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Bienvenue à Marwen : Retour vers la fantaisie



Mark Hogancamp, victime d’une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé, se lance en guise de thérapie, dans la construction de la réplique d’un village belge durant la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène les figurines des habitants en les identifiant à ses proches, ses agresseurs ou à lui-même.

Dans les productions hollywoodiennes d’aujourd’hui, l’utilisation des techniques d’effets spéciaux, souvent exagérée, étouffent régulièrement  l’intrigue du film. Ici, l’utilisation de la  performance capture (technologie permettant d’enregistrer les positions et rotations d’êtres vivants, pour les contrôler sur ordinateur) est juste. Les scènes de combats ou de fusillades, de danse ou de séductions, imaginées par Mark Hogancamp sont spectaculaires jusque dans les moindres détails. Les figurines prennent vie et  deviennent presque réelles, s’entremêlant avec les « vrais » personnages du film. Pour notre plus grand plaisir, Robert Zemeckis en a même profité pour faire un clin d’œil à sa  célèbre trilogie avec une voiture volante.

Le côté film d’animation est donc réussi et les thèmes du film le sont tout autant. Deux thèmes forts sont présents. Le premier : comprendre ses peurs pour les surpasser. Mark Hogancamp (dont le côté innocent peut nous faire penser à Forrest Gump) a besoin de faire vivre ses figurines pour se retrouver et réapprendre à se connaître. Le spectateur sera ici troublé par la motivation et la passion avec laquelle il construit son monde imaginaire. Le droit de rêver devient presque un devoir pour lui.

L’autre thème principal est la  tolérance. Celle de pouvoir être soi-même aux yeux de tous. Rappelons ici que Mark Hogancamp s’est fait agresser à cause de ses plaisirs fétichistes. Collectionneur de chaussures à talons, il lui arrive parfois d’en porter. Et alors ?

Côté personnages, on aime la performance de Steve Carell alternant avec talent l’homme blessé et son alter ego, la figurine Capitaine Hogie. D’ailleurs, et cela est dommage lorsque sont abordés des thèmes aussi importants, le personnage de Steve Carell est le seul traité avec profondeur, délaissant pratiquement les autres rôles. De fait, on prend bien plus de plaisir à regarder les séquences animées que les séquences filmées qui semblent un peu sommaires. La fin du film en est un exemple, où les échappatoires faciles de la mise en scène nous rappellent que nous sommes face à un film made in Hollywood.