- Article publié sur MaXoE.com -


Mirror’s Edge : un premier essai très encourageant !



Mirror's Edge : un premier essai très encourageant !

Alors qu’Electronics Arts était jusqu’ici connu pour des séries où les suites sans risques sont légions, cette fin d’année voit l’arrivée de plusieurs titres originaux qui font de cet acteur important de l’industrie vidéoludique une compagnie qui semble de nouveau prête à prendre des risques, le dernier en date étant celui porté par le fameux Mirror’s Edge. Dernière création des studios suédois de DICE, plus connus pour la série des Battlefield, Mirror’s Edge marque par une agilité et un sens du mouvement encore jamais vu, pour un titre qui se révèle sans aucun doute être l’un des plus originaux de cette fin d’année.

Have faith

Ce qui est assez remarquable à propos de Mirror’s Edge c’est le fait qu’il s’agit d’un jeu à la première personne mais pas d’un FPS, et que l’univers graphique proposé tranche assez nettement avec les couleurs militaires qui risquent d’occuper pas mal les joueurs en cette fin d’année. Définir exactement le genre de Mirror’s Edge est une tâche assez périlleuse car le titre d’EA est un savant mélange de plusieurs types de gameplay, à la fois course, à la fois plateforme et action, dans un tout qui s’avère plutôt réussi, ou à défaut qui à au moins le mérite d’être original.

L’action prend place dans un monde aseptisé où des entreprises privées contrôlent maintenant le maintien de l’ordre et la surveillance de la population, à qui ils tentent de garantir une certaine tranquillité, au prix d’une liberté tronquée ou fictive. Dans cet univers contrôlé de toutes parts, le joueur est placé dans la peau de Faith, un messager hors la loi qui transporte des informations par voies non officielles en parcourant les toits de la ville. L’un des premiers challenges de Mirror’s Edge est d’arriver à convaincre le joueur de laisser de côté les armes pour se laisser charmer par le sens du mouvement prôné par le jeu.

Yamakazi

Pour cela, le titre se base sur des contrôles simples mais efficaces, qui peuvent au départ sembler un peu durs à prendre en main car ils nécessitent un minimum de précision dans l’exécution des différents mouvements de l’héroïne. Heureusement, le tutoriel permettra de réaliser sans crainte quelques tentatives parfois infructueuses qui donneront au joueur un aperçu complet de ce dont est capable Faith. Une fois le tutoriel complété, le joueur pourra se lancer véritablement dans l’aventure et évoluer plus ou moins gracieusement dans l’univers urbain du jeu en réalisant des glissades, des sauts en tous genres et autres acrobaties dont Faith a le secret.

Les deux gâchettes sont affectées aux mouvements bas et haut, chacune étant sensible au contexte, ce qui au final permet de proposer un joueur un grand panel de possibilités. En courant vers un tuyau situé à l’horizontale, l’appui sur l’un des boutons permettra de marcher tel un funambule sur le tuyau en question, alors que l’autre gâchette permettra de s’accrocher sous ce dernier afin de se balancer vers un autre élément du décor urbain. Lorsque Faith arrive au bord d’un building, la première gâchette permettra de sauter dans le vide, quand la deuxième permettra de réaliser une roulade au moment de l’atterrissage. Cette apparente simplicité cache donc une véritable complexité dans les mouvements de Faith, qui sont ainsi rendus très accessibles et funs à réaliser.

Le jeu démarre de manière assez épique par une course poursuite se terminant par un saut dans le vide en direction d’un hélicoptère, et continue ensuite sur le même rythme pendant les six à huit heures qui constituent l’aventure principale. Faith s’enfonce en effet dans une conspiration impliquant sa soeur, où les courses d’un point à un autre et les fuites devant la police privée s’enchainent dans les différents univers du jeu. Le titre d’EA est assez linéaire dans sa façon d’aborder le free-running, notamment lorsque le joueur active l’option de vision messager, qui indique de manière facilement identifiable (en marquant en rouge les éléments du décor) le chemin qu’il faut emprunter. Le challenge pour le joueur devient alors de réaliser de la manière la plus fluide possible la série de mouvements en question.

Free Run

Cet aspect est véritablement exploré dans le mode Time Trial, où l’objectif est bien entendu de réaliser le meilleur chrono possible, avec en cas de réussite, le déblocage du niveau suivant qui permettra de mettre encore à l’épreuve les talents de messager de Faith. Ce mode met vraiment l’accent sur l’aspect course du jeu, qui ne transparaît qu’à moitié dans la campagne principale. Les classements en ligne permettent d’ailleurs de comparer son temps avec ceux d’autres joueurs, ce qui étend de manière assez efficace la durée de vie par ailleurs relativement faible du titre d’Electronics Arts.

Un des éléments qui aide à retranscrire la spectaculaire sensation de vitesse et de mouvement réside dans le poids de Faith, qui donne au personnage une présence tangible au sein de l’environnement traversé. Le rendu des mouvements est très réaliste, le tout étant bien entendu orchestré de superbe façon par les développeurs de DICE, qui prouvent ici leur capacité à rendre d’aussi belle manière les bruits de métal et de béton, que les coups de feu de la série des Battlefield. Visuellement, le jeu est également très réussi, avec un univers urbain rempli de couleurs criardes qui donnent un cachet très particulier au monde de Mirror’s Edge.

La chute

Malgré toutes les qualités énoncées plus haut, Mirror’s Edge donne le sentiment d’être le premier épisode d’une franchise qui cherche encore un peu ses marques. Malheureusement, la narration ne parvient jamais à vraiment convaincre, encombrée par un script qui manque malheureusement de clarté. Les scènes d’animation qui permettent de progresser dans l’aventure sont d’ailleurs d’une plus faible qualité graphique, ce qui n’aide pas vraiment à améliorer l’immersion du joueur. Au niveau du gameplay également, une fois les premiers moments d’excitation passés, le joueur semble coincé avec les mêmes mouvements qui sont certes nombreux, mais qui ne se complètent pas de nouveautés au fur et à mesure de la progression. Le design des niveaux n’évolue jamais vraiment non plus. Dommage.

Au final, malgré ces quelques défauts de jeunesse, Mirror’s Edge s’avère être un titre très original qui mérite tout de même de le détour. Avec un mélange des genres tout à fait unique, ce jeu de plateformes à la première personne propose une expérience très spéciale mais très stylée qui risque d’attirer pas mal de joueurs. La durée de vie relativement courte et le scénario pas forcément très bien tourné ne permettent pas au titre d’Electronics Arts d’atteindre tout de suite des sommets, mais il s’agit d’un premier essai très encourageant qui devrait donner naissance à une franchise à l’avenir plutôt brillant. Un jeu que tous les joueurs devraient au moins essayer.


Initialement publié le 22.11.08