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PES 2015 : Return of the King ?



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Certes, nous n’avons pas eu l’heurt de tester FIFA 15. Nous sommes sans doute de vilains garnements. Mais ce serait méconnaître notre professionnalisme : en effet, avant de tâter du dernier-né de Konami, j’ai quand même voulu donner du temps à celui d’EA que j’ai arpenté avant de glisser la nouvelle galette dans la One.

Bigre ! Il faut bien avouer que le menu est appétissant, mais le premier point qui vient agacer, inévitablement, c’est l’absence de certaines licences, donc de certains clubs, et retrouver le club que l’on recherche en Premier League devient un plaisir de connaisseur… Parce que bon… Mersey Blue, ok c’est Everton, mais il vaut mieux le savoir ! Mais finalement tout cela n’est que détail.

Car le cœur du jeu, c’est le terrain. PES a toujours affiché une volonté plus « simulation » que son concurrent. On pourra toujours ergoter sur le fait qu’en 10 ou 20 minutes, on perd beaucoup de la dimension tactique du foot, mais il faut admettre que la copie rendue par PES est propre. Il y a bien sûr des joueurs très au-dessus du lot, comme Messi ou Rooney, mais globalement, c’est surtout votre lecture du jeu et votre capacité à créer le jeu qui fera la différence, bien davantage que le talent d’un seul individu.

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Oui, MAIS. D’abord, certains joueurs sont à peu près inarrêtables, comme les deux que je citais précédemment. Ensuite, et on s’en rend compte tout de suite, PES pêche par une physique qui va du quelconque au désastreux. D’abord, il faut un petit moment pour réussir un contrôle correct, la perspective de se retourner balle au pied sitôt le ballon reçu ayant du plomb dans l’aile, le jeu diluant la vitesse de réaction à force de chercher le « réalisme » à tout prix. A l’inverse, quand vous courez balle au pied, la présence ou non de défenseurs ne changera pas grand chose. Vous avez Rooney, vous avez un défenseur aux fesses, vous ne serez pas gêné pour tirer en bout de course… Dans le même esprit, comment expliquer qu’alors que se retourner après un contrôle est parfois si délicat, on peut voir un attaquant, libre de tout marquage alors qu’il est entouré de trois défenseurs, faire une frappe en pivot improbable ? Il ne s’agit pas seulement, ici, d’errances défensives, le jeu en ayant au bout du compte assez peu, mais bien d’un problème de gestion de la masse des adversaires. Non pas que FIFA n’ait pas de problème comparable, mais on ne le reproche pas à FIFA qui ne revendique pas une approche aussi réaliste.

Il faut reconnaitre cela dit que c’est un mauvais procès : les joueurs visés par les deux jeux ne sont pas les mêmes, et on ne peut pas reprocher à PES de se pencher sur un délicat problème : le réalisme. Mais il faut alors que tout soit pensé à l’avenant, et pas avec des disparités aussi massives.

Ne soyons toutefois pas injustes, le réalisme a aussi de bons côtés : abuser de longs ballons va finir par cuire vos attaquants vitesse grand V, vous emballer enverra le ballon droit dans les pieds de la défense, et vous allez être obligé de penser vos actions, ce qui donne parfois l’impression d’être devant un STR plus qu’un jeu de foot. Pour le champagne, on repassera, mais on peut et doit apprécier que PES soit là pour satisfaire un autre type de joueurs.

L’offre est donc alléchante pour les joueurs de milieu de terrain, adeptes de la créativité et de la tactique.

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L’autre grande réussite du jeu, c’est le jeu de tête, devenu dévastateur tant en défense qu’en attaque, sans excès. Les trajectoires sont plus intéressantes, le placement et le timing plus déterminants : sortir une belle tête va demander de la bouteille, mais sera terriblement gratifiant.

J’évoquais la défense il y a un instant, mais tout n’est hélas pas parfait : pour en revenir aux problèmes évoqués plus haut, d’autres se font jour à mesure que l’on joue. D’abord, vos joueurs sont partisans du moindre effort. Le ballon passe à cinq centimètres ? T’es fou, à 100.000 € par mois, je tends pas la jambe moi. Ah bon. De même, après un tacle assassin et sanctionné d’un jaune, le ralenti vous montre votre joueur qui tacle à environ 10 bornes de la jambe. Le jeu propose peut-être une possibilité de simuler, mais statistiquement soit cela arrive beaucoup trop souvent, soit l’arbitre tombe trop souvent dans le panneau, soit les deux, mais dans tous les cas un élément aléatoire de ce genre, qui existait déjà dans PES il y a 15 ans, avait été abandonné parce que justement il n’était pas maîtrisable correctement.

Quant au gardien… Il est étrange. Parfois brillant, parfois moisi, il semble avoir un comportement aléatoire à opposer à chaque frappe qui pourtant, hélas, ne sont pas très variées.

Enfin, les graphismes. C’est joli, oui, mais très loin de ce qu’on nous promettait. Entre les trailers et le jeu fini, la différence est énorme. Je n’ai même pas reconnu Messi ! Et dans certaines configurations, comme tout bêtement la zone ombragée de certains stades, l’action est à peu près illisible…

En revanche, l’ambiance sonore est plutôt réussi. Si les commentaires sont comme toujours insupportables, le public est plutôt réactif, et c’est agréable.

Revenons-en à l’appétissant menu : là encore, beaucoup de poudre aux yeux… Les modes classiques (Deviens une légende, notamment) sont toujours là, mais en soi le fond ne change pas du tout, pas plus qu’une interface toujours aussi pénible et lourdingue…

Et le problème, c’est que cette interface flingue totalement le mode MyClub, pompe éhontée du FIFA Ultimate Team… 

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