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WRC 4 : Crash Test Dummies



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On lance le jeu et on découvre le mode Carrière qui finalement n’a rien à envier à celui d’un F1 2013 : quelques mails, des défis, des menus trop sobres et un avatar sans relief. Pas de quoi s’esbaudir, donc, mais après tout ce qui nous intéresse se passe dans la bagnole. La bagnole, justement, est imposée, et on  ne peut pas la retoucher : amateurs de Ford Fiesta, levez-vous.

Sauf qu’une fois dans le baquet, l’enthousiasme retombe : ce n’est pas la Ford Fiesta, c’est un 4L. La conduite est poussive, molle, la voiture a des comportements étranges, au mieux, et la frustration s’installe rapidement. Ce n’est qu’arrivé en WRC, après avoir gravi tous les échelons, que l’on comprend de quoi il en retourne : c’est ainsi que les développeurs ont retranscrit l’évolution des véhicules pilotés. Sauf qu’entre les différentes catégories, il y a des questions de puissance, de tenue de route ou autres : on ne pilote malgré tout pas des caisses à savon en junior ! Du coup, ce premier point a tendance à agacer par son côté artificiel. Fort heureusement, on peut passer allégrement certaines divisions en empilant les bonnes perfs. C’est tant mieux, parce que pour couronner le tout, le jeu est un peu fade : pas vraiment d’excitation, on ressent peu l’adrénaline de la course. Vivement le WRC, et seulement le WRC. Ou comment devoir souffrir avant de profiter d’un jeu.

Nous voilà donc, enfin, en WRC, avec du vrai véhicule : de la DS3, de Fiesta RS, etc. On prend place dans son baquet qui lui, hélas, n’aura pas amélioré son apparence générale, ce qui fait ton sur ton avec les décors qui ne sont pas exactement travaillés.

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En revanche, la conduite, elle, s’améliore tout de même nettement, gagnant en fluidité et même pourrait-on dire en logique : les voitures se comportent enfin normalement. Avec ou sans aides (que l’on recommandera tout de même aux débutants), on commence enfin à prendre du plaisir, avec une impression assez grisante de vitesse et un contrôle pointu, qui force à chercher le bon rapport, à bien jauger son dérapage pour pouvoir récupérer un appui optimal. En revanche, les différences entre modèles et revêtements ne sont pas très marqués. De même, les voitures ne sont pas du même gabarit, mais en jeu cela se ressent assez peu. Cela étant, les tracés, pas toujours très créatifs ni originaux, offrent tout de même parfois quelques petits moments de plaisir, comme des reliefs, des ravins ou autres. Pas assez nombreux mais amusants.

Un point très réussi est cependant la gestion des chocs : aucun choc n’est sans conséquence, et petit à petit on perdra le contrôle de certains aspects de sa conduite, ce qui implique de conduire aussi prudemment que possible et de calibrer chaque mouvement  de manière à optimiser sa trajectoire tout en préservant la caisse, puisqu’on ne peut réparer que toutes les deux spéciales. Plutôt bien pensé et agréable.

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Du coup, et même si la conduite gagnerait malgré tout à être un peu plus précise au bout du compte, on finit par trouver un certain plaisir dans le jeu, surtout si on cherche à se surpasser en permanence, battre l’IA n’étant particulièrement exigeant. Les vrais fanatiques feront et referont tous les circuits encore et encore pour éclater les scratchs, et maudiront le moindre impact ou chaos qui ruine une stratégie de course bien huilée.

Au bout du compte, WRC n’est pas stricto sensu un mauvais jeu, surtout si on peut passer outre un habillage austère, pour ne pas dire raté. On finira même par y trouver un certain plaisir, même si l’on devra s’acharner un peu pour le découvrir. On pourra aussi compter sur un mode multi pas très sexy mais qui remplit son office, avec des modes de jeu faméliques mais toujours le plaisir de la compétition.

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