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Valkyria Revolution : La guerre de la libération



Avant de débuter ce test, nous tenons à préciser que nous n’allons pas (ou presque) faire de comparaison avec le titre Stratégie-RPG Valkyria Chronicles dont nous vous avions proposé deux tests, celui de la version d’origine et celui du Remastered. Dernier point à souligner et non des moindres, ce spin-off n’a pas de lien de parenté avec ses aînés sur le scénario si ce n’est le même thème principal. A ce titre, vous avez tout le loisir de faire cet épisode sans avoir joué aux autres titres Valkyria, la compréhension de l’histoire n’en sera pas altérée.

La guerre des traîtres

Nous sommes au 20ème siècle à Jutland, pour célébrer la commémoration de l’anniversaire symbolique des 100 ans de la libération de la patrie et des restrictions de l’Empire Ruz. Pendant ce temps à Molda, deux jeunes gens, un historien et une professeure, se recueillent sur une tombe assez spéciale, celle des cinq traîtres. Qui sont ces cinq traîtres et pourquoi étaient-ils des traîtres ? Comment cette guerre a-t-elle commencé ? Toutes les réponses à ces questions sont réunies dans le Livre d’Histoire de la patrie. Sauf qu’évidemment tout n’est pas mentionné dans ce livre. Dont la raison de la traîtrise de ces traîtres, ni même sur l’incident qui s’est produit. C’est justement sur ces zones d’ombre que l’historien se questionne. Richelle, la professeure, en dévoile des faces cachées qu’elle tient de son arrière arrière-grand-mère et lui raconte ainsi tout ce qu’elle sait sur les faits et gestes de la guerre et de ces traîtres.

Nous retournons donc 100 ans en arrière où nous allons commencer une opération de grande envergure qui signe l’arrêt de la restriction et de la « paix ». Cette opération consiste à libérer un point stratégique de l’armée de Ruz. Nous incarnons Amleth Gronkjaer, lieutenant de la force d’élite de l’escouade Anti-Valkyria et accessoirement l’un des cinq traîtres. Amleth et son escouade (dont la Princesse Ophelia de Jutland) arrive petit à petit à se défaire des ennemis de Ruz jusqu’à affronter l’un des Grands Généraux présent sur les lieux. Après leur victoire, le Général Balthus s’enfuit mais Amleth le poursuit, alors que la mission était juste de faire « reculer » l’empire. C’est lorsque les deux ennemis sont face à face que l’on commence enfin à comprendre les enjeux des « cinq traîtres ».

L’histoire de Valkyria Revolution joue sur deux tableaux intéressants et intriguants : la guerre envers les méchants de l’Empire et la vengeance des cinq traîtres. Tout gravite autour de ces deux éléments majeurs, mais à côté de cela chaque personnage possède un background travaillé, qui se révèle un peu plus lorsqu’on parcourt les différents livres (dont les DLCs gratuits comprenant des scénarios bonus) et le Livre d’Histoire qui recèle des cinématiques « quelque peu cachées ». La narration de Richelle nous en apprend d’ailleurs plus sur certains protagonistes et leur facette, à contrario du « Livre d’Histoire » qui exagère certains traits de caractère ou enjolive l’histoire de la guerre alors que les récits sont tout autre.

Pourtant derrière ces scénariis se cache un, voire deux petits bémols : des temps de chargement entre chaque scène (et même sur celles durant de quelques secondes à deux minutes) que ce soit à différents endroits ou pas… Et le fait d’avoir beaucoup de scènes et de dialogues en dehors et entre les missions peut casser le rythme lors des batailles, sauf si vous êtes happé par l’histoire bien entendu.

De l’action et de la stratégie

Valkyria Revolution est un titre Action-RPG pourvu d’éléments de stratégie. Ainsi les combats se font en temps réel sur le terrain pendant que les actions liées à la stratégie (typiques de la série) figent le temps, vous permettant de sélectionner ladite action à réaliser. A noter que les éléments RPG sont présents à Elsinore, l’une des villes de Jutland.

Elsinore sert plus ou moins de base et donc de HUB, découpé en plusieurs lieux importants. Chacun des cinq lieux proposés est propice à des « cercles », autrement dit il s’agit de scénettes comme on peut en rencontrer dans plusieurs jeux ou un Tales of par exemple. Mais en dehors de cela, seuls trois lieux retiennent notre attention : la promenade (les ruelles) propice aux commerces et commandes, le quartier général pour les missions principales, annexes et quêtes secondaires, et l’usine servant aux améliorations de compétences et d’upgrade.

Des ruelles à l’usine, le passage obligé pour s’améliorer

Dans les ruelles, le tailleur est sans doute l’un des marchands qui va nous être le plus utile. En effet, en lui rapportant diverses matières premières et matériaux (achetables auprès d’autres marchands et reçu en récompense), on peut « modifier/crafter » sa veste pour avoir plus de résistance au feu, ou encore augmenter le nombre de grenades transportables dans sa sacoche par exemple.

De son côté, l’usine est sans conteste le passage obligé du titre. Trois services y sont proposés : le développement d’armes secondaires, c’est-à-dire l’achat d’un lance-roquette ou d’un fusil de meilleure qualité, la modification de la palette de commande pour les actions à réaliser (également accessible lors des préparations des opérations), et enfin le menu associé aux armes primaires, autrement dit leurs améliorations. Le seul inconvénient, c’est que cette feature n’est proposée qu’à l’usine mais d’un autre côté, aller voir un ingénieur pour rendre son arme plus performante, prouve que le background du titre tient la route.

De manière concrète, le développement de chaque arme primaire (une par personnage) s’opère de la même manière qu’un menu de compétence de divers JRPG. En d’autres termes cela ressemble plutôt à un sphérier modifié de Final Fantasy X et c’est tant mieux. Pour « apprendre » une compétence (affinité élémentaire, attaque accrue,…), il suffit « d’infuser » un ou plusieurs ragnites (« techniques de mana -magie- renfermé » dans une sorte d’objet) jusqu’à atteindre « le nombre de points requis » (sorte d’équivalent à des PC) pour apprendre celle-ci. Une fois la première « compétence » d’affinité élémentaire supplémentaire apprise, d’autres cases adjacentes se libèrent, chacune comportant un effet différent et requiert donc plus ou moins de ragnite.

Jusque-là tout va bien, mais lorsque l’on sait que renforcer une arme fait « perdre » la compétence liée à ce même ragnite, on utilise le procédé de manière très tactique. Est-ce que l’on utilise le ragnite « cercle de feu » pour augmenter l’affinité élémentaire du vent et donc utiliser des techniques de vent plus performantes encore, ou est-ce que l’on garde le « cercle de feu » pour l’utiliser contre des ennemis vulnérables à cet élément (et accessoirement remplir des contrats annexes) ? Tout est ainsi une véritable question de dosage.

Les combats font rage

Avant toute opération, il convient de se rendre au quartier général pour se ravitailler en bandage et autres
potions, et d’accepter l’une des missions disponibles concernant l’histoire ou l’annexe. Ainsi les missions sont de quatre types : défensive, désamorçage, prise de base, ou encore mêlée. On aurait aimé voir davantage d’objectifs de mission, d’autant que le titre et la guerre s’y prêtent amplement.

Une fois que l’on choisit la mission que l’on souhaite faire, il faut ensuite choisir les membres de l’escouade qui y participent. En sachant que pour les besoins scénaristiques certaines missions sont en solitaire, d’autres nous imposent des membres en particulier, et enfin on peut bien sûr avoir des missions avec des choix de « soldat » totalement libres. Outre cet intérêt scénaristique, comme dit plus haut, chaque personnage possède son arme de prédilection, et donc son style de combat et ses compétences propres. Par exemple Amleth combat avec une grande épée à deux mains, tandis que la Princesse Ophelia utilise un fleuret. Sur le terrain en plein combat, on a la possibilité de switcher à tout moment et à la volée entre les personnages de l’escouade, c’est un bon moyen de varier les plaisirs.

De base, on peut utiliser plusieurs actions, celles consommant sa jauge d’action et celles qui n’en usent pas. Ainsi lorsque l’on veut attaquer il faut attendre que la jauge d’action soit pleine, de même lorsque l’on utilise une technique, ou une arme secondaire (fusil, grenade,…). Ou lorsque l’on donne des directives à ses alliés pour qu’ils utilisent des soins, ou une attaque en particulier. Et quand on ne peut plus attaquer, on peut toujours, le temps que la jauge d’action se remplisse, effectuer des esquives, des gardes ou « prendre la fuite » pour se soigner par exemple. C’est assez intéressant de voir que l’on peut efficacement gérer son attaque et sa défense.

Surtout que comme Valkyria Chronicles, on peut se cacher derrière certains murs, barricades ou s’accroupir dans les hautes herbes pour user de stratégie, mais par contre, on ne peut pas se cacher derrière tous les éléments propices à ce système. De même lorsqu’on se cache derrière un mur et que l’on souhaite vaincre un ennemi sur la droite avec un fusil, parfois notre personnage se braque uniquement sur la gauche du même mur. C’est assez dommage d’autant qu’il y a plusieurs possibilités d’attaque, comme user de grenades fumigènes, ou encore de sniper.

Pour en revenir aux éléments de stratégie qui figent le temps : ils concernent tout ce que l’on peut utiliser dans la palette de commandes : les grenades et armes secondaires, les techniques, les ordres et les objets. On a donc largement le temps de réfléchir et de placer une attaque en traître, ou un fumigène bien placé sur une zone prédéfinie. L’un comme l’autre, chacune des possibilités peut engendrer des altérations d’état et de morale chez l’ennemi comme la peur ou la panique.

Ainsi on peut dire que l’association des deux genres : Action et Stratégie est bien pensée. Mais contrairement aux apparences, cela ne coupe absolument pas le rythme du système de jeu. L’apprentissage se fait naturellement et est plutôt intuitif puisque les commandes sont bien placées. Evidemment, on vous laisse des surprises à découvrir comme toujours. Le seul bémol de ce système de combat concerne l’IA des ennemis qui a tendance à soit nous bombarder de coups, soit ne rien faire du tout même sans état de choc. Du coup dans ces moments-là, on a tendance à gérer l’attaque uniquement sur le côté action, sans se servir d’élément qui fige le temps. Mais heureusement, la difficulté augmentant avec les missions, c’est après plusieurs chapitres que les combats deviennent plus intéressants.

Un filtre de gouache

L’effet appliqué à Valkyria Revolution n’est plus ce très bel effet crayonné de Valkyria Chronicles, ici on est face à un filtre posé sur l’image, pour rendre un aspect peinture sur toile réalisée à la Gouache (moteur du jeu). Au début, on était un peu décontenancé par l’aspect, mais après plusieurs heures de jeu on ne fait plus vraiment attention à ce filtre. De manière générale, le titre n’est pas un monstre technique, mais il reste agréable à parcourir.

La bande-son, elle, est signée de Yasunori Mitsuda, ayant oeuvré sur Chrono Trigger, Xenoblade Chronicles, Xenogears, entre autres. Pas besoin d’en dire plus sur la qualité de l’OST, vous savez d’ores et déjà que nous avons affaire à une bande-son de très belle qualité. Pour finir, comme à son habitude, la série Valkyria ne propose pas de traduction française, il faut une bonne compréhension de l’anglais pour saisir l’histoire. Les voix proposées quant à elles sont en anglais ou en japonais.

Testé sur une version Xbox One