- Article publié sur MaXoE.com -


Rage : le retour du grand ‘id Software’



Après avoir développé les séries Doom, Quake, Wolfenstein et Ennemy Territory, quoi de mieux pour un studio comme id Software que de fêter ses 20 ans en lançant un nouveau FPS d’envergure ?

C’est dans ce contexte et au terme d’une grosse campagne publicitaire qu’est né Rage, le petit dernier du studio texan. Annoncé comme le FPS qui allait révolutionner le genre, Rage ne manqua pas de susciter tous les espoirs et interrogations. Peut être pas aussi révolutionnaire que nous l’aurions espéré, le jeu envoi cependant du lourd et peut définitivement être qualifié d’excellent.  

 

Rage : un bon vieux FPS 

Rage est un jeu de tir à la première personne qui se déroule dans un univers post-apocalyptique. En 2036, l’astéroïde Apophis s’écrase sur Terre et détruit toute trace de civilisation. Afin de sauver leur race, les gouvernements créent le projet Eden et enfouissent des capsules contenant des humains. Mais lorsque les capsules émergent 100 ans plus tard, rien ne s’est déroulé comme prévu.

Vous incarnez dans le jeu l’un des « chanceux » qui a été cryogénisé dans l’une des nombreuses capsules enfouies sous terre. Lorsque votre réveil sonne 106 ans plus tard, il est temps pour vous de vous lever pour repeupler la Terre. Malheureusement, si le message pré-enregistré dans la capsule vous informe que vous incarnez le dernier espoir de l’Humanité, il ne semblerait pas que vos petits camarades aient survécu. Une fois dehors, une fois le premier éblouissement du soleil passé, un mutant vous saute dessus mais ne manque pas, heureusement, de se faire exploser délicatement la cervelle par un quidam de passage. Ce dernier vous invite alors à le suivre à bord de son buggy, l’aventure peut commencer. 

L’univers, très inspiré de Mad Max, nous fait furieusement penser à celui de Borderlands avec de larges étendues désertiques, un peu comme si on se trouvait dans le désert de l’Arizona ou du Nevada. Visuellement très riche, il ne manque pas de nous séduire et nous rappelle ces vieux films de science-fiction que nous aimons tant. 

L’étendue désertique dans laquelle vous allez évoluer s’appelle le Wasteland. Il s’agit d’une région des Etats-Unis dans laquelle on trouve encore des vestiges de notre civilisation détruite (immeubles en ruine, parcelles d’autoroute, métro etc.) et où règne, n’ayons pas peur des mots, le chaos. Malgré tout, la vie suit son cours tant bien que mal et une certaine organisation s’est mise en place avec deux villes autonomes, des camps, des bases et l’ombre de l’Autorité omniprésente. Les occasions de vous rappeler l’importance d’un bon équipement et, en particulier, d’un véhicule bien armé ne manqueront pas puisque les attaques de bandits sont monnaie courante.  

Se présentant comme un environnement ouvert, celui-ci est un trompe l’oeil, puisque votre parcours est finalement balisé et servira surtout à se déplacer d’une mission à l’autre. Les attaques incessantes dans certaines zones vous empêcheront par ailleurs de vous y éterniser ad vitam aeternam. 

Comme annoncé ci-avant, le Wasteland est très largement inspiré de Mad Max et consorts. L’automobile (mais également les zépelins) y joue donc un rôle de premier plan, tout comme la mécanique et les bricolages en tout genre. Monde post-apocalyptique oblige, tout y est poussiéreux, usé. L’ambiance y est pesante car on perçoit cet héritage ancien que sont les souvenirs d’une époque plus heureuse mais aussi, et surtout, en raison du joug de l’Autorité sur le Wasteland. Or l’Autorité ne fait rien pour aider la population, la laissant face aux bandits mais, de surcroît, semblerait être entrain de développer une mystérieuse arme.

Vous l’aurez donc compris, le background est riche mais, malheureusement, ce dernier n’a pas eu le droit à une narration digne de ce nom. Il semblerait que soucieux de sortir le jeu au plus vite, id Software aurait précipité son développement, délaissant ainsi un certain nombre de points pourtant cruciaux. Nous aurions aimé en apprendre plus sur l’univers dans lequel nous évoluons et en particulier sur les raisons de cette lutte armée contre l’Autorité. Et cela sans compter sur le fait qu’à aucun moment n’apparaît un visage susceptible de représenter cette Autorité. Vous n’aurez le droit qu’à des soldats anonymes, aux visages cachés derrière des masques. C’est bien dommage pour un tel jeu alors qu’un soin tout particulier a été fourni pour différencier les différentes peuplades et un certain nombre de protagonistes rencontrés au cours de l’aventure. 

 

De l’action à gogo

Contrairement à Borderlands, pas d’exp ou d’aspects RPG, Rage est un FPS pur et dur mais dans un environnement que l’on pourrait qualifier de persistant, bien qu’il fasse tout le temps jour et que les PNJ ne se déplacent pas tant que ça.

Id Software étant aux manettes, on retrouve un arsenal relativement classique mais efficace du pistolet aux lances roquettes. Un arsenal un poil plus « punshy » aurait été le bienvenue, mais rassurez vous, le bon vieux fusil à pompe est de la partie avec plusieurs types de cartouches à disposition. Vous ferez l’acquisition d’un certain nombre d’armes tout au long de l’aventure sachant que certaines d’entre elles sont améliorables et surtout, que différentes munitions peuvent être utilisées : plutôt que de tirer une simple flèche d’arbalète, pourquoi ne pas la rendre explosive et ainsi littéralement pulvériser vos ennemis? Ces différentes munitions vous permettront également de tirer parti des environnements en envoyant par exemple un soupçon d’électricité dans une flaque d’eau dans laquelle se tiendrait l’un de vos adversaires.

Pas d’énigmes dans Rage, tout se règle à la force de vos balles. Vous enchaînerez donc les phases de shoot contre des ennemis plus ou moins nombreux et plus ou moins imposant. Des approches différentes sont bien évidemment possible et nécessaires : face à un sniper, vous n’adopterez pas la même stratégie que face à un guerrier armé d’une machette vous fonçant droit dessus. A vous donc de vous adapter en optant pour un ou plusieurs styles de jeu. Il vous sera ainsi possible de créer, par exemple, une tourelle de défense, une voiture téléguidée « kamikaze » ou bien tout simplement de foncer dans la masse armé d’un fusil à pompe et de l’indispensable Wingstick.

Pas de surprises du côte de la prise en main : id Software sait y faire et nous le démontre avec brio. 

Aux phases traditionnelles à pied s’ajoutent celles en voiture. Vous aurez en effet l’occasion de faire l’acquisition d’un certain nombre de véhicules allant du simple quad au redoutable Monarque. Ces véhicules sont indispensables pour vous déplacer, déjà pour gagner du temps, mais également afin de pouvoir survivre aux attaques des bandits de grand chemin. Or Rage ne manque pas d’originalité à ce sujet puisqu’il existe tout un mode course. Afin d’améliorer vos véhicules, il vous faudra obligatoirement remporter des tickets en compétition. 

Ces compétitions pourront prendre la forme d’un chrono à battre, d’une chasse aux balises ou bien encore de courses pimentées au lance-roquette. Sorte de sous MotorStorm, les courses sont plutôt amusantes et réussies bien que cela reste assez basique. 

 

Des missions, tu accompliras

L’aventure principale de la campagne solo se termine en une dizaine d’heures en mode normal mais comptez environ quinze heures pour faire le tour complet du jeu.

Votre tâche principale consistera à combattre l’Autorité et à vous faire accepter dans les différentes villes dans lesquelles vous vous rendrez. Pour cela vous devrez accomplir des missions tout au long du jeu, ces dernières se résumant bien souvent à éliminer tous les ennemis d’une zone pour récupérer un objet convoité. Les missions se montrent donc quelque peu répétitives bien qu’un effort particulier ait été fourni quant à la différenciation entre les ennemis et les zones de jeu. Les Mechas sont par exemple habillés d’une armure lourde, tout comme les soldats de l’Autorité, ce qui vous donnera plus de pain sur la planche et vous obligera à utiliser des munitions adaptées.

Plutôt réussi cee mode solo mais on peut cependant regretter le manque de véritables boss. Par ailleurs, la deuxième partie du jeu a été bâclée avec une narration qui s’accélère sans raison et bêtement. Bêtement puisque finalement l’Autorité est écartée d’un revers de main avec cerise sur le gâteau, une mission finale ridicule. Ridicule car on sent Ô combien la fin a été précipitée sans même que l’on ait rencontré un seul boss ou un quelconque représentant de cette Autorité pourtant si critiquée lors de la première partie du jeu. Dommage ! Dans l’ensemble le rythme du jeu est bon, vous ne risquez pas de vous ennuyer, à moins que le côté répétitif du jeu vous dérange.

A côté de l’aventure principale il vous sera possible d’effectuer un certain nombre de quêtes annexes plus ou moins amusantes qui prolongeront un peu plus la durée de vie du jeu. Mais faites attention, n’oubliez surtout pas de sauvegarder en ville avant la mission finale, sans quoi vous ne pourrez plus jamais retourner dans le Wasteland pour y accomplir les missions annexes que vous n’auriez pas terminées. 

Il existe par ailleurs un mode multijoueur, lequel est cependant assez anecdotique. En effet, il existe tout d’abord un mode coop à 2 en écran-splitté (uniquement sur PS3 et Xbox360) mais ce dernier se limite à quelques missions de 20 minutes. Vous ne pourrez donc pas terminer le jeu en coop, c’est bien dommage. Il existe par ailleurs un mode multijoueur en ligne, lequel ne vous permettra que d’effectuer des courses en voiture, son intérêt est donc proche du néant. 

 

 

Techniquement très réussi !

Il n’y a pas à dire, l’id Tech 5, dernier moteur graphique maison d’id Software, et sa technologie Megatexture font des merveilles et cela à 60 images par seconde sans aucun ralentissement. C’est détaillé, beau, un vrai plaisir pour les rétines. Le seul véritable défaut réside dans une certaine « latence » des textures qui, lorsqu’on se tourne un peu brusquement, ont tendance à se préciser en décalé mais également dans le fait que les décors ne puissent pas être détruits. Rien de bien grave !

Le son n’est pas non plus en reste, avec des bruitages très réussis qui retranscrivent l’ambiance à merveille. 

Id Software ne nous avais pas menti à ce sujet !

 

 

En conclusion

id Software signe là une très belle production à l’univers extrêmement accrocheur. Comme ils le disent dans leur campagne marketing, Rage est un jeu pour tous ceux qui « veulent sortir des couloirs scriptés et combattre autre chose que des terroristes ». Dommage que la deuxième partie du jeu ait été bâclée et que l’histoire n’ait pas été plus fournie au sujet de l’Autorité. Toujours est il que vous n’aurez pas tous les jours l’occasion de mettre la main sur une nouvelle franchise aussi réussie !

 

Testé à partir d’une version PS3.