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Singularity, une FPS sans grande originalité



Singularity, un FPS sans grande originalité

Les Russes semblent condamnés à jouer les méchants dans tous les jeux vidéo américains. L’Union Soviétique a été dissoute il y a bientôt 20 ans et la guerre froide est belle et bien finie aujourd’hui, mais Singularity, le FPS d’Activision sorti l’été dernier, parvient malgré tout à faire de ces « pourritures communistes » les ennemis. Par quel moyen ? En voyageant dans le temps bien sûr. Singularity se base en effet sur l’hypothèse un peu folle que les Russes auraient mis la main sur une source d’énergie appelée Elément 99, qui permet de courber le temps mais également de créer des monstres tous plus hideux les uns que les autres. Le joueur se retrouve alors plongé éveillé dans un cauchemar bien réel en incarnant le soldat américain Nate Renko, le malheureux choisi pour corriger l’histoire. Bienvenue en enfer.

Un concept très singulier

Singularity est un FPS qui prend son inspiration dans des titres comme Bioshock ou System Shock 2. Il y a beaucoup de monstres sanglants et des soldats Russes à exploser, beaucoup d’armes pour y parvenir, qui pourront bien sûr être améliorées au cours de la progression de Renko de manière à faire de lui un super soldat. Entre les nombreuses phases de shoot, quelques puzzles viennent agrémenter le gameplay, mais c’est sans aucun doute le scénario qui se révèle de première importance, au fur et à mesure que le joueur récolte des indices qui montrent que les choses ne sont pas forcément ce qu’elles paraissent. Le tout est bien sûr aidé par une réalisation de qualité qui plonge véritablement le joueur dans l’ambiance, face à des ennemis dont les animations sont assez réussies.

La particularité de Singularity réside dans le principal outil de Renko appelé TMD pour Time Manipulation Device. Avec cet appareil, le joueur dispose d’un grand nombre de pouvoirs, seulement limité par l’imagination des développeurs de Raven Software. Le TMD permet en effet d’altérer le temps avec une extrême précision, permettant à son utilisateur de faire vieillir certains objets ou de revenir en arrière. Ainsi, les caisses de munitions vides peuvent être remplies de nouveau ou les cadenas peuvent être réduits en poussière par le temps par exemple.

L’horloge tourne

Le concept peut sembler très intéressant sur le papier mais son implémentation laisse malheureusement à désirer. En effet, une quantité très limitée d’objets peut subir les effets du temps, et les résultats sont souvent loin d’être impressionnants. L’utilisation du TMD se limite alors à la résolution d’énigmes qui se basent malheureusement à chaque fois sur la même routine, prendre un élément, le faire vieillir, le déplacer, puis le faire revenir à la normale pour s’en servir. Les développeurs de Raven Software n’ont malheureusement pas beaucoup dévié de ce schéma et ne laissent jamais de place à l’imagination du joueur. L’attrait du TMD se révèle donc assez temporaire.

Heureusement, les choses se révèlent plus intéressantes en combat. Ici le TMD peut servir à faire vieillir les soldats ennemis, ou à les transformer en monstres, mais permet également de ralentir le temps. Le gameplay reprend un peu celui de TimeShift mais avec de meilleures armes, de meilleurs ennemis et des zones de combat mieux pensées. Les combats se révèlent donc assez jouissifs, avec bien entendu, du sang et des membres qui volent dans tous les sens, de quoi faire plaisir aux amateurs de gore.

Les meilleurs moments de la campagne sont sans aucun doute les niveaux un peu particuliers qui abandonnent le concept standard du FPS de couloir. L’un d’entre eux place le joueur dans un bateau restauré par le TMD qui vieillit et s’écroule petit à petit pour finalement sombrer de nouveau. D’autres niveaux mettent en scène des monstres énormes qui sortent un peu de l’ordinaire et qui donneront peut-être un peu de fil à retordre à certains. Malheureusement, ces phases de jeu sont trop rares pour faire oublier les puzzles répétitifs, le scénario assez banal au final et le design assez classique des 8h de campagne.

Et à plusieurs…

Le multijoueurs est ici constitué de deux modes qui opposent les humains aux monstres (comme dans Resistance). Le premier est un Deathmatch classique et le deuxième est un match à objectifs où les équipes se disputent différents endroits de la map. Le gameplay est assez identique d’un mode à l’autre du fait que les règles soient les mêmes. Le joueur devra choisir une classe ou un type de créature, choisir ses armes et ses compétences et se lancer dans l’arène. Les créatures vont des monstres araignées massifs aux petits mutants qui peuvent posséder les humains. Les soldats ont quand à eux des pouvoirs permettant d’équilibrer le tout, comme des possibilités de soigner, de se téléporter ou d’utiliser des boucliers temporaires.

Au final, Singularity se révèle être un FPS assez classique malgré le titre qu’il arbore. Avec un gameplay efficace mais sans grandes surprises, une campagne courte et pas particulièrement mémorable en termes de scénario ou de mise en scène, l’expérience solo offerte se révèle malheureusement peu originale. Le jeu semble en effet limité par le manque d’imagination des développeurs qui se sont contenté du minimum syndical autour de l’élément central du jeu, le TMD. De son côté, le multijoueurs ne fait pas non plus de miracles, avec seulement deux modes de jeux vus et revus. A conseiller à ceux qui auraient déjà épuisé l’ensemble des FPS sortis en 2010.