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Albator, Corsaire de l’Espace : le pirate fait peau neuve



L’Humanité a grandi, bien trop d’ailleurs. Les êtres humains ont essayé d’émigrer vers d’autres planètes mais aucune n’offre les mêmes conditions que la Terre. Ils reviennent alors massivement vers notre planète bleue mais celle-ci n’a plus la place pour tous. Un combat s’engage alors entre les habitants actuels et les colons. La Coalition Gaia gagne la bataille et fait de la Terre une zone sacrée, interdite aux colons qui reviennent.

Dans ce contexte, Albator est un hors-la-loi recherché par tous. Il cherche à faire respecter la liberté mais, surtout, il essaie de déployer des bombes à oscillations dimensionnelles propres à rompre les fils du temps et permettre de revenir dans le passé, à une période où l’Humanité habite encore la Terre. L’amiral des forces armées de Gaia envoie son propre frère en infiltration sur l’Arcadia, le fameux vaisseau du corsaire. Mais sur place, les choses ne semblent pas aussi simples que prévu. 

Premier contact, première claque. L’aspect visuel est époustouflant pour qui aime les images de synthèse bien sûr. Pour les autres cela pourrait paraître bien lisse évidemment. Mais si vous jetez un oeil d’enfant là-dessus, vous baverez devant les étoiles, devant les combats spatiaux, devant les paysages sublimes. Et puis il y a une petite touche steampunk qui colle parfaitement bien à l’univers de Matsumoto. 

Côté chronologie difficile de se prononcer, de toutes façons Leiji Matsumoto a tendance à souvent jouer avec la continuité. En tout cas, pour moi, cela se situe tard dans la chronologie. Albator bénéficie d’une forme d’immortalité grâce à la matière noire et Toshiro est déjà intégré à l’Arcadia. Pour les puristes, celui-ci ressemble à l’Arcadia IV mais avec des modifications sensibles qui le rendent plus obscur, plus noir. 

Si vous n’êtes pas des habitués de la série, vous risquez de ne pas goûter à ce film. Il vous paraîtra un peu trop classique, un peu trop dans la ligne. Pour les fans, c’est vraiment plaisant de retrouver notre corsaire avec des images aussi belles. Les auteurs ont, volontairement, fait de lui un personnage plus sombre et donc, finalement, moins sympathique. On regrette aussi que les thématiques chères à Leiji Matsumoto soient moins présentes. Ainsi, la nostalgie est un facteur important dans son monde, elle est peu décrite ici. Les femmes sont moins présentes aussi, elles ont toujours été le guide du corsaire, moins d’enfants également, alors qu’ils sont précieux aux yeux du maître. En bref, c’est un peu moins fin dans les sentiments, dans les silences, dans les relations humaines. 

Par contre on retrouve le besoin de retrouver sa patrie, de lutter contre l’oppression, de mettre en avant l’écologie. Les connaisseurs apprécieront aussi le clin d’oeil à Gun Frontier au début du long-métrage. En tout cas, c’est le genre de film qui se regarde facilement, on ne voit pas le temps passer. Et même si Matsumoto n’est pas à la réalisation, le film porte bien son empreinte. Côté musiques, elles sont moins marquantes que dans les anime mais c’est du beau boulot aussi.