- Article publié sur MaXoE.com -


Duke Nukem Forever, le retour du King



Quinze ans, c’est le nombre d’années qu’il aura fallu au God Nukem pour revenir sur le devant de la scène dans le monde vidéoludique. Lorsque le Duke 3D débarque le 29 janvier 1996 des studios de 3D Realms, il devient l’incarnation de la violence et du gore car en décalage avec tous les autres « Doom-like » comme nous appellions ça à l’époque.

Duke pisse et dit que ça fait du bien, glisse des billets dans le string de streap-teaseuses et les fait exploser ensuite ; il est la représentation parfaite de la mégalomanie et du super héros qui fait tout péter et c’est pour ça qu’on l’aime. Duke est un personnage qui vit par la voix de Jon St. John et des années plus tard, il nous le dit enfin pour de bon : « I’m back ! »


It’s time to kick ass and chew bubblegum

L’histoire vous remet dans la peau de Duke sur la scène du stade de football américain (que les anciens ont tous vécus dans ses précédents exploits), mais ce n’est que pour découvrir que Duke aime aussi tâter du pad et se faire tâter ou plutôt lustrer par de jolies jumelles, stars de la musique. Le King sur la planète pour avoir botter le derch’ des aliens en une semaine, Duke est une icône mondiale reconnue de tous et richissime par dessus tout avec ses 69 étages d’un hôtel à son nom. Tout est dit, le scénario est simple et fait frémir car appartenant à un type de jeu maintenant disparu mais tellement désiré par le public.

Le character design a vraiment évolué dans le bon sens et il est une joie de retrouver des ennemis d’anthologie comme ces porcs qui se baladent avec des shotguns et autres armes à feu, ou encore ce bon vieil alien de base et sa déclinaison jetpack plus téléporteur. La panoplie d’armes suit le même raisonnement et on retrouvera les bonnes vieilles armes de destruction que Duke adore porter car il a la classe.

Comme à l’ancienne époque, les développeurs conservent trois modes distincts : le piece of cake qui est destiné aux les joueurs qui n’ont jamais eu un pad dans les mains de leur vie, le let’s rock qui est le mode destiné à tous les joueurs et qui donne vraiment une dose de fun attendue, et enfin le I’m good qui est le mode le plus difficile et souvent destiné à ceux qui ont déjà terminé le jeu dans un des deux premiers modes. Sur ce point il est important de préciser aux vétérans que la difficulté n’est en aucun cas comparable à celle de Duke Nukem 3D en ce qui concerne le mode le plus difficile. C’est un point que l’on peut fortement regretter mais on ne peut rien y faire, les temps changent.

Les mécanismes de jeu quant à eux évoluent vers quelque chose d’intéressant puisqu’il ne servira plus à rien de regarder dans tous les coins à la recherche d’un medikit qui redonnera un beau visage à Duke. Désormais, comme dans tous les jeux FPS de ces dernières années, Duke dispose d’une armure caractérisée par sa jauge d’égo. Ce système rend les différentes actions de Duke (comme pisser ou se regarder dans la glace), utiles car elles permettent d’augmenter cette même jauge.

Hail to the King, baby!

Tout d’abord il est important de préciser que le jeu a été testé sur PS3 ainsi que sur PC. Force est de constater qu’il est plus adapté sur un ordinateur que sur une console de salon, que cela soit au niveau maniabilité, des commandes de jeu ou des temps d’attente entre deux phases de jeu. Il est assez regrettable d’être coupé toutes les cinq à sept minutes par un écran de chargement.

Cela étant dit, le Duke en main, l’humour est directement au rendez-vous. Les passages cultes des toilettes dans Duke Nukem 3D sont toujours là à nous faire un clin d’œil sans arrêt et les développeurs sont même allés jusqu’à pousser le vice plus loin jusqu’à faire plonger la main du tout puissant dans la cuvette pour repeindre les murs tel un artiste en herbe. Des allusions à de nombreux titres phares de ces dernières années sont implémentées dans le jeu comme l’armure de Master Chief au propos de laquelle Duke rétorque tout en finesse au Marines qui lui dit : « Voici votre armure Duke » : « Une armure ? J’ai pas besoin de ça c’est pour les pédales ». Aussi, son vice pour les femmes est toujours aussi présent car il est l’une de ses marques de fabrique. Comme il le dit si bien : « Take it baby, you wanna dance ? ».

L’interaction avec le décor n’a rien à envier aux jeux actuels, les poteaux se détruisent petit à petit et Duke sait effacer des tableaux comme un chef pour y dessiner son humour gras que nous aimons tant. Le level design est globalement différent de Duke 3D et tous les tests ne vous mentiront pas sur ce point, mais il est important de préciser que l’équipe de 3D Realms a énormément changé pendant toutes ces années et que la reprise par Gearbox est loin d’être aussi simple. Une petite poignée de développeurs de l’époque de notre bon vieux Duke est restée dans les locaux car ils sont sentimentalement attachés au personnage et à une partie de leur histoire professionnelle. Il ne faudra donc pas s’attendre à des exploits à ce niveau là même si toutefois certaines parties nous font des piqures de rappel comme le sol effondré avec des flammes qui sortent ou encore des petites parties plateforme ; ce qui autrefois faisait la distinction avec un Unreal où l’on pouvait mettre un poids sur la touche Z du clavier pour éviter de trop se fatiguer.

Damn, I’m good!

Finalement, ces longues années n’auront pas évité à Duke de vieillir et graphiquement le jeu est légèrement dépassé. Les actions comme ouvrir une porte n’ont pas vraiment été travaillées alors que d’autres actions comme soulever des portes grillagées ou appuyer sur un étage d’ascenseur sont incroyablement bien modélisées. Il est impossible de ne pas penser que si ce jeu avait été développé sans aucun réel problème il aurait été une grosse claque voire même un hit. Il est triste que de nouveaux joueurs qui vont avoir ce jeu dans leurs mains n’y verront aucun intérêt et diront que cela a été un gros coup marketing avec une grosse dose de fan service. Bien entendu le fan service y est mais cela n’a jamais été le premier argument d’achat du jeu.

Le jeu est composé de vingt quatre chapitres qui demanderont entre douze et quinze heures de jeu, les levels sont guidés mais offrent une certaine liberté, et le rythme est très soutenu et varié. On passe d’une conduite en voiture miniature due à un rétrécissement, à un buttage intensif d’ennemis par vagues ou encore à des monstres géants faisant parfois office de boss. Le streap club est toujours au rendez-vous et permet au jeu de garder tout au long son caractère à humour gras. Le fun y est et après tout c’est bien ce qu’il y a d’important lorsqu’on joue à un jeu.

Come, get some !

On arrive alors au dernier point du jeu qui est le mode online. Sur PC ce mode garde cet esprit fun et permet d’avoir accès à différentes possibilités de partie comme un Deathmatch, un Capture the babe (autrement dit un bon vieux capture the flag), ou un King of the hill. On remarquera directement la notion d’avoir été guidé dans le scénario principal lorsqu’on se retrouve sur les maps du online. Une chose rassurante est d’ailleurs de pouvoir utiliser le jetpack dans un espace un peu moins restreint, ce qui était à l’époque offert par le level design qui donnait cet esprit de liberté.

En ce qui concerne le online console, je n’ai presque pas réussit à enchainer deux parties sans avoir un problème de connexion, ce qui est assez regrettable mais cela devrait devenir plus stable très bientôt on l’espère.

Old-school

Avant de conclure sur le jeu, il est important d’évoquer ce que vous obtenez après avoir terminé le jeu la première fois. Souvent nous avons droit à une cinématique de fin et aucun bonus, ou rien de bien divertissant. Duke Nukem Forever ranime cette flamme éteinte que sont les cheats et qui existent de moins en moins à cause de la possibilité de sauvegarde d’une partie. Un nouveau menu fera donc son apparition avec la possibilité de refaire le jeu avec des aides particulièrement intéressantes.