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Gravity Rush : Kat et Kitty



Pourquoi entretenir le suspense ? Gravity Rush est une réussite totale.

Dès les premiers pas, on est plongé dans un univers onirique, où se mêlent des pastels rafraichissants et une noirceur angoissante, des personnages intrigants et un parfum de mélancolie dans la démarche lasse de l’héroïne…

Autant vous le dire : je ne suis pas client des univers bigarrés que nous servent trop souvent les jeux vidéos japonais, Final Fantasy en tête. Dans le cas de Gravity Rush, pourtant, on entre tout de suite dans le décor, le parti pris esthétique étant au bout du compte un élément de narration comme un autre.

Et que dire, alors, du gameplay ? La preuve par a plus b que des contrôles simples ne nuisent pas à un jeu, pas plus qu’à l’immersion. Qui a oublié la découverte d’Altaïr dans Assassin’s Creed qui avec des manipulations simples accomplissait des exploits éblouissants ? Il en va de même pour la jeune héroïne du jeu qui nous occupe aujourd’hui, qui se retrouvera à marcher sur les murs ou au plafond avec une simplicité déconcertante, qui fait que bientôt vous ne réfléchirez plus à vos actions pour vous concentrer sur le scénario et l’ambiance.

Courir sur les murs ? Eh oui. Pour des raisons mystérieuses, notre personnage  peut défier, temporairement, les lois de la gravité, s’envoler, léviter, courir sur des parois, et changer de direction dans le vide, tant qu’une barre spécifique n’est pas vidée. Cette impression d’évoluer dans un monde libre en 3 dimensions est réellement grisante, et bien évidemment teintée d’une poésie folle.

Et de l’ambiance, il y en a dans ce jeu de l’auteur du premier Silent Hill : une ambiance crépusculaire, sur fond de recherche de la mémoire, d’un chat mystérieux, de chutes vertigineuses et de liberté. Certes, le scénario ne remportera pas l’oscar de la catégorie, mais il est prenant, captivant, et de toutes façons on ne peut que se laisser porter par la mise en scène.

Et je ne vous parle même pas de la musique… L’OST devrait vous hanter un bon moment, et elle mérite mieux qu’un profane pour lui rendre grâce… Disons que pas une fois on est surpris par une musique ne serait-ce que moyenne. Du grand art.

Personnages secondaires fascinants, nous l’avons dit, cut-scenes façon BD, décors entre les délires mangas et la folie industrielle de la BD européenne avec en supplément une once de Steampunk, traverser la dizaine d’heures du jeu se fait à toute allure, tant la forme épouse le fond et s’adapte à merveille à l’objet recherché.

Dix heures, et même plus pour les acharnés, bien employées cela dit : améliorer sa réputation et ses talents pour découvrir de nouvelles zones de jeu, des cristaux à ramasser, des dialogues, des missions riches et nombreuses, il y a de quoi faire, sans trop souffrir d’une éventuelle redondance, d’autant que vous avez intérêt à vous appliquer, car le challenge va en s’intensifiant, et certains boss, sans être ingérables, sont tout de même très délicats à vaincre. Tout l’arsenal de Kat devra donc y passer pour triompher, mais fort heureusement chaque nouveauté est introduite en douceur et intégrée avec malice dans le gameplay exceptionnel évoqué précédemment, au sein duquel on privilégiera d’ailleurs le second stick au gyroscope, délicat d’utilisation dans les circonstances les plus chaudes.

Tout est donc parfait ? Oui et non. Non car parfois la caméra a un peu de mal à suivre Kat (rien d’intolérable, néanmoins). Non à cause de rares mais très longs loadings. Non à cause de DLC qu’on nous annonce dès la sortie du jeu.

PS: Avertissement, cet article contient des légendes cachées!