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Toukiden Age of Demons : Demon Hunter 4th ?



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Qui incarnez-vous ? Un slayer, autrement dit un massacreur, qui vit dans le dernier village d’un japon féodal dévasté par un raz de marée de démons quelques années auparavant. Passons rapidement sur l’édition de l’avatar qui, sans être pléthorique, offre tout de même quelques jolies possibilités, et partons à l’aventure après un didacticiel qui aurait gagné à davantage de clarté…

Comme dans Monster Hunter, votre personnage est avant tout défini par votre arme, qui lui permettra de se battre en mêlée, à distance, ou un mix des deux, cette dernière option étant tout de même à réserver aux joueurs ayant déjà quelques bases car elle n’est pas très intuitive. Le choix est moins vaste que dans MH, mais au moins, vous avez des archétypes vraiment différents, plutôt que des différences oubliables. Gros tank vengeur, sournois archer, lanceur de dagues à la précision redoutable, autant de rôles que vous pourrez assumer, et qui évidemment prendront une dimension toute particulière en multijoueurs, mais nous y reviendrons.

Et pour le coup, dans le feu de l’action, il faut reconnaître que l’ensemble a un sacré tonus : attaques spéciales, mouvements spéciaux, sorts, tout est animé avec une certaine finesse, et maîtriser votre « classe » exigera d’en connaître chaque séquence pour les enchainer de la manière la plus efficace possible. Un jeu de rythme, comme beaucoup de jeux de ce genre, aussi paradoxal que celui puisse paraitre. Et il faut quand même admettre que si le nom de Koei peut faire trembler, il fait aussi autorité en matière d’équarrissage de masse. Bien sûr, il reste les sempiternels problèmes de ciblage, mais j’en suis venu avec le temps à me dire qu’ils étaient inhérents au genre puisqu’aucun ne parvient à passer à travers, Monster Hunter pas plus que les autres.

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Alors, ce Toukiden, pâle copie de Monster Hunter ? Et bien non, en réalité. Car Omega Force a eu la sagesse d’aller puiser chez les hits récents de la Vita pour innover un peu (enfin, innover, plagier honteusement, mais tant que ça va dans le bon sens…).

L’inspiration la plus visible est le récent (et excellent) Soul Sacrifice. Entre la vision spécifique des combats contre les monstres, la purification, et le démembrage massif de boss, on reconnait assez vite le glorieux aîné (surtout pour votre serviteur qui a eu le plaisir de le tester pour ces colonnes).

En équipe particulièrement, se focaliser sur une partie du corps permet de rendre le boss très vulnérable pendant quelques instants, de ramasser un peu de loot, mais surtout de le dérouiller copieusement, et vous y avez tout intérêt parce que les bougres ne manquent pas de créativité pour vous découper en rondelles façon maki, à telle enseigne qu’en solo certains boss vous feront vivre un vrai cauchemar.

Les récompenses, bien méritées, sont diverses : foin ici de niveau pour votre personnage, c’est votre équipement qui va évoluer, et pourra progressivement accueillir de plus en plus de Mitamas, les âmes des héros tombés pendant la grande guerre, qui vous alloueront des talents divers et variés : soins, dégâts élémentaires, buff, debuff, customiser son inventaire est un agréable jeu dans le jeu, tout comme faire progresser son équipement via l’équipement et le farm intensif en est un également.

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J’évoquais certains boss retors, mais que cela ne vous trompe pas, Toukiden n’est pas un jeu très difficile. Les vagues de péons que l’on affronte sont grosso modo des « pas nous pas nous » qui se jettent sur votre épée pour s’y suicider et vous permettre de prendre de l’équipement et des niveaux pour vos armes sans forcer. Un peu comme un Shadow of the Colossus avec des minions, vous aurez souvent l’impression de vivre des couloirs entre les boss, et ce ressenti est assez triste : sur ce point, un peu de créativité ou un peu plus de challenge auraient été les bienvenus.

D’une manière générale, ce genre de jeux est par essence répétitif, de toutes façons, si l’on est un peu objectif. Mais Hunter se démarque par des activités un peu plus variées, là où Toukiden prise le grobillisme le plus élémentaire. Du coup, on en revient pas à ce que vous avez vu en filigrane tout au long de ce test : Toukiden est pensé pour le multi.

Reconnaissons d’ailleurs que le Party Chat de la Vita s’y prête à merveille, et concevoir un groupe de 4 pourfendeurs sera vite fait bien fait. Du coup, le jeu prend davantage des allures de MMO allégé que de grosse quête solo, et ce n’est pas plus mal car les combats y gagnent en intensité et en tactique.

Toukiden est donc, en effet, une copie, mais qui a le bon goût de bien faire les choses. D’abord, et contre toute attente, le jeu tient la barre techniquement. Pas trop de loading, pas trop de ralentissement, rien qui vous donne envie d’enrager à part les classiques problèmes de caméra que nous évoquions plus haut. Ensuite, même si l’espace de jeu est très limité, il est agréable à arpenter, plutôt léché dans son design et donc bien pensé, tant esthétiquement qu’en termes de level design.

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