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The Last Story : la wii n’a pas dit son dernier mot !



 

Hironobu Sakaguchi, au même titre que Shigeru Miyamoto, appartient à cette catégorie de personnes qui ont révolutionné le monde des jeux vidéos et qui sont à l’origine de certaines de nos plus belles expériences vidéoludiques. N’oublions pas que c’est Hironobu Sakaguchi lui même qui a créée la série Final Fantasy !

Bien décidé à nous démontrer une nouvelle fois toute l’étendue de ses talents après une série de jeux bien moyenne, ce dernier s’est allié à Nintendo pour nous sortir sur Wii un dernier grand JRPG : The Last Story !

 

Un petit air de déjà vu

En apparence The Last Story a tout du JRPG classique avec son scénario à l’eau de rose et ses personnages au style improbable. 

Vous incarnez Zael, un jeune mercenaire devenu orphelin suite à une attaque de son village, qui rêve de pouvoir un jour embrasser une carrière de chevalier pour que plus jamais personne ne soit inquiété. L’action se situe principalement sur l’île de Lazulis, fief du puissant comte Arganan à la soif de pouvoir intarissable. Très vite notre jeune ami va se lier d’amitié avec une mystérieuse demoiselle, Calista, qui va l’entraîner lui et son groupe de mercenaires dans une aventure bien remplie pour sauver le royaume et écraser définitivement leurs terribles ennemis : les Guraks ! On notera à ce sujet que le Roi des Guraks est un véritable sosie de Ganondorf…

On retrouve là les ficelles habituelles du genre avec un « élu » dont la venue était annoncée, une princesse en détresse, un royaume en péril et, pour couronner le tout, une belle petite histoire d’Amour et d’amitié. Rien de bien original mais la recette fait mouche grâce à des protagonistes assez attachants et moins naïfs qu’ils n’en n’ont l’air. On a même le droit à quelques sous-entendus « explicites » en cours de partie. 

Sans être un chef d’oeuvre du genre ou briller par son originalité, le scénario de The Last Story assure l’essentiel avec brio. Mais la véritable force du jeu se trouve ailleurs !

 

Une mécanique de folie !

Une fois l’aventure lancée, difficile de lâcher la manette ! Comme tout bon RPG qui se respecte, The Last Story apporte sa pierre à l’édifice grâce à un rythme sans failles et à un système de combat passionant.

Un rythme sans failles tout d’abord parce que la place occupée par la narration, l’action, l’exploration est parfaitement minutée pour ne jamais devenir lassante. Hironobu Sakaguchi a d’ailleurs eu la géniale idée de permettre aux joueurs d’accélérer les cinématiques à leur guise voir de les sauter. Bien qu’elles ne soient jamais trop longues, c’est une option bienvenue à l’utilité certaine.  

L’orientation très action du titre participe également à cette impression de fluidité, de continuité dans l’action. Chaque combat démarre en effet avec un petit aperçu du terrain et des ennemis (une simple vue aérienne) avant d’être engagé par une simple pression sur le bouton « a ». S’en suit alors un combat en temps direct sans pauses, excepté lorsqu’on donne des ordres particuliers, ce sur quoi nous allons revenir.

Au delà de toutes les qualités que l’on peut trouver au titre, c’est bien son système de combat qui le fait sortir du lot. On dirige pendant toute l’aventure Zael, lequel frappe automatiquement ses ennemis lorsqu’on le met en contact avec ces derniers. Il est bien évidemment possible d’opter pour une attaque manuelle et donc de presser le bouton pour chaque attaque. Notre jeune ami est par ailleurs dôté d’un pouvoir particulier, lequel lui permet, lorsque vous l’activez, de concentrer toutes les attaques des ennemis sur vous et ainsi, en fonction des situations, de veiller à la parfaite protection de l’intégrité physique de vos compagnons d’armes et plus particulièrement de celle des mages forcément plus vulnérables. Zael peut par ailleurs faire des roulades, se cacher/s’accroupir derrière un mur et en profiter pour tirer avec son arbalète, laquelle lui permet par ailleurs via le « focus » d’analyser le point faible de ses ennemis par une simple pression sur la touche « y ».

 

Toujours accompagné de son équipe de mercenaires, Zael en prend rapidement la tête (sur le terrain), ce qui lui permet de donner des ordres à toute son équipe. Une simple pression sur la touche haute de la croix directionnelle met l’action en pause et vous permet alors d’opter pour les attaques et les pouvoirs magiques que vous souhaiteriez que vos coéquipiers (et vous même) utilisent. Il peut s’agir d’attaques au corps à corps – l’une d’elle permettant par exemple à Zael d’attaquer de manière fulgurante un ennemi, même s’il se trouve à une certaine distance -, d’attaques à distance avec les différents sorts des mages, ou encore de magie défensive comme par exemple un cercle de vie, lequel permet aux personnages de se soigner. A défaut d’ordres de votre part, vos coéquipiers se débrouilleront bien de manière autonome  grâce à une bonne IA. Cela ne suffira cependant pas lors de combats plus musclés, lesquels nécessiteront une gestion plus personnalisée de votre part. Ce mélange d’action brute, du pouvoir spécial de Zael pour attirer les ennemis et du choix des attaques par vos coéquipiers est pour le moins efficace et promet des combats jamais ennuyeux. 

Il faut ajouter à cette mécanique le jeu une autre particularité, à savoir que certaines situations et donc certains ennemis (boss ou mini-boss) nécessitent qu’une véritable stratégie soit mise en place pour atteindre leur point faible et vous protéger de leurs attaques parfois douloureuses. Il faut donc non seulement gérer vos attaques mais également l’environnement dans lequel vous évoluez et les particularités inhérentes à chaque adversaire et chaque situation.

Chaque membre de l’équipe disposant de cinq vies lors de chaque combat, il vous incombe également de ne pas les perdre de vue et donc de ne pas hésiter à vous soigner régulièrement en cours de combat.

Pour le reste on retrouve une gestion assez typique des RPG avec la possibilité d’améliorer votre équipement en récoltant un certain nombre d’ingrédients ou bien en achetant/trouvant de nouvelles armes ou protections. Vous engrangez de l’expérience à l’issue de chaque combat, laquelle vous permet de monter de niveau et ainsi d’acquérir automatiquement de nouveaux pouvoirs. La progression sans à-coups est d’ailleurs tout à fait remarquable puisqu’elle nous permet d’échapper à des heures de farming, vos personnages progressant tout au long du jeu en parfaite harmonie avec la progression de l’histoire.  

 

 Une réussite artistique mais une technique qui accuse le poids des années

D’un point de vue artistique, The Last Story est une belle réussite. Bien qu’on évolue finalement que dans des couloirs vaguement maquillés et qu’il n’y a donc pas de liberté de déplacement, le traitement des environnements est excellent. Nous avons pris beaucoup de plaisir à nous promener dans la grande ville de Lazulis, laquelle nous fait penser aux villes des épisodes Nintendo 64 de Zelda. Les bâtiments, les petites rues, les passants, tout est traité d’une belle manière qui nous donne envie de s’y attarder pour profiter de l’atmosphère si particulière qui en ressort. On retrouve le même plaisir tout au long de l’aventure avec des environnements à la pate artistique certaine et des effets intéressants qui nous immergent dans une ambiance fantasmagorique. Les musiques se font en revanche bien plus discrètes de sorte qu’aucun thème ne nous a particulièrement marqué : rien de bien dérangeant pour autant là dedans !

Malheureusement c’est du côté de la technique qu’on trouve le plus de défauts au jeu. Sur un écran LCD Full HD le rendu est loin d’être bon, l’image pouvant paraître assez brouillone par moments malgré l’utilisation d’une prise YUV. Le jeu est par ailleurs truffé d’aliasing, de ralentissements et les personnages peuvent paraîtres avoir été modélisés de manière assez grossière. Le choc est rude dans un premier temps lorsqu’on passe d’une console HD à The Last Story sur wii, on s’y habitue cependant bien vite pour l’oublier grâce à sa direction artistique hors pair et le plaisir de jeu constant.  

Et puisque nous sommes d’accord, j’ai l’honneur de laisser à Tof le soin de conclure sur cette petite perle  !

 

La conclusion de Tof !

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Voici une nouvelle claque JRPG sur Wii. Après l’excellent Xenoblade Chronicles, les aficionados du genre vont encore se régaler. Pourquoi ? Tout simplement car le titre dégage un charme fou. Les environnements sont soignés avec une direction artistique toute japonaise, toute charmante. Les personnages sont attachants et le scénario, avec ses quêtes principales et annexes, vous tient véritablement en haleine. Mais surtout, surtout, les combats sont fantastiques. Le système adopté par le papa de Final Fantasy est basé sur l’action à gogo. Les ennemis ne vous attendront pas, loin s’en faut. Sur le champ de bataille, vous ne contrôlez qu’un personnage et vos camarades sont eux pilotés par l’IA. Une fois n’est pas coutume, celle-ci se révèle tout à fait à la hauteur, vos coéquipiers sont redoutables, entre combat au corps à corps et incantations dévastatrices. Les développeurs ont introduit aussi un système de planque à la Gears of War. Jouissif dans ce contexte. Il est très difficile de décrire les combats proposés mais sachez que malgré cet aspect action, ils se révèlent terriblement tactiques, notamment au moment d’affronter les boss. A vous de bien protéger vos camarades au moment de la préparation des sorts, à vous d’attirer l’attention des monstres pour laisser des civils s’échapper, j’en passe et des meilleures…

La direction artistique est remarquable, comme je l’ai déjà dit même si les plus grognons pourront relever le fait que la Wii a un peu du mal à gérer tout cela. Les ralentissements surviennent ici et là mais franchement c’est tolérable. Les inconditionnels de la HD pourraient aussi grogner après des textures bas de gamme mais l’oeil se fait très bien à ce défaut d’autant plus qu’il est noyé dans un ensemble très inspiré. Nous avons tout de même essayé le jeu sur un téléviseur cathodique et il est vrai que les graphismes en sont magnifiés. Donc s’il vous reste un vieux téléviseur, n’hésitez pas.

Au final, ce qu’il faut retenir, c’est que ce titre a sa personnalité propre et qu’il est très difficile d’éteindre la console …