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Amy : la peur rigide



hautOn a beaucoup entendu parler d’Amy ces derniers temps. C’est une chose plutôt curieuse pour un jeu uniquement disponible sur les plates-formes online. L’explication est toute simple. Son concepteur n’est autre que Paul Cuisset. Ok, ok vous ne connaissez pas ? Le p’tit père a juste produit un des jeux cultes des années 90 à savoir l’excellentissime FlashBack. Cette fois-ci, il nous propose un voyage dans le sang et l’horreur, façon Resident Evil. Oui, j’entends les gens râler car le genre n’est pas toujours synonyme d’originalité mais tentons l’aventure tout de même. 

Vous incarnez Lana, une jeune mère, qui a décidé de sortir sa fille Amy de l’établissement spécialisé dans lequel elle séjournait. La petite manifeste un autisme grave et quelques menus pouvoirs hors normes. Ni une ni deux, sur le chemin du retour, le train déraille au niveau d’une ville qui se révèle être infestée de zombis franchement pas ragoûtants. Le pitch est clairement pitoyable mais les choses s’arrangent par la suite avec un système de jeu plus original. 

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Ainsi, la mère et la filles seront plus ou moins indissociables dans le soft. La mère a besoin de la fille car sans elle l’infection qui a transformé la ville semble la gagner à la vitesse grand V. La fille a besoin de la mère car c’est franchement un boulet qui n’arrête pas de crier et de se sauver alors que sa génitrice lui a ordonné de pas bouger. Y plus de jeunesse ! Concrètement, vous dirigez Lana et vous pouvez dire à votre fille de vous suivre mais le plus sûr est de la prendre par la main. De temps à autres, vous utilisez Amy pour lui faire emprunter un conduit d’aération afin qu’elle ouvre une porte de l’intérieur. La mère peut fouiller, ramasser des objets et dézinguer du zombi à coups de barre de fer. La petite apprend quelques pouvoirs au fur et à mesure de votre progression comme celui de créer, par exemple, une bulle de silence permettant d’opérer des manipulations bruyantes. Car oui, le titre vous propose la discrétion plutôt que la baston. Il faudra vous la jouer velours pour ne pas attirer sur vous des créatures par trop puissantes.

Prenons un peu de hauteur et intéressons-nous à la manière dont les énigmes sont posées. Vous devez ici désactiver une barrière, là fracasser une verrière en silence, là encore trouver la bonne carte d’accès ou utiliser Amy pour exploiter un monte-charge inaccessible.. Ainsi, le titre mise sur l’exploration aux dépends de l’action et on aime plutôt ça. Ce que l’on aime moins, c’est la difficulté parfois artificiellement gonflée. Tout premièrement, il n’y a pas de sauvegarde à proprement parler. Pour que votre progression soit prise en compte, vous devez finir un chapitre. Cela vous obligera à les recommencer de nombreuses fois, d’autant plus qu’un certain nombre de pièges ne peuvent être évités à leur première rencontre (à moins d’être un génie). En gros, on avance, on se plante, on recommence, on avance un peu plus loin, on se plante, etc. Bon nous forçons le trait mais c’est parfois agaçant. Heureusement que les chapitres en question sont finalement courts quand on commence à les connaître par coeur. 

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Côté frayeur, on ne peut pas se plaindre. Ils utilisent les ficelles connues du genre. Vous vous baladez peinard dans un couloir sombre et hop, le cadre qui tombe à votre passage ou le petit boitier électrique qui explose. Vous savez, le genre de choses qui arrivent tous les jours ! En tout cas, ça marche, on flippe !

 

Les graphismes

On ne peut pas dire que la PS3 soit poussée dans ses derniers retranchements. Les textures sont grossières, les visages aussi et les animations souffrent de quelques freeze désagréables. Un portage sur Wii aurait été tout à fait possible. Mais on peut saluer un soin particulier dans le design global. Les développeurs ont été inspiré avec des zones glauques à souhait. Finalement, on se laisse gagner par l’ambiance et le jeu en devient beau.  

Testé sur une version PS3

 

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