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Neverdead : à en perdre la tête



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jaqDans ce titre vous incarnez un bien curieux héros. Il s’appelle Bryce, il est chasseur de démons. Il travaille en équipe sur le terrain avec Arcadia, jeune femme aussi jolie que dangereuse. Bryce est immortel, oui je sais ce n’est pas très original mais ce qui l’est plus c’est sa faculté à se démembrer. Ok, ok on vous explique. En gros, dès que votre héros se prend un pain, il a tendance à perdre un ou plusieurs membres. Faites-vous attaquer par une bestiole quelconque et hop c’est un bras en moins. Rassurez-vous, une roulade sur le membre perdu et il est à nouveau collé à votre tronc. Et puis si vous ne savez plus où vous avez rangé vos membres, il suffit d’attendre un peu pour pouvoir demander la repousse, façon lézard, de l’objet perdu. Ne craignez rien, vous ne perdez pas la vie quand vous êtes séparé de tous vos membres car il vous reste la tête. Ben oui, une fois totalement en morceaux, vous pouvez continuer à avancer en faisant rouler votre tête et ceci soit pour récupérer l’intégralité de votre corps soit pour vous faufiler dans des endroits jusque là inaccessibles. Ingénieux, ce système fait penser, sous une autre forme, à Metroid Prime avec la boule morphing. Cela débouche aussi sur des phases d’escalade car votre tête peut sauter (si si si) et même effectuer des attaques. Décalé mais rigolo.

Du coup, vous êtes un adepte de la souffrance, mais pour la bonne cause. Il n’est pas rare que des boitiers électriques soient à coeur ouvert, vous donnant la possibilité de vous y greffer dans l’unique but d’être démembré. Oui je sais, c’est mal mais terriblement pratique. Le p’tit gars peut aussi se charger en électricité pas endroits. Il devient ainsi une pile vivante façon wonder. Pratique pour réactiver des ascenseurs en rade par exemple. De la même manière le feu peut devenir votre allié, transformant alors vos balles en redoutables projectiles enflammés. 

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Le jeu se décline en de multiples missions sans véritable scénario les liant entre elles. Mais après tout, on s’en fiche un peu dans ce genre de soft. Ces missions ont très souvent la même structure : on arrive dans une arène fermée, on zigouille tous les ennemis pour pouvoir débloquer la dite arène, on arrive sur une phase d’exploration, on arrive dans une arène fermée, … etc. Certaines scènes sont jouissives, d’autres un peu plus lassantes. Dans la première catégorie, vous adorerez ce combat dans le métro ou les rames ne cessent de passer coupant en deux ennemis comme amis. Cela débouche sur une cohue foutraque des plus délicieuses. Pendant ces combats, vous alternerez flingues et épée et surtout vous aurez souvent la tête déracinée de vos épaules. Même si ces moments sont jouissifs, l’aventure peut se révéler aussi très répétitive. Alors oui, c’est le propre des beat’em all (pour la plupart bien entendu), mais nous vous conseillons des parties plutôt courtes pour éviter un sale sentiment de lassitude. Heureusement les boss sont plus intéressants. Les combats sont longs et ils nécessitent, contrairement au reste du jeu, un peu de tactique. Il y a de vraies bonnes idées. Prenons ce combat contre le boss du 2ème niveau. Vous devez faire en sorte qu’il avale votre bras afin de tirer sur lui depuis l’intérieur. Percutant ! Et c’est là l’idée la plus originale sur le plan du démembrement : utiliser ses bouts détachés pour attaquer à distance, c’est la classe non ? 

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Pan !

En parlant de zigouiller, le bonhomme possède un flingue dans chaque main. La maniabilité est efficace : les deux gâchettes commandent le tir, le joystick gauche vous permet de vous déplacer, le droit de diriger la caméra. Classique. Plus original, vous disposez aussi d’une épée particulièrement efficace au corps à corps. Au moment où vous la chaussez, vous utilisez alors le joystick droit pour la manier. Au début déroutant, ce système s’apprivoise rapidement et la maniabilité est excellente avec la possibilité de donner n’importe quelle orientation à votre arme. Pour finir sur les flingues, on retrouve un arsenal plutôt classique entre pistolets, fusils à pompe ou encore mitrailleuses. 

En sus de cette artillerie, votre héros n’est pas seul, il a une partenaire humaine. La bonne nouvelle, c’est que, contrairement à un paquet d’autres jeux, elle n’est pas totalement inutile au combat. La mauvaise c’est qu’il faut la surveiller car si elle meurt, le game over est immédiat. Mais finalement cela donne du peps à l’ensemble. On apprécie. Autre situation pouvant déboucher sur un game over : si votre tête se fait gober par un monstre, il vous faudra réussir un QTE pour pouvoir vous en échapper. 

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Vous prendrez bien une pincée de RPG 

Le titre mise aussi sur le scoring et sur l’accumulation d’XP. Vous pouvez ainsi améliorer les capacités de votre soldat : ici augmenter la barre de vie, là l’efficacité de votre épée, j’en passe et des meilleurs. On apprécie, comme toujours, ces fonctionnalités, qui vous obligent à faire quelques choix stratégiques. 

Du côté des graphismes, c’est correct sans plus. En gros la console n’est pas poussée dans ses derniers retranchements. Cela dit c’est tout à fait honorable avec des textures qui ne bavent pas et des éclairages sympathiques. Les mouvements du héros sont fluides mais on ne peut pas en dire autant de la caméra. Elle avance fréquemment par à-coups et cela peut donner la nausée aux personnes un peu sensibles … Les cinématiques sont magnifiques et elles participent pour beaucoup à l’envie d’aller au bout de l’aventure. La musique se la joue death metal histoire de coller à l’action épileptique. Franchement, vous allez vite vous lasser. 

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Que dire au final. Le titre a pas mal d’atouts mais il traîne aussi quelques casseroles. L’action est plaisante, l’humour aussi (c’est quand même assez drôle de voir votre perso aller à cloche-pied parce qu’il lui manque une jambe). Et puis quelques bonnes idées s’invitent à la danse, comme le démembrement ou la possibilité de détruire les décors pour ensevelir vos ennemis. Pour l’un comme pour l’autre, on regrette que les développeurs n’aient pas plus creusé le principe. Mais ce qui peine le plus, c’est la répétitivité de l’action qui, heureusement, est contre-balancée par les boss qui constituent toujours des combattants de choix. Les modes multi en coop ou en versus sont plaisants sans être inoubliables. On aurait franchement préféré une campagne solo en coop. 

Pour finir, notons que les développeurs ont aussi le sens du second degré. Ainsi alors que votre personnage détruit des bouts de bâtiment à tour de bras, le voilà bloqué devant une simple cellule de prison parce qu’il n’a pas la clé …

 

Testé sur une version Xbox 360.