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Devil May Cry 4, le retour du démon



Devil May Cry 4, le retour du démon

La série des Devil May Cry connaît depuis plusieurs années un succès incontestable auprès des joueurs du monde entier. Pour les fans du genre, la recette appliquée par Capcom est quasiment sans défauts. Tous les ingrédients sont présents, des phases de jeu très rapides qui demandent un timing précis plutôt que des appuis répétés sur les boutons, des combats contre des boss immenses et des hordes d’ennemis qui laissent à peine le temps de respirer, et enfin des personnages très charismatiques qui se moquent du danger et font preuve d’humour et de sarcasme. Et bien, que les fans de la série se rassurent, Devil May Cry 4, le dernier opus en date disponible depuis quelques jours, reste parfaitement fidèle à cette marque de fabrique et s’appuie cette fois-ci sur la puissance des consoles next-gen pour proposer une expérience de tout premier ordre.

Le pic de Dante ?

Les fans de Dante seront peut-être un peu déçus au départ de voir quel est le rôle joué par leur personnage favori dans ce nouvel opus. Au lieu de rester dans la lumière des projecteurs comme dans les trois précédents volets, l’anti-héros passe au second plan et cède la place à un nouveau venu nommé Nero. Le scénario de Devil May Cry 4 n’est donc pas réellement une suite du premier épisode mais s’articule en effet davantage autour de ce nouveau personnage et de son arrivée dans le monde de Sparda. Certains questionneront sans doute ce choix des développeurs, mais le résultat final est plutôt réussi. Seuls les inconditionnels de Dante se demanderont peut-être s’il n’aurait pas mieux valu trouver un autre nom pour ce titre.

L’histoire de DMC 4 se déroule dans la ville côtière de Fortuna, une cité gouvernée par une théocratie connue sous le nom de l’Ordre de l’Epée, un groupe de chevaliers qui fait régner ordre et discipline, et oblige la population de la ville à vénérer le chevalier démoniaque Sparda qu’ils qualifient de Dieu et de Sauveur. Lors d’une cérémonie en l’honneur de ce dernier, Nero, un jeune chevalier de l’Ordre, est le témoin de l’assassinat de leur chef spirituel. Le malfaiteur n’est autre que Dante, et sans savoir qui il est, ni pourquoi il s’en prend à l’Ordre, Nero décide alors de poursuivre Dante et de se venger. La suite est une série de 20 missions haletantes qui vont plonger le joueur dans une histoire mêlant vengeance, trahison et sacrifice, et mettant en scène certains des personnages déjà vus dans les précédents volets (comme Trish ou Lady).

Apathique et refusant l’autorité, Nero est un personnage plus jeune et plus coléreux que Dante, devenu avec le temps sage et sarcastique face au monde qui l’entoure. Malgré tout, le jeune héros est aussi doué et efficace que l’illustre fils de Sparda, avec à sa disposition lors des combats, un grand nombre de capacités très intéressantes. L’élément le plus évident s’avère sans doute être le Devil Bringer, un bras droit démoniaque qui permet à Nero d’attraper des objets distants, d’atteindre de nouvelles zones, parfois en hauteur, et bien entendu de projeter ou de frapper les ennemis. Le Devil Bringer peut servir à commencer ou poursuivre des combos assez hallucinants, mais l’élément le plus surprenant à propos de cette nouvelle arme réside dans le fait que celle-ci réagit différemment en fonction de l’ennemi qui se trouve face à Nero. Certains adversaires pourront donc être lancés en l’air après avoir été malmenés alors que d’autres peuvent être réduits en morceaux ou projetés à la façon de prises de catch. Ce nouvel élément apporte donc pas mal de variété au gameplay.

Des armes dévastatrices

Nero peut réaliser des attaques à distance et des attaques au corps à corps grâce à son arsenal assez particulier, le Blue Rose et la Red Queen. Le Blue Rose est un pistolet à double canon qui permet de lancer de puissants projectiles à des ennemis distants. Même s’il est assez lent pour faire feu, les tirs du Blue Rose sont relativement efficaces et peuvent même être chargés pour devenir encore plus dévastateurs. Les attaques les plus puissantes de Nero viendront tout de même de la Red Queen, une épée imposante dont le manche renferme une poignée de gaz de moto qui permet d’ajouter encore un peu de punch aux combos infligés à l’ennemi. Ce système de boost des attaques appelé Exceed permet de charger l’épée trois fois jusqu’à ce que celle-ci devienne rouge d’énergie et permette d’effectuer des attaques de toute beauté.

Le système d’Exceed demande un peu de temps avant d’être maîtrisé. Appuyer en permanence sur le gâchette gauche ne constitue pas une méthode très efficace pour charger l’épée, il est en effet préférable d’appuyer plus longuement et plus lentement afin de remplir les trois jauges de puissance. Malheureusement, le fait de charger longuement la Red Queen est assez problématique car Nero est alors exposé aux attaques adverses. Il n’est donc pas forcément très simple de tirer parti de ce système dans le feu de l’action, et il faudra pas mal de pratique pour arriver à maîtriser le timing associé. Heureusement, dans les premiers niveaux de difficulté, il n’est pas nécessaire d’utiliser ce système pour arriver à disposer des différents ennemis, les attaques classiques de Nero sont en effet suffisamment puissantes pour qu’il ne soit pas nécessaire de passer son temps à charger l’épée.

Après une demi-douzaine de niveaux, Nero aura même accès au Devil Trigger, un pouvoir lui permettant de projeter devant lui l’entité démoniaque qui habite son bras. Non seulement cela lui permet de regagner de la vie, mais les tirs et les coups d’épées qu’il pourra réaliser deviendront alors beaucoup plus puissants. La durée d’utilisation du Devil Trigger est limitée à la quantité de magie disponible, mais les attaques effectuées sont tellement dévastatrices que le système d’Exceed semble de ce fait un peu inutile en comparaison. Ce constat est même accentué lorsque le joueur achète des points de magie supplémentaires et diminue, via l’utilisation d’une aptitude, la disparition rapide du Devil Trigger.

Moi, j’ai le style

Comme dans les autres Devil May Cry, le joueur est évalué à la fin de chaque mission sur trois critères : le temps passé pour terminer le niveau, le nombre d’orbes rouges récoltées, et bien entendu les points de style obtenus lors des combats contre les démons. Le style est l’élément le plus important de ces trois critères, puisque le joueur sera constamment évalué lors des combats par rapport à la variété de ses attaques. Allant de D (Deadly) à SSS (Sick Smocking Style), le niveau de style descend rapidement si la même technique est utilisée trop souvent, ou si le combo est arrêté lorsque le joueur est touché par l’un des ennemis. Les trois critères évalués permettent d’obtenir un classement final pour chaque mission, qui se traduira ensuite en un certain nombre d’âmes fières. Ces dernières peuvent ensuite être utilisées pour obtenir des aptitudes, alors que les orbes rouges servent à acheter des items.

Il existe deux aspects très intéressants à propos de ce système. Le premier réside dans le fait que, même si le joueur quitte le niveau avant la fin de la mission, il recevra des orbes rouges et des âmes fières pour les progrès réalisés. Comme dans les autres Devil May Cry, la collecte des orbes est une des facettes clé du jeu, il faudra donc régulièrement essayer d’en amasser le plus possible, soit en effectuant les différentes missions secrètes, soit en tentant de nouveau les missions déjà réalisées. La seconde nouveauté intéressante se situe au niveau de l’attribution des aptitudes. Il est en effet possible d’annuler toute aptitude non utilisée, et de récupérer ainsi les âmes fières dépensées pour l’obtenir. Ce système permet d’essayer de nouvelles aptitudes sans ce soucier d’éventuels mauvais choix, ce qui est un véritable atout. Globalement, le jeu encourage donc fortement la rejouabilité, à la fois pour obtenir de meilleurs classements, mais également pour obtenir l’ensemble des items et des aptitudes, que ce soit avec Nero ou Dante.

Car même si Dante n’est pas le héros de ce quatrième opus, il n’en reste pas moins l’un des personnages principaux, et le deuxième à être utilisable durant les différentes missions. Bien entendu, Dante arrive sur place avec des talents considérables pour le combat et ses armes favorites : Rebellion, son immense épée, et Ebony et Ivory, ses deux pistolets blanc et noir. Ces derniers sont beaucoup plus rapides que le Blue Rose de Nero et permettent d’envoyer des volées de balles vers les ennemis, mais également des tirs chargés un peu plus puissants. Pour tirer avec encore davantage de puissance, Dante peut utiliser son fusil à pompe, Coyote, ou une arme mystérieuse nommée Pandora. Mais même si les différentes armes de Dante se révèlent très puissantes en combat, ce sont les différents styles de ce dernier qui lui permettent de réaliser de nombreux combos dévastateurs.

Dante must die !

Dante retrouve en effet ses quatre styles vus dans Devil May Cry 3, à savoir Trickster, Sword Master, Gun Slinger et Royal Guard. Contrairement aux autres titres de la série, DMC 4 permet de switcher au vol entre les différents styles (il n’est donc plus nécessaire d’en choisir un pour l’ensemble de la mission). Il est par exemple possible de débuter un combo en Sword Master puis de passer en Trickster pour éviter une attaque, et enfin de finir le monstre en question en Gun Slinger. Cette possibilité permet de lier entre elles quelques attaques très efficaces et qui rapportent de nombreux points de style, particulièrement lorsque le joueur maîtrise le timing des attaques. Dante possède également un Devil Trigger qui lui permet de se transformer en démon et de disposer très rapidement des ennemis.

Malheureusement, il existe aussi quelques aspects un peu négatifs à propos de Dante. Le premier d’entre eux réside dans le fait que Dante ne dispose pas du tout de la même attention de la part des développeurs que dans les précédents épisodes. Le temps de jeu de Dante est relativement court comparé à celui de Nero (un rapport de 30%/70% environ) ce qui est un peu décevant pour les fans de la série et du personnage. Cet aspect se retrouve également lorsqu’il s’agit des personnages secondaires comme Trish ou Lady, qui peuvent être ressentis comme des ajouts de dernière minute. De plus, le passage de Nero à Dante (et inversement) est assez abrupt, le joueur aura en effet pris l’habitude de manier Nero pendant 12 niveaux avant de passer à Dante puis de revenir à Nero dans les derniers niveaux. Il faudra donc réajuster sa manière de jouer pour s’adapter à chaque personnage, ce qui peut être assez perturbant.

La moindre importance de Dante dans ce nouvel opus se traduit également au niveau des armes à disposition. Au lieu des cinq guns et des cinq armes démoniaques qu’il pouvait acquérir dans DMC 3, Dante ne dispose ici au maximum que de trois armes de chaque type. Heureusement, chacune d’entre elles est très puissante et les petites nouvelles s’intègrent parfaitement dans l’univers de la série. Qu’il s’agisse de la puissance brute de Gilgamesh, des coups explosifs de Lucifer ou de la nature changeante de Pandora, ces trois nouvelles armes peuvent toutes être améliorées et utilisées dans les différents styles de Dante. Malheureusement, ceux qui ont passé de nombreuses heures sur Devil May Cry 3 pour obtenir l’ensemble des armes seront peut-être ici un peu déçus de voir l’équipement de Dante légèrement réduit.

Repeat again…

Le design des niveaux est également un peu décevant car il sera souvent nécessaire de revenir sur ses pas et de parcourir à nouveau les mêmes zones. Dans les autres titres de la série, il était parfois nécessaire de faire quelques allers-retours, mais la conception des missions de Devil May Cry 4 oblige ici le joueur à utiliser Dante pour revenir en arrière jusqu’au début de l’aventure, dans des endroits très familiers qui ne sont pas vraiment différents de ce qui a été vu auparavant. Cette répétition s’avère vraiment dommage, d’autant que les boss sont également concernés. En effet, Nero et Dante devront affronter à peu de choses près les mêmes boss, ce qui donne le sentiment d’un contenu un peu limité. Heureusement, le titre de Capcom propose une grande quantité de bonus à débloquer.

En effet, même si les missions sont assez répétitives, les joueurs seront fortement tentés de continuer l’aventure pour pouvoir débloquer les derniers niveaux de difficulté. Le jeu débute avec deux niveaux de difficulté disponibles, à savoir Humain et Chasseur de Démon (qui ne représentent pas de challenge particulier), mais dispose au total de 6 niveaux de difficulté, qui permettront de mettre à l’épreuve même les fans les plus acharnés de la série. Ces différents niveaux offrent également un peu de variété au gameplay car la position des monstres change, la difficulté des puzzles augmente, et les démons commencent à utiliser de nouvelles armes et capacités au fur et à mesure que la tâche se corse (les deux derniers niveaux de difficulté se révèlent particulièrement ardus et demandent des réflexes quasi surhumains).

Quelque soit le niveau de difficulté, les résultats du joueur sur chaque mission seront enregistrés pour être affichés dans les différents classements mondiaux disponibles. Il est ainsi possible de mesurer sa performance par rapport aux meilleurs mondiaux (quasiment tous des japonais), mais également par rapport aux amis enregistrés dans le XMB. Une fois le jeu terminé dans l’un des modes de difficulté, le joueur bénéficiera d’une galerie d’artworks et de multiples infos sur les personnages, ainsi que du difficile Bloody Palace. Ce mode de jeu en survival demande au joueur d’éliminer des hordes entières d’ennemis sous la pression d’un chronomètre auquel il est possible de rajouter du temps grâce aux points de style obtenus.

Attention les yeux

Comme pour la plupart des titres multi-plateformes, les fans se demandent souvent quelle version est la plus réussie. Dans le cas présent, il n’y a pas de différences notables au niveau du gameplay, ni au niveau graphismes (seule une analyse image par image permet de noter de très légères différences). La seule différence importante entre les versions PS3 et XBox 360 se situe au niveau des temps de chargement. En effet, la version PS3 installe une grande quantité de fichiers sur le disque dur de la console, ce qui permet de réduire considérablement les chargement, et notamment ceux des cinématiques (jusqu’à trois fois moins de temps que sur XBox 360). Certes l’installation prend un bon quart d’heure, mais le résultat est au rendez-vous. Les séquences s’enchaînent sans coupures, ce qui est un réel plaisir par rapport au rythme du jeu.

Même avec cette différence de temps de chargement, la présentation du jeu sur les deux supports se révèle assez phénoménale avec des personnages et des environnements de toute beauté. Il s’agit d’une véritable claque visuelle et les développeurs méritent d’être applaudis pour leurs efforts. Le jeu est d’une fluidité exceptionnelle, ce qui permet de vraiment profiter du gameplay très rapide du jeu. Le seul petit défaut du jeu du point de vue de la réalisation se situe au niveau des angles de caméra qui changent parfois de manière un peu brutale et font faire quelques demi-tours non souhaités. Côté son, le constat est le même. Les dialogues sont très bien rendus et la musique électro-punk qui accompagne la série donne parfaitement le ton des combats. A noter la présence dans certaines cinématiques de chants de chorale de toute beauté qui contrastent de bien belle manière avec le reste du jeu et apporte encore une nouvelle touche plutôt bien pensée.

Devil May Cry 4, un titre incontournable

Au final, Devil May Cry 4 s’avère donc être un excellent titre d’action qui répond parfaitement aux attentes des fans de la série. Certes il ne met peut-être pas assez en avant le célèbre Dante, mais il possède au-delà de cela tous les atouts qui en font un titre incontournable. Des combats de grande qualité, de la difficulté, des tonnes de bonus et une excellente réalisation, voilà tous les ingrédients d’une recette qui fonctionne depuis de plusieurs années maintenant. Que ce soit sur PS3 ou XBox 360, les fans de jeux d’action ne peuvent pas passer à côté de ce titre, qui promet de longues heures de plaisir et de fun.


Initialement publié le 18.02.08