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Crysis 3 : c’est beau, et en plus… c’est beau. C’est tout.



 

Évacuons rapidement le scénario : Prophet est de retour pour empêcher le CELL de diriger le monde. Voilà. On va faire bref : le scénario est nul, pesant, mal raconté, et on ne se sent jamais, mais alors jamais impliqué dans une histoire de toutes façons bien trop courte. Il ne faudrait pas, d’ailleurs, qu’à force de vouloir faire des jeux cinématographiques, les développeurs fassent des jeux de la durée d’un film, mais nous y reviendrons.

Bon, vous me direz, le scénario, dans un jeu de ce genre… et vous avez raison. Prophet est là pour nettoyer, et il le fait très bien. Trop bien. Certes, les ennemis sont robustes. Seulement, le Prophet, il a un peu un camouflage optique beaucoup trop puissant qui permet de ratisser les ennemis à la pelle, quand bien même ceux-ci encaissent correctement les balles. Le jeu, en tous cas à la souris, est d’une facilité déconcertante, même dans les modes de jeu les plus robustes, et on peut supposer qu’il en va de même sur consoles, même si la manette est toujours moins adaptée aux FPS… Si au moins l’arsenal était sympa… Mais tout cela est bien terne, peu inventif malgré la possibilité de customiser ses armes, et surtout, il y a l’arc. Avec cette arme, le jeu est finie : il est beaucoup, mais alors BEAUCOUP trop puissant, et surtout il ne rompt pas le camouflage. Fermez le ban.

Et puis à l’heure où le FPS solo essaie quand même des pistes un peu alternatives, le fabuleux Far Cry 3 en tête, servir un FPS à l’ancienne qui ne se renouvelle jamais, et bien c’est tout simplement d’un ennui mortel. On peut même dire que vers la fin du jeu, il devient d’un ennui absolument mortel, ceci d’autant plus qu’avec un avatar aussi puissant, on a l’impression d’être revenu devant Duck Hunt, en plus facile.

Pour couronner le tout, l’IA est d’une bêtise affligeante (comme souvent dans les Crysis)…

Enfin, parlons en quelques mots du multi. Quelques mots suffiront. D’abord, parce qu’étant donné le niveau du jeu, il risque d’être assez désert, notamment sur consoles où l’absence de lobby correct va sans doute le handicaper. Ensuite parce que sorti d’un mode Hunt dans lequel des chasseurs invisibles affrontent des proies dans un remake de Predator, amusant mais pas transcendant, on a un multi ordinaire qui ne donnera pas une seconde vie au jeu. Un comble pour un FPS, alors que des jeux comme Mass Effect ont réussi à produire un multi fascinant… Sans compter que les bonus offerts aux joueurs de haut niveau sont totalement exagérés, rendant par là l’écart à peu près impossible à combler.

Il nous reste donc le côté technique. Et diantre, c’est beau. C’est beau, mais c’est vain. Ne soyons pas exagérément mauvaise langue : techniquement, c’est véritablement sublime, en tous cas sur PC. Pourtant, quelques soucis demeurent : d’abord, certaines textures sont immondes. Ensuite, parfois, et même sur une très grosse bécane, on arrive à saturation et le jeu affiche de légers ralentissements. Enfin, on nous a rapporté un aliasing assez copieux sur consoles.

Mais plus problématique, il y a le cadre. Le jeu se déroule dans un New-York envahie par une nature luxuriante. Belle idée sur le papier, mais pour laquelle un tout petit détail a été oublié : ce serait bien qu’on nous rappelle de temps en temps qu’on joue à New-York. Or, la plupart du temps, les décors sont tellement détruits, tellement différents, que l’on pourrait interchanger n’importe quelle grande capitale du monde.

C’est dommage. A trop vouloir faire une démo technique, les développeurs ont oublié une donnée importante : s’amuser. Et nous vous avons gardé le meilleur pour la fin : trois heures. Votre « calvaire » en solo ne sera pas long, puisqu’il faut à peine trois heures pour boucler la campagne. Trois heures de footing à faire du pigeon d’argile avec des benêts.

 

Testé sur PC.