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Void TRrLM(); //Void Terrarium : Un Dungeon Crawler/Tamagotchi addictif !



Vous connaissez certainement les développeurs japonais de Nippon Ichi Software, mondialement reconnu pour leur série Tactical-RPG Disgaea. Bien sûr, cela ne s’arrête pas qu’avec cette série, le studio a aussi développé plusieurs types de jeux vidéo : de l’Action-RPG avec The Witch and the Hundred Knight 2, du Survival Horror particulier avec Yomawari – Midnight Shadows, du JRPG via The Longest Five Minutes,… mais aussi du Dungeon Crawler, genre qui nous intéresse tout particulièrement aujourd’hui. Après The Guided Fate Paradox, c’est donc au tour de Void TRrLM(); //Void Terrarium d’emprunter ce système « DC ».

La dernière survivante de l’Humanité

Le soft utilise un univers post-apocalyptique pour transposer sa trame scénaristique. Il y a longtemps, les humains vivaient en harmonie à la surface de la Terre mais depuis la découverte d’un champignon extrêmement toxique, l’air pollué par les spores était devenu irrespirable. Depuis lors, l’Humanité a dû s’installer plus en profondeur en mettant à profit les talents de ses ingénieurs, c’est ainsi que plusieurs colonies reliées par des cavernes et tunnels ont été créées.

Si tout allait bien, grâce notamment à une ingénieuse IA gérant les ressources, les humains ont commencé à devenir de plus en plus égoïstes. L’IA a alors tout simplement craqué sous cette pression, et a de ce fait engendré une catastrophe : toute l’Humanité a été décimée.

Aujourd’hui, Robbie, un petit robot, se réveille dans des ruines souterraines après une longue interruption, et découvre l’IA qui a causé ce phénomène, quasiment ensevelie. Rongée par les remords, cette dernière décide de tout faire, grâce à sa base de données, pour aider Robbie à sauver la dernière humaine présente ayant miraculeusement survécu dans ce bas monde.

Malheureusement cette fille, surnommée Toriko, est atteinte du mal causé par la toxicité de ce champignon. Retirée dans un flacon servant de Terrarium qui fait écho au titre, l’objectif des deux compères est donc de se rendre dans divers donjons afin de récupérer diverses ressources pour aider cette fille à vivre une vie digne. Sinon elle ne fera tout simplement plus partie de ce monde.

Sans être forcément révolutionnaire, la bande-son, la direction artistique et les échanges entre les personnages, bien que Toriko et Robbie soient muets, font que l’on s’attache rapidement à ce petit groupe et que l’on se sent soi-même investi de cette mission de sauver Toriko, même si cela n’est pas une mince affaire !

Un Dungeon Crawler, Tamagotchi, késako ?

Void TRrLM(); //Void Terrarium utilise un mélange des genres pour se distinguer des jeux du genre. En effet, ce Dungeon Crawler/Roguelike a la particularité d’intégrer un système de jeu Tamagotchi, amenant un principe de gestion des tâches, le tout avec une facette RPG.

Cette aventure est scindée en deux parties avec d’un côté un mini HUB à la superbe direction artistique utilisant un scrolling exclusivement en 2D, et de l’autre une vue d’hauteur typique des Dungeon Crawlers pour l’exploration.

Le but est donc simple : parcourir des donjons afin de récolter de la nourriture pour Toriko ainsi que des ressources pour améliorer son habitat, tout en faisant attention à la santé de la fillette. Et justement pour pouvoir veiller sur Toriko, le soft intègre des données liées au jeu virtuel et addictif des Tamagotchis, connus principalement dans la décennie 90. Les plus anciens s’en souviennent encore, pour garder cet être virtuel en vie, il fallait s’occuper de lui en quasi-permanence : le nourrir, jouer avec lui et nettoyer « son habitat », sinon il mourait tout simplement.

Void Terrarium reprend donc ce principe en l’adoptant à sa manière afin d’inculquer cette pression ainsi qu’une situation d’urgence via des fonctions extrêmement utiles et bien réalisées. Grâce à ces fonctions, l’état de santé de Toriko est connu en permanence, on peut alors savoir si elle est malade, a faim, ou s’il faut nettoyer son terrarium, ce qui oblige forcément à revoir ses priorités au cours d’un donjon puisque Toriko en est l’intérêt principal. Attention d’ailleurs à ne pas la nourrir avec n’importe quoi, car un aliment avarié est bien plus toxique, ce qui la rendrait encore plus malade. Ben oui, elle est de constitution fragile la petite !

Pour récupérer les ressources et la nourriture liées à son bien-être, il faut donc se rendre dans les divers donjons composés de plusieurs Layers (étages), lesquels sont générés de manière procédurale. Le principe reprend celui des Dungeon Crawlers où l’on affronte des monstres en se déplaçant de case en case sur une « grille » comme on peut le voir dans Pokémon Dungeon Mystery, Final Fantasy Fable – Chocobo’s Dungeon, The Guided Fate Paradox que nous évoquions plus haut, ou encore Final Fantasy X-2 Last Mission, nous sommes donc en terrain connu de ce côté-là.

Chaque « segment » de l’étage que l’on explore s’affiche sur une mini-map servant à se repérer. Toutefois, ces lieux recèlent de nombreux pièges, certains pouvant nous brûler, nous empoisonner, ou nous téléporter, soit en sûreté, soit dans un endroit plus délicat, le tout sans oublier que des monstres variés y ont élu domicile.

Combattre mais surveiller Toriko comme le lait sur le feu !

Parlant de monstres, les affrontements font partie intégrante des Dungeon Crawlers en général. Pour exterminer cette vermine, votre orientation et placement sur le terrain de jeu sont primordiaux. Par exemple, si vous êtes tournés dans une autre direction que celle de l’ennemi, vous utilisez un coup ou un objet dans le vide tout simplement. Bien sûr, il existe différentes approches comme la traditionnelle attaque au corps-à-corps relativement inefficace face à des boucliers, des attaques spéciales consommant une partie de la batterie de Robbie, ou encore un lancer de grenades, entre autres.

Comme pour les jeux du genre, plus les combats disputés sont remportés, plus on gagne de l’expérience et donc plus on obtient de Level Up. À chaque « LvL Up », deux améliorations aléatoires et temporaires pour le donjon en cours sont proposées mais seule l’une d’entre elles peut être choisie. Il peut s’agir de PV maximum supplémentaire, force, défense, d’attributs passifs/actifs, etc… Toutes ne sont pas forcément intéressantes, et on peut tomber sur une partie d’exploration plus compliquée que prévu avec un mauvais tirage.

Seulement, on ne vous a pas encore tout dit ! En tant que petit robot, il faut faire attention aux PVs (logique) mais aussi aux batteries (l’équivalent d’une jauge d’énergie) servant à continuer son exploration mais aussi à utiliser les attaques spéciales. Il faut donc aussi faire des choix de ce côté-là, sachant que la difficulté est assez corsée, il n’est pas rare de faire un retour prématuré au HUB. Mais quoi qu’il en soit, même si l’on recommence au Level 1 sans amélioration à chaque donjon, Void Terrarium n’est pas aussi punitif que certains Dungeon Crawlers !

Eh oui, chaque objet que l’on récupère en donjon -à savoir que l’inventaire est hyper limité en place-, à l’exception de la nourriture/schéma, se convertit et se recycle en quatre types de ressources distinctes lorsque l’on retourne au HUB, ce qui est systématique à chaque passage.

Un système de craft bienvenu

Alors oui si une partie de frustration peut survenir à cause de la difficulté, de l’aléatoire ou de la découverte d’une salle remplie de monstres, surtout quand celle-ci est proche d’une sortie, ces ressources recyclées servent à une feature spéciale : un système de craft ôtant au passage une partie de cette difficulté/frustration, vous allez comprendre pourquoi tout de suite.

Concrètement, de retour au HUB, et à l’aide d’un schéma, de plusieurs objets stockés, et de ressources, il est possible de crafter des éléments pour le terrarium de Toriko. Et là, les choses sont bien faites, car chaque élément que l’on craft pour la première fois octroie un bonus définitif, comme par exemple l’agrandissement de l’inventaire permettant de transporter plus de choses.

À partir de là, en donjon comme en dehors, la stratégie s’en mêle puisque selon sa méthode de jeu, et si les multiples morts rapides ne vous font pas peur, il faut faire des choix sur ses priorités d’obtention de bonus définitifs, tout en bichonnant Toriko au passage. En conclusion, ce système de craft avec bonus permanents est bien intégré, faisant de ce Void Terrarium un jeu relativement complet. Un néophyte du genre pourrait d’ailleurs éventuellement s’y mettre, à condition d’être patient, d’assimiler les informations petit à petit, d’aimer la difficulté, et que la barrière de la langue ne soit pas gênante.

Une superbe direction artistique 2D

En effet, Void Terrarium ne propose pas de doublages vocaux, les sous-titres sont intégralement en anglais, ce qui risque d’en rebuter forcément plus d’un, mais avec NIS America, sauf à quelques exceptions près, on est habitué à cette non-traduction française.

La partie sonore composée de vingt-trois pistes s’appuie surtout sur des thèmes électros/ambiance, pas déplaisants, sauf que sur le long terme, certains morceaux s’avèrent un peu répétitifs. Les bruitages, quant à eux, sont bien réalisés.

Comme vous l’aurez constaté avec les différentes captures, les développeurs ont utilisé deux approches graphiques différentes : l’une en vue d’hauteur exclusive aux donjons, et la seconde en scrolling 2D servant pour toutes les subtilités du HUB. Clairement, en vue 2D, la direction artistique est superbe, le jeu de couleurs pâles et les teintes données à ce monde post-apocalyptique procurent un sentiment d’émerveillement avec des spores toxiques se rapprochant de lucioles par exemple. Par contre, la partie 3D des donjons est plus classique avec simplement quelques changements de couleur, en comparaison de la partie 2D, il manque clairement du cachet, même si l’on reste dans quelque chose de propre.

Testé sur Switch