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Prince of Persia, un des meilleurs titres de 2008



Prince of Persia, un des meilleurs titres de 2008

Lors de sa sortie sur Apple II, Atari et PC, le premier Prince of Persia de l’histoire des jeux vidéo avait su impressionner le monde des joueurs avec un excellent gameplay associant de la plateforme en 2D entièrement réalisée à la main et des combats à l’épée plutôt bien pensés. L’univers des Mille et Une Nuits conférait une beauté fascinante au jeu, tout comme l’architecture tout en courbes et les draperies présentées dans les niveaux de plateformes. Depuis, le Prince a subi de nombreuses transformations, allant du simple rafraichissement aux changements plus prononcés et plus adultes qui ont donné lieu à la dernière trilogie en date. Malheureusement, ces différents titres ont semblé perdre au passage un petit quelque chose de l’original, peut-être une ambiance un peu innocente, où l’éternel combat entre le bien et le mal qui alimentait les scénarios des premiers épisodes.

Un renouveau ou un retour aux sources ?

Alors que s’achèvait l’année 2008, Ubisoft est revenu une fois de plus aux racines de la série et ceci d’une manière assez inattendue. Fini le contrôle du temps à l’aide des sables ou le style artistique orienté vers un public beaucoup plus adulte. Le gameplay revient maintenant aux éléments essentiels qui caractérisent un Prince of Persia, à savoir courir, sauter et à l’occasion, croiser le fer contre d’énormes cimeterres. Malgré ce que certains pourraient en penser, cette approche assez particulière fonctionne parfaitement bien, et rend à la série ses lettres de noblesses en plongeant le joueur dans une aventure épique et fascinante. Malgré quelques petits reproches qu’il est possible de formuler, ce nouveau Prince of Persia se révèle donc être un des meilleurs titres de l’année 2008.

Plus ou moins à l’opposé des précédents héros de la série, le nouveau Prince est un jeune pilleur de tombes qui se retrouve pris dans une tempête de sable. A la recherche de son âne Farah (en référence à la série des Sables du Temps) qui s’est malheureusement égaré avec un important chargement d’or, le Prince parcourt les collines et les canyons lorsqu’il tombe (en l’occurrence c’est elle qui tombe) sur Elika, une mystérieuse princesse qui cache quelques secrets. Les deux personnages vont se retrouver embarqués dans un scénario apocalyptique lorsque le père d’Elika libère le dieu maléfique Ahriman et que les forces du mal recouvrent l’ensemble de désert grâce à la Corruption. La beauté du décor fait alors place à la désolation et la pestilence d’un air remplis d’insectes maléfiques.

Construit avec le même moteur qu’Assassin’s Creed, ce nouveau Prince of Persia sait où sont ses atouts. Bien entendu, il s’agit d’un système de mouvements qui s’enchainent parfaitement de manière à rendre les niveaux de plateformes aussi plaisants et fluides que possible, laissant ainsi l’impression au joueur de pouvoir parcourir à loisir l’environnement qui s’offre à lui. Les quatre zones principales du jeu sont présentées comme des éléments d’un royaume détruit et abandonné depuis longtemps, reliés par des tunnels et des vallées qui peuvent être traversés à l’aide de pouvoirs qu’Elika acquiert en récoltant suffisamment de graines de lumière (Light Seeds). Ces light seeds, qui apparaissent à chaque fois qu’Elika purifie une des zones du jeu, sont les seuls éléments qui peuvent être récupérés tout au long de l’aventure. Une fois leur nombre suffisant, le Prince et Elika pourront retourner dans le Temple (une cinquième zone qui sert de point de départ) et acquérir l’un des quatre pouvoirs disponibles.

Un voyage à deux

Elika est l’autre point fort de ce titre. Sa présence n’est que superficielle la plupart du temps, mais son aide se révèle précieuse. Ses pouvoirs un peu spéciaux lui permettent en effet d’attraper le Prince pour lui permettre d’effectuer un double saut, ou pour le sauver de la mort à chaque fois qu’il tombe. La gestion de l’intelligence artificielle est particulièrement bien réussie, Elika arrive en effet à suivre tous les mouvements du Prince sans jamais se retrouver coincée ou bloquée, et sans jamais le gêner, ce qui est bien-sûr très important dans ce genre de titres. Elika est aussi très utile lors des combats, puisqu’elle permet au Prince d’effectuer des combos assez intéressants une fois maitrisés. Les combats permettent d’utiliser quatre types de techniques associées aux quatre boutons de la manette : l’épée, le gantelet, Elika et les acrobaties. Combinés de manière adéquate, ces coups peuvent se révéler assez dévastateurs et donner lieu à des combos très esthétiques.

Le gameplay de Prince of Persia s’articule autour de schémas de base qui sont juxtaposés de manière habile et subtile pour former les différentes zones du jeu (il en va de même pour les combos qui se décomposent en plusieurs familles). Le titre d’Ubisoft n’est pas linéaire car il permet au joueur de choisir dans quel ordre parcourir les différentes régions disponibles (en fonction du ou des pouvoirs acquis en premier), mais il s’agit toujours du même schéma. Parcourir un canyon, courir sur des murs en enchainant quelques sauts pour passer d’un poteau en bois à un autre, le tout avec une fluidité déconcertante. Dans chaque zone, le joueur sera alors dirigé dans une tour ou dans une citadelle abandonnée pour rencontrer l’un des quatre ennemis principaux, les Corrompus.

Un gameplay tout en fluidité

De ce fait, le gameplay de Prince of Persia se trouve être un peu répétitif, mais l’extrême variété des décors, corrompus puis purifiés, ainsi que la non-linéarité du jeu, gardent intact l’intérêt du joueur. Au-delà de l’exploration des différents niveaux, le joueur profitera également d’une série de combats qui peuvent prendre de quelques secondes à plusieurs minutes. Même si les ennemis ne sont pas forcément très variés, les combats ne sont pas vraiment répétitifs car la difficulté augmente progressivement, et les combos disponibles sont nombreux et tous assez spectaculaires. Il faudra d’ailleurs faire preuve d’ingéniosité et utiliser l’environnement à son avantage pour disposer plus facilement des ennemis les plus coriaces.

L’exploration des niveaux est assez fantastique car elle associe les animations exceptionnelles d’Assassin’s Creed à des environnements qui se révèlent vraiment plaisants à traverser. Il est assez fun de voir avec quelle fluidité le Prince arrive à parcourir les différents niveaux de plateformes, malheureusement, grâce à Elika, il n’y a pas vraiment de challenge à réussir les enchainements de sauts et de courses. C’est à la fois une force car cela permet de conserver le rythme mais aussi une faiblesse. Fini la frustration liée à la difficulté, mais aussi la satisfaction d’avoir réussi un passage particulièrement difficile. Il aurait été également intéressant d’inclure un peu de plateformes dans les phases de combat, obligeant le prince à fuir ou à poursuivre ses ennemis.

Des décors somptueux

Malgré ces petits reproches, l’aventure se révèle très intéressante. Les environnements sont d’une extrême beauté, dépeignant un monde remplis de couleurs chatoyantes fait de textures réalisées en illustrations et d’effets d’ombres et de lumières toujours subtiles et très impressionnants. Chaque région est construite autour d’un thème particulier et propose une variété de décors assez hallucinante qui se retrouve chaque fois sublimée lorsque la terre corrompue est purifiée. Grâce aux différents pouvoirs, les niveaux s’agrandissent un peu plus à chaque fois, révélant des zones cachées et de nouvelles light seeds. Tant que le joueur ne se lassera pas d’explorer ces environnements exceptionnels, l’intérêt du jeu restera entier.

Côté son, le jeu bénéficie de thèmes plus magnifiques et envoutants les uns que les autres, ainsi que d’un jeu d’acteur particulièrement bien soigné. La relation entre le Prince et Elika se construit au fur et à mesure de l’aventure grâce à de nombreux dialogues, qui sont certes un peu clichés mais qui donnent le ton de manière à la fois charmante et un brin humoristique. Plein de petits détails ont également été pensés pour rendre l’expérience encore plus agréable. Il est ainsi possible de se téléporter d’une zone purifiée à une autre, ou de demander à Elika d’indiquer la route à suivre de manière à ne pas se perdre. De nombreux quick time events viennent également ponctuer les combats et permettent au Prince de se remettre en selle si le combat ne tourne pas en sa faveur.

Au final, ce nouveau Prince of Persia se révèle être un enchantement qui plonge le joueur dans un monde où il peut librement explorer un univers magnifique et féérique. La qualité du titre est indéniable et se retrouve à tous les niveaux, que ce soit dans le gameplay, qui associe des niveaux de plateformes très réussis et très fluides, ou dans la réalisation, qui se révèle d’une beauté impressionnante. Avec autant de qualités, les joueurs ne peuvent qu’en demander davantage. Sans aucun doute possible, Prince of Persia s’impose donc comme l’un des meilleurs titres classiques d’aventure de l’année 2008.


Initialement publié le 05.01.09