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Bioshock 2, retour à Rapture



Bioshock 2, retour à Rapture

Un peu plus de deux ans après avoir créé l’évènement grâce à un FPS à l’univers particulièrement bien travaillé, 2K Games remet aujourd’hui le couvert avec Bioshock 2, une nouvelle aventure au coeur de Rapture et de son lot d’utopies. Même s’il est parfois assez tentant de décrire Bioshock 2 uniquement à l’aide de termes quasi philosophiques liés à l’aspect narratif du jeu, il ne faut pas non plus oublier ce qui fait le gameplay du jeu. Bioshock 2 reste avant toute chose un FPS dans lequel le joueur devra utiliser la foreuse électrique équipant son bras droit pour littéralement ouvrir la tête de chrosomes à l’agonie. Une nouvelle plongée sinistre dans l’univers sous-marin de Rapture.

Sophia Lamb voit tout

C’est d’ailleurs sur la partie FPS que Bioshock 2 apporte le plus de nouveautés, pas forcément dans les bases du gameplay en lui-même, mais véritablement dans la manière de concevoir les affrontements avec la population de Rapture. Dans le premier volet, les combats n’étaient pas forcément très spectaculaires, et en comparaison, ceux de Bioshock 2 apparaissent comme étant bien plus chaotiques. Le jeu apporte ici une nouvelle dimension stratégique aux affrontements, qui se déroulent dans des zones beaucoup plus ouvertes, dans lesquelles les ennemis peuvent réapparaitre à plusieurs reprises. Heureusement, face à cette déferlante de chrosomes, le joueur est équipé en conséquence, en incarnant cette fois-ci l’un des tous premiers Big Daddy, ces protecteurs en armure qui doivent prendre soin des petites soeurs. Malheureusement, en tant que prototype, il n’offre pas autant de résistance que certains l’auraient souhaité.

Si l’utilisation combinée des plasmides et des armes pouvait sembler un peu difficile à prendre en main dans le premier épisode, cela devient ici une condition véritablement nécessaire à la survie du joueur. Les combats les plus simples se limiteront à quelques Splicers lançant des bombes alors que les plus difficiles mettront en scène les fameuses Big Sisters, des ennemies rapides comme l’éclair et très dangereuses qui apportent une nouvelle dimension au jeu. Les munitions et les seringues d’Eve n’étant pas monnaie courante, le joueur devra véritablement faire preuve de stratégie pour bien préparer les combats. Les Vita Chambers sont bien évidemment de retour dans Bioshock 2 et seront souvent mises à profit dans les niveaux de difficulté supérieure qui représentent une fois de plus un véritable challenge.

Malheureusement, même si les combats de Bioshock 2 apportent une véritable dose d’adrénaline, cette suite se révèle moins intéressante que son prédécesseur sur plusieurs autres aspects. Même si le scénario ne sombre pas dans d’incompréhensibles incohérences, il ne met pas en avant de personnages aussi mémorables qu’Andrew Ryan ou Sander Cohen. Le nouveau dirigeant de Rapture, Sophia Lamb, applique la philosophie empruntée à John Stuart Mill qui prône la survie des forts au détriment des faibles. Elle croit donc que le prototype de Big Daddy incarné par le joueur et sa fille Eleanor doivent être sacrifié physiquement et intellectuellement pour unifier la société tourmentée de Rapture. Le tout à grand coups de discours moralisateurs.

Venez faire un tour au jardin des Glaneuses

La narration de Bioshock 2 utilise les mêmes ressorts que dans le premier épisode (enregistrements audios) mais il est parfois difficile de faire la part entre des informations secondaires et le fond de l’histoire. Le titre complique à outrance l’écosystème de Rapture, essayant de magnifier sans y parvenir la relation Petite Soeur/Protecteur. Les Big Sisters ne sont que des coquilles vides simplement poussées par la l’agressivité et les personnages secondaires n’ont pas de véritable charisme. Heureusement, la mécanique qui consiste à tuer ou sauver les petites soeurs est toujours présente et apporte une fois de plus un intérêt supplémentaire au titre de 2K Games. Cette fois-ci, le joueur devra surveiller les petites soeurs lorsqu’elles prélèvent de l’ADAM sur les cadavres, le tout dans des phases de combat assez intenses, les chrosomes étant attirés par la fameuse gelée rouge. Si le joueur ne souhaite pas se donner cette peine, il peut lui même tuer la Petite Soeur pour s’emparer de l’ADAM. Bien sûr, cette décision n’est pas sans conséquences.

Malgré ces subtiles différences, ceux qui ont déjà joué à Bioshock ne pourront s’empêcher de penser que cette suite est tout de même moins ambitieuse que son prédécesseur. Il s’agit en effet de la même expérience, avec quelques subtilités et améliorations, et le fait d’incarner un Big Daddy ne représente finalement pas le changement attendu par beaucoup. Globalement le jeu reprend donc à son compte les recettes du premier volet et n’innove que sur peu de sujets. L’un d’entre eux, le mode multijoueurs, utilise tout de même tout le potentiel offert par les combats du mode solo, avec un système d’expérience persistant qui permet de débloquer plasmides et tonics au fur et à mesure de la progression du joueur. Les environnements qui représentent Rapture avant l’anarchie sont d’ailleurs de parfaits terrains pour des affrontements assez spectaculaires.

Au final, que dire de Bioshock 2. Développé par 2K Marin, le studio interne à l’origine du portage sur PS3 du premier volet, Bioshock 2 est une suite sans grande originalité mais qui capitalise sur les succès de son prédécesseur. Avec un univers toujours aussi travaillé, un scénario assez cohérent mais certes moins accrocheur et des combats qui ont gagné en intensité, les joueurs ne pourront que constater que le titre de 2K Games possède encore de très nombreuses qualités pour parvenir à s’imposer dans un genre toujours très concurrentiel. Ceux qui souhaitaient prolonger l’exploration de Rapture seront donc ravis de cette suite certes assez classique. Pour les autres, il reste à espérer que le possible troisième volet change enfin de décor.


Initialement publié le 22.02.10