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Casse-tête Chinois : La boucle est bouclée



Casse-tête Une

Casse-tête chinois AfficheXavier court dans les rues du quartier chinois de New-York avec deux enfants. Ils sont en retard pour un mariage. Son mariage ! Avec une sino-américaine.

Xavier a quarante ans, mais sa vie est toujours un vrai casse-tête. C’est même presque pire qu’avant. Après avoir vécu dix ans avec Wendy et avoir eu avec elle deux enfants, le couple se sépare. Jusque là, rien de bien singulier, sauf lorsque Wendy annonce à Xavier qu’elle part s’installer à New-York. En emmenant les enfants avec elle. Il en faut peu à Xavier pour décider de déménager là-bas afin de continuer à les voir régulièrement. Il atterri d’abord à Brooklyn chez Isabelle, sa meilleure amie trader qu’il a rencontré à Barcelone lors de son Erasmus. Puis se trouve un pied à terre dans le quartier chinois. Et là, il va falloir trouver un moyen de rester, car sans travail pas de visa, et ça n’est pas sur le nouveau roman qu’il écrit (enfin, qu’il essaye d’écrire) qu’il peut s’appuyer.

Casse-tête Duris et enfants

Comme à son habitude, Cédric Klapisch ne commence pas par le début. Il donne tout de suite le ton au spectateur en installant Xavier dans sa situation actuelle, qui est – rien ne change là non plus – des plus complexe. Puis vient le traditionnel flash-back expliquant le pourquoi du comment. Toujours la même recette, mais qui fonctionne toujours aussi bien. Le réalisateur a pris le parti de suivre la ligne de ses deux précédents films. Il reste cohérent.

Si vous avez aimé L’Auberge Espagnole et Les Poupées Russes, vous ne serez certainement pas déçus avec ce Casse-tête Chinois. Il est dans la même veine, toujours aussi rythmé, toujours plein d’humour, et toujours aussi intelligent dans la mise en scène. La technique du flash-back est décidément une chose que Cédric Klapisch maîtrise à la perfection. Il en use sans en abuser et ne perd jamais le spectateur avec. On retrouve également une base familière dans le scénario, puisqu’il s’agit une fois de plus de décortiquer l’existence de Xavier de son point de vue, au travers du roman qu’il est en train d’écrire. On pourrait croire à une forme de redondance par rapport aux deux volets précédents, mais il n’en est rien. Il y a, au contraire, un renouveau constant dans l’écriture de Klapisch, débordant d’idées originales.

Casse-tête Duris

Depuis les deux précédents volets, les comédiens ont gagné en maturité. Le quatuor mené par Romain Duris entouré de Kelly Reilly, Cécile De France et Audrey Tautou fonctionne à merveille, en harmonie. Si Duris en reste l’épicentre, il ne leur fait en aucun cas de l’ombre. Chacune a son propre rôle à jouer dans la vie de Xavier, et sans elles le film n’aurait pas la même saveur. Quant à Romain Duris, il est surprenant de simplicité et de naturel. C’est un bonheur de le retrouver à chaque fois, et ce dans n’importe quel film tant il est juste. Ici, il a retrouvé Xavier dès les premières minutes, sans effort.

Du scénario à la direction d’acteurs, Cédric Klapisch mène parfaitement sa barque avec la bonne humeur et le dynamisme des précédents volets. Toutefois – mais cette remarque est tout à fait personnelle – Casse-tête Chinois n’a plus la surprise de L’Auberge Espagnole ni la poésie des Poupées Russes (ah, Saint-Pétersbourg et sa rue aux proportions parfaites). Bien qu’il en garde les codes, le spectateur sait à quoi s’attendre. Mais le plaisir est intact devant ce dernier volet qui prouve une fois de plus que Cédric Klapisch est un grand cinéaste. Qui dispose aussi d’une grande maîtrise du caméo, comme pour les deux précédents films d’ailleurs. Cherchez bien !

Film vu au cinéma Pathé Beaux-Arts de Besançon