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Disgaea 6 – Defiance of Destiny : Un opus séduisant ?



Inutile de rappeler que Disgaea fait partie des séries les plus généreuses dans le monde du Tactical-RPG. Son humour décalé très appréciable, son dépassement de limites et ses multiples spécificités en ont fait le succès de la série depuis son lancement en 2003 (Disgaea – Hour of Darkness). Si pour cet épisode Defiance of Destiny, nous retrouvons bien ces caractéristiques, il n’en demeure pas moins une ambiance un peu plus sombre.

Une ambiance plus sombre, mais un soft toujours aussi drôle comme la série

Dans l’une des strates les plus misérables du Sous-Monde vit Zed, notre protagoniste principal, devenu très prétentieux, ainsi que sa sœur Beeko, également une zombie mais à contrario de Zed, elle est gentille et innocente. D’ailleurs c’est la seule personne qui apaise ce jeune zombie, tout en représentant son havre de paix.

Seulement aujourd’hui une menace plane dans leur quotidien de vie (ou de mort comme vous préférez) mais aussi auprès de nombreux Sous-Monde : l’apparition du Death-tructor Divin, un être ne recherchant et n’ayant que soif de destruction.

Zed cherche alors à pourfendre le Death-tructor. Mais est-ce qu’il peut détruire un monstre à la force incommensurable ? Eh bien peut-être, car depuis sa rencontre avec le chien-zombie Cerbère, il a un atout considérable dans sa manche : le pouvoir de l’Ultra-Réincarnation, un pouvoir permettant de renforcer sa force désuète au fil de ses périples et ses nombreuses morts. Et ce n’est pas tout, ce pouvoir peut également servir à revenir à la « vie » un nombre incalculable de fois, Zed est en effet déjà mort de très nombreuses fois (plusieurs milliers de fois même) face au Death-Tructor Divin mais cette faculté lui permet aussi de voyager dans d’autres Sous-Mondes. Aujourd’hui encore, la quête du duo et la traque du Death-Tructor Divin continuent…

Pour ce sixième épisode, nous sommes donc une nouvelle fois en face d’une quête « noble », agréable à suivre avec un personnage souhaitant éliminer le grand méchant vilain. Mais même si l’ambiance est plus sombre qu’à l’accoutumée, des rebondissements sont aussi de la partie et les personnages sont assez développés, tout comme Zed dont on en apprend plus sur lui au fil des discussions, même optionnelles. Ne vous y méprenez pas non plus, en tant qu’opus de la série Disgaea, l’humour et le ton décalés sont très présents et ce, pour notre plus grand plaisir.

Un gameplay toujours aussi efficace et des nouveautés via des options de confort

Un plaisir que l’on partage également dans les multitudes d’options et de fonctionnalités proposées par le soft, tout comme ses aînés avant lui. Nous retrouvons donc ce gameplay typique des TRPG (Tactical-RPG), c’est-à-dire généralement de petites maps avec une grille en son centre, son lot d’unités divers à déployer (archers, soldats, etc…), le déplacement de cases, les attaques classiques, sans oublier les capacités uniques de chaque personnage.

En plus du placement opérable sur les flancs et dans le dos afin d’octroyer plus de dégâts aux adversaires, la franchise Disgaea avait opté pour une approche de soulever/lancer afin d’envoyer ses alliés sur des cases éloignées par exemple, ainsi que des frappes combinées entre alliés, d’autant que ces derniers étaient à distance équivalente et proche afin de maximiser les dégâts. Bien entendu, la série avait aussi mis en place un système de Géo-Blocs consistant en des cases de couleurs spécifiques et des « blocs » étant de mêmes couleurs, le but étant de jouer la stratégie en éliminant certains blocs afin de réaliser des dégâts, ou encore obtenir des bonus malus en modifiant leur couleur ou en la supprimant tel un jeu de puzzle.

Pour ce dernier opus en date, plusieurs nouvelles features et options de confort ont été intégrées à commencer par l’ajout de classes de démons inédites considérées comme des unités géantes. Ces dernières prenant cinq fois plus de place (cinq cases donc), elles sont pratiques pour empêcher les adversaires d’avancer et leur zone d’attaque plus large que la normale permet de planifier davantage de stratégie. Bien sûr, on rencontre également ce même type d’ennemis, dans ces cas-là il faut faire attention aux contre-attaques.

Parlant de contre-attaque et de frappes, Disgaea 6 – Defiance of Destiny n’y va pas de main morte avec ses dégâts colossaux atteignant le quadrillion à force de persévérance et de renforcement lié aussi à l’Ultra-Réincarnation. D’ailleurs si les énormes dégâts peuvent déjà faire perdre la tête avec la multitude de chiffres, le seuil de Level aussi, le niveau maximal étant aujourd’hui fixé à 99 999 999.

Mais attention rassurez-vous, la montée en Level est bien plus rapide que par le passé, et les développeurs ont également implémenté une feature à double tranchant pour ce genre d’expérience : le combat automatique et l’accélération de la vitesse par quatre dans un premier temps. En combinant les deux fonctionnalités ensemble, notre troupe effectue directement des attaques et des capacités spéciales afin de venir rapidement à bout des opposants. Et il est même possible d’effectuer les combats en boucle d’une simple pression de touche. À partir de là, tout s’enchaîne et l’expérience s’accumule très rapidement. Rien ne vous empêche donc de laisser « farmer » la console pendant que vous suivez votre série préférée par exemple. C’est une bonne idée pour les nouveaux(elle)s venu(e)s qui auront du mal à saisir l’entièreté des mécaniques durant les premières heures malgré des tutoriels très bien expliqués, mais aussi pour les joueur(euse)s ayant moins de temps à consacrer à leur loisir en cette période.

D’ailleurs à ce sujet, le mode automatique dispose même d’une seconde feature associée en la présence de l’Intelligence Maléficielle liée à des Démonicodes. Pour celles et ceux connaissant notamment le système des Gambits de Final Fantasy XII, c’est assez similaire puisqu’il suffit d’associer le comportement de ses alliés et des attaques/capacités en fonction de trois critères. Il est donc tout à fait possible de choisir quel type d’adversaire à vaincre en priorité et le type d’attaque. Si encore une fois les novices en la matière auront une aide de taille, certaines joueur(euse)s se sentiront peut-être trop spectateur(trice)s face à ce genre d’initiatives pourtant bienvenues.

De nombreuses améliorations, et l’Ultra Réincarnation

Les ajouts ne s’arrêtent pas aux affrontements mais continuent bel et bien dans le Sous-Monde principal, l’équivalent d’un HUB du jeu bien connu des fans de la franchise. Comme à l’accoutumée, une multitude d’améliorations et de préparations sont disponibles, de quoi customiser tranquillement et sereinement son équipe via des fonctionnalités reconnues et appréciées.

On pense notamment au monde des objets où l’on effectue divers affrontements afin de les rendre plus forts, à l’achat d’équipements et d’armements, au comptoir de la triche pour gérer entre autres les gains d’XP, aux nombreuses quêtes accessibles au Hall de quêtes, à l’hôpital permettant de remporter désormais des objets de soin, ou encore à la création de personnages à l’Assemblée. Une assemblée où l’on peut toujours mettre de futures lois en place en effectuant des pots-de-vin aux « sénateurs », ou en les menaçant par la force, ce qui arrive assez rapidement grâce à notre force surhumaine de l’Ultra Réincarnation.

Cette feature inédite liée de très près à l’intrigue du scénario principal reprend en quelque sorte les bienfaits de certains Roguelike et même Die & Retry. Si l’on retrouve une évolution de personnages classiques, l’Ultra Réincarnation dépasse les « limites ». Pour faire simple, lorsque l’on utilise cette option, notre personnage est rétrogradé au Level 1 mais peut dépenser les points de Karma que l’on récupère en contrepartie afin d’augmenter les stats générales (force, etc…) et accéder à des bonus permanents. En plus, le processus peut être répété autant de fois que l’on souhaite. Par la suite, être Level 1 devant un ennemi beaucoup plus fort ne représente qu’une petite égratignure de rien du tout, le sentiment de surpuissance est donc bien là.

Trois modes graphiques

Pour son enrobage technique et visuel, ce dernier opus en date profite d’une nouveauté en la présence d’une modélisation 3D pour le rendu des personnages. Le chara-design, toujours aussi bien réalisé, se voit alors sous un nouveau jour. En dehors de cela, le soft, comme les autres titres de la série, se révèle coloré, agréable à l’œil et les animations/artworks 2D sont sublimes.

Par ailleurs, cette version Switch dispose de plusieurs modes de choix graphiques, trois pour être exact. En mode « Performance », curieusement le jeu saccade un peu même si la résolution et les environnements/personnages sont plus lisses. En mode « jouabilité », la fluidité est accrue et est nettement plus agréable, nous n’avons pas ressenti de chutes de framerate ; à contrario les graphismes abordent un aspect plus « flous ». Tandis que « balancé » est un mix entre les deux modes détaillés ci-dessus.

D’un point de vue sonore, les musiques sont agréables. Enfin, les voix, de très bonne facture, sont en anglais ou japonais, et les sous-titres en français.