- Article publié sur MaXoE.com -


Blur, un gameplay un peu trop flou



Blur, un gameplay un peu trop flou

Développé par Bizarre Creations (les créateurs de Project Gotham Racing), Blur est un jeu au concept assez original, un mélange entre Mario Kart et PGR, qui allie réalisme au niveau des véhicules et de la conduite, et items destructeurs en tous genres. Intéressant sur le papier, Blur peine malheureusement à s’imposer, notamment en solo, la faute à un gameplay très chaotique qui peut vite se révéler particulièrement frustrant. Seule la partie multijoueurs parvient à surnager et offre un certain plaisir de jeu lors de sessions à plusieurs. Décryptage.

Et c’est le chaos

Le mode carrière de Blur place en effet le joueur face à une intelligence artificielle des plus brutales. Alors que les premières courses sont souvent l’occasion de parfaire sa conduite et d’apprendre où sont les pièges des différents circuits disponibles, l’IA passe son temps à lancer des attaques dévastatrices aux pires moments de la course. Dans le monde de Blur, et malgré l’utilisation de véhicules réels, les concurrents ne se départagent pas simplement en terme de vitesse ou de pilotage, mais également à l’aide d’armes en tous genres (mines, éclair, surcharge, impact…).

Ce n’est pas forcément un gros problème dans des courses à huit ou dix participants, mais avec 20 véhicules sur la piste, le chaos fait rapidement son apparition, rendant les courses assez aléatoires et particulièrement frustrantes, y compris à un niveau de difficulté normal. Même les meilleurs pilotes, qui prennent les virages de la manière la plus rapide possible, sont soumis aux attaques incessantes des adversaires, qui peuvent faire passer de la 1ère à la 20ème place en quelques secondes, d’une manière presque cheatée.

Heureusement, certaines épreuves du mode Carrière sont plus intéressantes que les courses. Les niveaux de Destruction, où il faut atomiser les adversaires pour gagner des points et du temps supplémentaire, et les épreuves Checkpoints dans lesquelles il faut courir contre la montre, se révèlent les plus funs, même si elles sont largement minoritaires. Les meilleurs niveaux du mode Carrière sont donc ceux où il n’est pas nécessaire de combiner destruction et pilotage, association qui est pourtant le moteur de ce titre.

Le Mario Kart du monde réel

Les objectifs offerts aux joueurs sont nombreux. Il faut par exemple réussir à accumuler un certain nombre de points dans chaque course en attaquant ses adversaires ou en conduisant de manière efficace, ou encore réussir un slalom entre des portes virtuelles qui apparaissent sur la piste. Ces points servent ensuite à débloquer de nouvelles épreuves ou de nouveaux véhicules, avec à chaque fois des caractéristiques plus intéressantes. Malheureusement, le caractère aléatoire des courses empêche les joueurs de se prendre au jeu de la course aux points et aux bonus.

Blur prend heureusement une autre dimension à plusieurs. Alors que les parties peuvent se révéler frustrantes face à l’IA, il est beaucoup plus fun d’en découdre avec d’autres joueurs, lors de parties en ligne ou côte à côte sur le canapé du salon, dans des courses à quatre absolument fantastiques. En ligne, la survie devient alors le premier objectif de courses chaotiques, notamment à 10 ou 20 sur la piste. Les modes de jeu offerts par le titre (avec des courses en équipe ou des batailles) permettent d’apporter une variété qui fait défaut en solo.

Au final, Blur n’est malheureusement pas le titre addictif et fun que certains auraient pu attendre. Il s’agit plutôt d’une expérience intéressante pour quelques minutes, notamment avec des amis, mais qui n’est pas adaptée à des sessions marathon face à l’intelligence artificielle du jeu. L’association entre réalisme et items n’est pas forcément bien vue, et apparait plus comme une absence de choix véritablement marqué de la part des développeurs. Les fans du genre préfèreront donc se tourner vers le Mario Kart ou le très bon Split/Second.


Initialement publié le 28.06.10