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Disney Infinity : Disney mal fini-ty ?



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Pourtant, le premier contact est agréable : le matériel est de qualité, avec notamment un soin particulier apporté aux figurines qui sans atteindre des sommets d’esthétisme sont tout de même fort plaisantes à l’œil. La truffe humide et l’oeil brillant on insère donc la galette dans le lecteur, on connecte son portail, on pose sa figurine et son pack aventures et… Oups.

D’abord, le concept du pack aventures est assez étrange. Dans Skylanders, référence immédiate en la matière, on avait d’abord une solide aventure raisonnablement scénarisée, que l’on pouvait ensuite agrémenter de quelques DLC sournoisement dissimulés en nouveaux petits jouets. Disney a pris le parti de commencer par cela, car à côté des trois aventures initiales, pas bien longues pour qui a déjà touché une manette, toute autre aventure passera par un achat obligatoire, sachant de plus qu’évidemment les personnages d’une aventure sont vendus séparément. Ainsi, dans le pack initial, on trouvera Mr Indestructible et Syndrome, mais pas Elastigirl ou les enfants, ce que les fans des Indestructibles ne manqueront pas de trouver regrettable. Il en va d’ailleurs ainsi de toutes les aventures du pack de base : on y trouvera le héros et sa nemesis, donc Jack Sparrow et Davy Jones ou Sully et Léon. Or, à notre humble avis, il n’est pas certain que les enfants, cible prioritaire du jeu, n’auraient pas préféré pouvoir jouer des héros que des vilains, en plus du fait qu’il est tout de même étrange d’affronter Davy Jones en jouant Davy Jones, ou de voir Syndrome gambader au QG des indestructibles et affronter ses droïdes. On sent donc d’emblée poindre une politique qui sacrifiera beaucoup de choses sur l’autel du billet vert, et même si Skylanders avait ouvert la voie au moins celui-ci n’avait pas atteint les extrémités que l’on peut craindre dans Disney Infinity.

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Penchons-nous à présent sur le cœur du jeu, et après « oups », nous pouvons dire « ouch ». Du côté des aventures, on a en effet une grande quantité d’actions différentes : conduire, tirer, planer, se battre, donnant lieu à des activités variables. Le gros problème, c’est que l’on tourne vite, et même très vite en rond, et que l’ennui s’installe un peu trop rapidement, y compris très probablement auprès du jeune public. Et on a beau changer les personnages, ils se ressemblent un peu tous, et le jeu ne change pas, d’autant qu’il est impossible de brouiller les cartes en utilisant un personnage d’une saga dans une autre saga. Les quêtes annexes manquent de souffle, la quête principale est rarement fascinante, en somme, c’est peu ou prou la berezina, malgré quelques possibilités très limitées et encadrées d’apposer sa petite patte perso dans une aventure…

Ajoutons à cela une maniabilité approximative, voire même assez atroce pour les phases véhiculées, et l’on voit bien que le jeu a, au mieux, été conçu à la va-vite. Seul reste donc un doublage français impeccable et intégral, assuré souvent par les doubleurs originaux des personnages. Classe. Saut qu’ils répètent toujours la même chose, ad nauseam.

En revanche, le niveau de qualité général est tout de même très regrettable, surtout lorsque l’on sait que les développeurs, Avalanche, ont travaillé main dans la main avec Disney tout au long de leur travail…

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Reste alors le fameux mode Toy Box qui a tant fait parler : inspiré de Toy Story 3, il devait permettre aux joueurs de créer, de A à Z, leur propre monde, ainsi que des jeux, des épreuves, et ainsi de suite. Une belle idée, rappelant donc Little Big Planet. Seulement, dans les faits, le bât blesse.

D’abord, il faut jouer des heures et des heures pour avoir ne serait-ce que de quoi avoir un univers un tant soit peu acceptable. Ensuite, cela passe par une roulette, beaucoup plus frustrante sans doute pour le jeune public que véritablement exaltante. Mais surtout, surtout, l’interface est à vouer aux gémonies. Lourde, pesante, le moindre résultat prend un temps interminable de labeur sans intérêt à se débattre avec un éditeur sadique… Et ce qui parait sadique à un adulte sera tout simplement insupportable pour un plus petit… Et comme de toutes façons le résultat n’est pas à la hauteur on rangera vite la Toy Box au grenier…

Qui plus est, et là il y a vraiment de quoi s’agacer, le jeu est perclus de petit bugs pénibles, et même s’il est pensé pour le multi, on ne peut pas dire que le pack de base, a minima, tienne ses promesses de ce côté, puisqu’il ne le permet tout simplement pas : en effet, on ne peut pas faire cohabiter un méchant et un gentil (alors que l’on peut tout à fait finir une aventure avec le méchant), preuve d’un mercantilisme acharné vraiment regrettable.

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