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Sleeping Dogs : un GTA asiatique



Vous incarnez Wei Shen. Le pépère a eu un parcours chaotique. Après des débuts difficiles à Hong Kong, sa ville natale, où il fréquente les milieux un peu louches, il part aux States où il rentre dans la police pour y suivre enfin le bon et saint chemin. Oui ok, une fois de plus les US sont présentés comme la voie à suivre, mais bon c’est comme ça. Ses origines en font le candidat idéal pour une mission d’infiltration très dangereuse au sein des triades de Hong Kong. Et c’est parti pour l’hémoglobine messieurs dames ! 

 

Niko c’est toi ?

Crevons immédiatement l’abcès, histoire de moins souffrir par la suite. Oui c’est un GTA-like et oui certains moments sont même clairement repompés sur sa seigneurie GTA IV.  J’en veux pour preuve votre première planque qui ressemble vraiment à celle de notre ami Niko : même lit crasseux, même frigo improbable, même mobilier incertain. Ce goût de déjà-vu va encore vous revenir en bouche au moment de débarquer dans les ruelles étroites de Hong Kong. Certains habitants vous proposent des missions banales comme aller récupérer un objet, casser la gueule à quelqu’un, et autres joyeusetés du même genre Et puis, encore une ressemblance, vous passez beaucoup de temps en bagnole ou en moto, le principe fondateur de GTA quoi ! 

Mais la première séquence de jeu finalement vous donne les indices d’un jeu qui sait aussi se démarquer de son modèle. Vous participez à une opération de trafic de drogue quand les flics débarquent à l’improviste. Vous voilà alors engagé dans une phase de fuite à la Assassin’s Creed. Vous devez anticiper les obstacles pour pouvoir bondir au dessus sans perte de temps, vous devez vous agripper aux bords pour atteindre les hauteurs et aussi bousculer les passants qui ont vraiment le chic pour se foutre sur votre route. On est charmés, cette séquence, servie aussi tôt dans le jeu est probablement un message des développeurs qui veulent nous crier haut et fort que leur titre a sa propre personnalité. 

Cette personnalité s’exprime dans ses courses poursuites à pied mais aussi dans les combats à mains nues qui sont, Asie oblige, la pierre angulaire du soft.  

 

Donne-moi ta main et prends mon poing

Les combats à la main sont jouissifs au possible. Les combos sont plutôt classiques mais vous pouvez enchaîner les coups légers et puissants avec une belle facilité. Il est aussi possible d’empoigner vos adversaires pour mieux les jeter sur l’environnement (grilles, murs, hélices d’aération, …) histoire de vous en débarrasser instantanément. Les affrontements sont difficiles. Il faut savoir parer, esquiver et profiter de cet environnement sinon vous mordrez la poussière contre des ennemis coriaces : il y a les gros costauds qu’on peut pas empoigner, les porteurs de couteaux qu’il ne faut pas attaquer de front, et puis les petites frappes qui sont trop nombreuses pour foncer dans le tas sans réfléchir. 

Au fur et à mesure de l’aventure vous débloquerez de nouveaux combos rendant ces affrontements encore plus intéressants. Chaque bataille doit se réfléchir : quels ennemis je dois projeter sur les objets contondants de l’environnement sachant que chaque objet n’est utilisable qu’une fois pour la plupart, quels ennemis sont à éliminer en premier, …

Ainsi, même si les combats sont nombreux dans l’aventure, on ne s’en lasse vraiment pas. 

Comme vous vous en doutez, les affrontements se font aussi avec de la poudre. De ce côté, le travail est aussi bien fait même si c’est plus classique. L’éternel système de couverture est présent et vous disposez aussi d’un bullet time lorsque vous sautez par dessus une planque. Les plus grognons me rétorqueront qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et ils n’auront pas tort d’autant plus s’ils sont amoureux de beaux flingues. Les armes ne sont ni originales ni charismatiques. On est loin de l’intérêt qu’on peut leur porter dans un FPS. L’IA n’est pas non plus le fort du jeu. Les adversaires ont tendance à se mettre à découvert lors des gunfights mais heureusement ils peuvent compter sur leur nombre. Cependant, malgré ces quelques défauts, le plaisir est bel et bien là. 

  

Un peu de level-up ? 

Qui dit jeu sponsorisé par Square Enix dit améliorations, évidemment. Bon ok on est loin de la complexité du système de Final Fantasy mais cela apporte toujours un petit plus. En fonction de vos exploits vous aurez accès à des améliorations fléchées. Si vous accomplissez une mission police, vous aurez accès à des améliorations types : désarmer sans frapper, crocheter sans déclencher une alarme, recul réduit, etc… Si vous vous illustrez en faveur des triades, vous accédez à d’autres bonus : attaques de mêlées améliorées, coup de pied fatal chargé,  j’en passe et des meilleurs. Bref, c’est simple mais efficace et la recette pousse l’addiction, comme toujours. 

 
D’autres spécificités
 
Comme nous l’avons dit, la planque ressemble outrageusement à celle de GTA IV mais on y trouve quelques petites nouveautés. Ainsi vous disposez d’un système de surveillance de la ville, quartier par quartier. Avant de pouvoir en profiter, en bon mateur que vous êtes, il faudra d’abord pirater les caméras sur le terrain. En tout cas, c’est une très bonne idée et c’est un outil indispensable à tout flic qui se respecte. Depuis ces caméras, vous serez amené à surveiller des opérations mafieuses et vous pourrez déclencher des arrestations à distance. Franchement jouissif ! 

Autre facteur plaisant du titre : la diversité des missions. Ici vous devrez cacher un micro dans une planque, là poursuivre un voleur ou encore là récolter de l’argent auprès des commerçants. Il y a aussi des petits challenges dispersés ici et là. On vous proposera ainsi un certain nombre de mini-jeux pour, par exemple, régler un mouchard ou crocheter une serrure. Rigolo !

Et puis, comme nous l’avons évoqué en début de test, la maniabilité du personnage fait plaisir à voir. On est loin des persos un peu rigides parfois constatés dans ce genre de jeu. Il n’a pas l’aisance d’un Ezio mais il est capable d’escalader le mobilier urbain pour atteindre son objectif. 

Vous serez amené aussi à faire des courses de rue au volant de différents bolides. Alors même si on ne retrouve pas la technicité d’un Gran Turismo, ces parties sont agréables et l’adrénaline grimpe rapidement. 

 

 

L’histoire avant tout

Pour vous donner une idée de ce que l’on peut ressentir manette en main, il faut juste imaginer un GTA très bien fait, très varié, avec une ambiance du tonnerre et surtout un scénario attachant. On apprécie le double jeu de notre héros, on aime ses prises de conscience, on adhère à ses choix passionnés. En bref, on veut voir la fin le plus rapidement possible.  

Alors oui tout n’est pas rose dans Sleeping Dogs. Ainsi, les graphismes soufflent le chaud et le froid. Les cinématiques nous offrent des visages de cire mais Hong Kong est merveilleusement modélisée. Il y aussi moins de missions annexes que dans un GTA IV mais finalement ce n’est pas plus mal. On se concentre sur quelques petits challenges en marge de la mission principale qui va déjà bien vous occuper. Et puis, même si la ville est moins titanesque que Liberty City, il y a de quoi faire. Vous passerez beaucoup de temps à parcourir ses rues et ruelles en appréciant l’activité omniprésente de ses habitants. 

Si vous aimez les ambiances asiatiques, si vous aimez les films de gangs, si vous aimez les jeux bac à sable, vous ne pouvez pas passer à côté de ce jeu.  

Testé sur une version PS3.