouvements sont fluides, tout répond à la perfection. On admire la beauté du paysage, on regarde avec insistance les effets de lumière, et on cherche le moindre petit défaut visuel, sans en trouver la trace. On est véritablement bluffé et pourtant ce n’est que le début de l’aventure.

Rapidement, on met la main sur une barrette. Il ne s’agit pas d’un accessoire de mode, mais d’un curieux dispositif mécanique qui permet d’accéder à une sorte d’interface en réalité augmentée. Ce dispositif que l’on appelle un Focus nous sert tout au long de l’aventure. Lorsqu’il est activé, ce dispositif permet de découvrir plus facilement certains éléments et mécanismes en les voyant à travers les murs, mais en contrepartie la vitesse de déplacement d’Aloy en est réduite. Un système qui s’apparente à certains titres, comme à celui de la faculté de la confrérie des Assassins (Assassin’s Creed) : voir les assaillants à travers les murs grâce à la vision d’aigle.

Avec ce dispositif, on arpente librement un monde ouvert colossal dans des environnements luxuriants où la végétation a repris ses droits, et d’autres recouverts d’un épais manteau blanc. La transition est encore une fois bluffante, le cycle jour/nuit offrant de magnifiques panoramas permet une plus grande immersion dans ce monde. Pendant ce voyage, on peut faire toutes sortes d’activités variées en dehors de la trame principale. Cela va de la chasse à des quêtes annexes scénarisées, en passant par de la récolte et même de l’infiltration. Ces activités ne sont pas là pour faire du remplissage, elles sont là pour servir le scénario, nous incitant à les faire dès que possible.

En plus d’une exploration poussée, ces à-côtés nous permettent de gagner de l’expérience pour pouvoir faire évoluer Aloy, mais aussi glaner des matériaux pendant une partie de chasse. Concrètement, ces matériaux sont utiles aussi bien à la revente qu’aux achats, mais également dans le craft de tenues, pièges, potions, flèches et autres décoctions vitales. Le craft devient ainsi l’un des points central du titre. Mais pour avoir accès aux composants les plus rares, il va falloir dénicher les machines qui les détiennent.

Il y a deux manières d’aborder un combat, soit y aller tête baissée au risque de perdre rapidement la vie face à un troupeau, soit jouer sur la furtivité et les talents d’Aloy. En choisissant la seconde option, on va, à la manière de Connor (Assassin’s Creed III), se faufiler discrètement dans les buissons pour ne pas se faire repérer et rester discret. Puis en étant caché, on observe le comportement des « animaux » jusqu’à déceler la moindre petite faille. On siffle pour attirer les petits ennemis et leur planter une lance dans le dos ou leur tendre un piège. Mais on fait également attention aux veilleurs qui quadrillent la zone. Tout est une question de patience.

Toujours en état de furtivité, on active le Focus pour utiliser sa seconde utilité : le scannage d’ennemi. Et là on met rapidement la main sur un point faible, puis deux,… Ces points faibles sont généralement une faiblesse élémentale, il ne faut donc pas hésiter à s’en servir. Par exemple : si l’un des robots géants à une bonbonne de gaz sur le dos, il suffit de décocher une flèche enflammée à l’aide de son arc, et là s’ensuit une superbe explosion. On peut donc se lancer à corps perdu dans le combat en corps à corps cette fois. On alterne le tir de flèche avec les dégâts à la lance, on change de munitions élémentales à la volée, on fait des roulades, on joue sur l’agilité… On peut aussi se servir du très utile lance-câble pour piéger les ennemis dans une toile électrique pouvant les paralyser. Et cela n’est qu’une petite partie des possibilités que l’on a pour combattre. Face à ces « animaux » de taille gigantesque, on se croirait face à un combat de boss de Lost Planet, tellement ces combats sont intenses, dynamiques, épiques et stratégiques.

L’arbre de la chasseuse

Pour prétendre au titre de chasseuse ultime, en plus de la partie de craft pour confectionner des vêtements plus résistants, et autres munitions élémentales, il va falloir se perfectionner dans ses compétences. Et donc, à chaque nouveau Level atteint par Aloy, on gagne un point de compétence qu’il va falloir dépenser dans l’une des trois branches de compétences disponibles : Rôdeuse, Brave et Survivante. La branche Rôdeuse est spécialisée sur l’aspect furtif, on peut améliorer sa discrétion ou encore sa visée. La seconde branche, Brave, met tout simplement les techniques de combat en avant, en corps-à-corps ou plutôt rapproché. Et la dernière branche, Survivante, améliore les capacités de survie. Bien entendu, certaines compétences seront plus utiles que d’autres, on pense notamment à Désamorçage qui permet de réutiliser les pièges ou encore à Herboriste qui améliore les capacités de stockage.

La première claque de cette année

Inutile d’attendre plus longtemps pour le dire, Horizon Zero Dawn est incontestablement la claque graphique de ce début d’année 2017. On peut aller plus loin en disant que le jeu se hisse pratiquement à la hauteur d’Uncharted 4 sur le plan visuel. Mais Horizon Zero Dawn, contrairement à Uncharted 4, propose véritablement un monde ouvert et ce sans temps de chargement ! Tout est magnifique, on reste de longues minutes à admirer l’animation des troupeaux mécaniques, les effets de lumière, les végétaux remuant au gré du vent, les sublimes panoramas. Alors certes, on a quelques petits bugs de collision et de clipping, mais cela n’enlève en rien la beauté des paysages. La musique accompagne l’ensemble pour nous immerger encore plus dans cet univers post-post apocalyptique. Ce qui nous a en revanche un peu dérangé, ce sont les animations faciales un peu statiques, et quelques incohérences de synchronisation labiale.