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Dark Souls II : J’ai mal. J’ai mal. Aidez-moi.



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Autant vous le dire, l’essentiel de ce test a été fait AVANT la sortie du jeu. Il ne s’agit pas d’être prétentieux, mais bien de vous préciser que le jeu a pu me paraître particulièrement dur sans personne avec qui deviser sur la marche à suivre, sans spectres ni sans conseil des autres joueurs.

Car pour les débutants désireux de mettre un pied en enfer, Dark Souls II est un jeu dans lequel, avant de rentrer dans le vif du sujet, les joueurs peuvent se laisser des messages les uns aux autres sur d’éventuels dangers proches ou se venir en aide, même si parfois c’est exactement l’inverse qui se produit, à savoir conseils malhonnêtes et traitres saboteurs. Cela étant, ne nous leurrons pas, l’ouverture du jeu au public n’a pas rendu l’ensemble plus facile, ça non, mais disons que la base de données est un peu plus pertinente.

Venons en maintenant au cœur du sujet. Pour qui, donc, connait déjà la saga, Dark Souls II ne constituera pas une révolution culturelle. Vous êtes toujours un explorateur en terre inconnue, obligé de combattre de monstrueux gardiens pour retrouver le chemin de chez lui, qui meurt souvent, et qui à chaque mort se retrouve comme un jambon au camp de base, obligé de recommencer tout le niveau. Le die and retry puissance 1000. Passons rapidement sur le choix de la classe de départ, qui n’a qu’une incidence limitée sur le jeu, car votre héros pourra évoluer assez librement au gré des âmes récoltées. En effet, votre objectif est là : tâcher, tentative après tentative, de récolter des âmes, qui sont autant de points d’expérience et de monnaie du jeu, ce qui signifie qu’elles serviront aussi bien à payer vos objets et votre forge, que l’accès aux nouvelles zones du jeu mais aussi la hausse de vos statistiques…

Et là où le jeu est mignon comme tout, c’est que si d’aventure vous mourez (je dis « d’aventure » par pure forme, vous allez crever à la chaîne), vous perdez TOUTES les âmes que vous aviez sur vous. Et, en repartant du début du niveau, il ne vous restera plus qu’à tenter de récupérer votre charogne pour récupérer le pécule, sans mourir à nouveau, car alors vous perdriez tout. Rien que d’y penser, il me prend l’envie d’écraser une manette. Comme ça. Pour le plaisir du défouloir. Débutants qui n’êtes pas terriblement déterminés, oubliez directement ce jeu qui vous punira sans état d’âme, sans aide, sans rien. On n’est pas chez Nintendo. Un poil trop d’ennemis (pas la peine d’espérer jouer les héros), un mouvement mal anticipé, une chute, et c’est rideau.

Seulement là où ce Dark Souls II innove, c’est justement sur la difficulté. Elle est toujours absurde mais avec quelques aménagements. D’abord, il y a un peu plus de feux de camps, comme autant de points de téléportation, de régénération, et qui permettent de réduire un peu le nombre d’ennemis quand vous mourez trop souvent (enfin, réduire, tout est relatif…). De même, on peut conserver simultanément un peu plus d’objets que dans les précédents opus, de mémoire.

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MAIS, en contrepartie, boire une potion est plus long, et les timings sont devenus encore plus pointus qu’avant. Cela ne paraît pas grand chose, mais c’est ignoble. De même, l’IA a franchi un cap, les ennemis mettant parfois en place des formes de tactiques et se faisant moins surprendre, les boss ont aussi beaucoup plus d’AOE.

Pour couronner le tout, les objets, en plus d’être chers, sont rares, et n’oublions pas la sacrosainte règle qui veut que la vie max baisse à chaque mort, à moins d’acheter une relique. Alors si on ajoute une caméra capricieuse, des coups qui parfois tapent dans le vide et une visibilité parfois discutable, problèmes présents depuis les origines de la saga, on pourrait se demander ce que le jeu a à offrir.

Et pourtant, le plaisir est là. Un plaisir très particulier, celui d’en avoir bavé pour réussir et de se réjouir à chaque accomplissement avant de se faire doucher dans la minute suivante. De plus, il faut bien reconnaitre que le jeu a subi de belles modifications sur l’interface, bien plus accessible, malgré un manque flagrant de progrès sur la technique du jeu dans son ensemble (notamment un aliasing problématique).

Et tout cela se savoure longtemps, très longtemps. Comptez plusieurs dizaines d’heures pour voir le bout de l’aventure, au milieu d’un monde bien plus vaste que dans les opus précédents, si tant est que vous arrivez au bout sans craquer. Parce que oui, l’aventure est spectaculaire et le défi titanesque, oui les niveaux sont plus lisibles, les téléportations facilitent les déplacements, et les ennemis disparaissent donc petit à petit, mais rien ne vous sera offert, car dans le même temps les ennemis seront plus nombreux, plus forts, plus malins, et les boss seront bien plus terribles. Mais alors bien plus.

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