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Le contrôle cognitif de l’inhibition et les jeux vidéo



CerveauN’importe quel joueur de jeu vidéo vous le dira, bien jouer c’est aussi être capable d’interrompre une action en cours.

Sinon ? Sinon Mario se fait gober par la fleur qui vient de jaillir de nulle part. On appelle cela le contrôle cognitif de l’inhibition, aptitude nécessaire à qui souhaite avoir un comportement flexible et adaptatif. Très bien, mais d’où ça vient ?

On pensait connaître la réponse, invoquant un réseau collaboratifs d’aires du cerveau allant du cortex frontal jusqu’aux ganglions de la base. Ce circuit est en mesure d’encoder avec finesse un signal de départ (quand et comment appuyer sur le bouton pour faire sauter Mario). Il n’expliquait pas tout, mais on supposait qu’il allait le faire.

Cette semaine dans le journal Nature Neuroscience, une nouvelle pierre à l’édifice a été posée par une équipe de chercheurs de Baltimore (USA), et celle-ci est pour le moins inattendue. Ils ont pour cela entrainé des rats à appuyer sur un bouton avec leur museau le plus rapidement possible après un signal sonore, et donc à préparer leur action. Mais en cas de signal différent, ils devaient s’empêcher d’appuyer.

En enregistrant les réponses des neurones de ces souris, ils se sont aperçus qu’une zone bien spécifique du cerveau s’activait dans le cas où les rats devaient interrompre, ou au contraire accélérer leur action : le prosencéphale basal. Cette zone au nom barbare est complètement en dehors du réseau classique. Cela montre bien que la planification d’une action est un comportement encore plus complexe que ce que nous imaginions, dont nous découvrons de nouvelles ramifications chaque jour. Et toute cette complexité pour mieux jouer à Mario, ça va faire plaisir aux gamers.

Source : Basal forebrain neuronal inhibition enables rapid behavioral stopping (Jeffrey D Mayse, Geoffrey M Nelson, Irene Avila, Michela Gallagher & Shih-Chieh Lin) Nature Neuroscience, 2015-09-14; doi:10.1038/nn.4110