- Article publié sur MaXoE.com -


Gangster Squad : 2 avis sinon rien



La Cité des Anges, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Ancien boxeur originaire de Brooklyn, Mickey Cohen (Sean Penn) – devenu grand ponte de la mafia – impose son hégémonie sur le crime organisé, contrôlant tant le trafic de drogue que celui des armes, sans oublier la prostitution et les paris clandestins. Et outre la protection de ses propres gorilles, l’individu profite aussi de celle des policiers, des juges et des hommes politiques qu’il a soudoyé. 

Aucun flic n’ose s’y frotter… jusqu’à ce que Bill Parker (Nick Nolte), à la tête du Los Angeles Police Departement (LAPD), décide de créer une brigade – dirigée par les sergents John O’Mara (Josh Brolin) et Jerry Wooters (Ryan Gosling) – qui agirait dans l’ombre pour tenter de neutraliser définitivement le caïd.

 L’avis de Julie

Pour expliquer le film dans les grandes lignes, il suffit de prendre le contexte historique de L.A Confidential et l’idée générale du scénar’ des Incorruptibles (beaucoup de clins d’œil à ce dernier d’ailleurs). Jusque là, tout va bien. Sauf que le résultat de ce mélange est plutôt décevant, voire malheureux parfois.

Par où commencer… Déjà, l’on retrouve les écueils du film d’action classique, à savoir baston, puis fusillades, puis poursuite de voitures, hop un peu de sentiments, quelques dialogues histoire de faire bonne figure, et c’est reparti pour la baston, les fusillades, etc. Et pour couronner le tout, le réalisateur ne trouve rien de mieux que de nous rajouter des ralentis à la Matrix. Franchement, dans un film de gangsters des années 50, cela passe difficilement, et même carrément pas du tout !

Bon, il est possible de penser que la distribution, plutôt intéressante, vient redresser la barre. Et bien détrompez-vous. Sean Penn – dont le talent n’est plus à prouver par ailleurs – livre ici une interprétation caricaturale de la figure du mafieux, figure qu’il avait sublimé dans l’excellent Mystic River de Clint Eastwood. Grande déception donc. Quant à Josh Brolin, censé être le personnage principal de l’intrigue, il nous livre un jeu tellement neutre qu’il en est occulté par Ryan Gosling, seule très bonne surprise du film et qui confirme qu’il est un acteur sur lequel il faut désormais compter. Mention spéciale tout de même à Emma Stone (dont le personnage est d’abord au service de Mickey Cohen avant de tomber sous le charme de Ryan Gosling, ce qui la fera changer de camp) qui déborde de sensualité.

Gangster Squad se laisse tout de même regarder grâce à une trame qui tient la route (ce qui est certainement dû au fait que le film est une adaptation du livre Tales from the Gangster Squad de Paul Lieberman), mais son souvenir sera loin d’être impérissable dans l’esprit du spectateur.

Si vous avez besoin de vous vider la tête et de ne pas réfléchir pendant environ deux heures, ce film est pour vous, sans nul doute. Mais si vous préférez voir (ou revoir) un vrai film de gangster ou de mafieux, rien de vaut un De Palma. Ou mieux : un Scorsese !

La note de Julie : 4/10

 

 

L’avis de Tof

Quel plaisir de retrouver Los Angeles au temps des gangsters. Les décors et les costumes sont magnifiques, propres à créer une véritable ambiance. Le scénario n’est pas un ténor du genre : les ficelles sont un peu grosses même si certaines morts arrivent tout de même à nous surprendre. On peut aussi pester sur certaines scènes proches de la caricature du genre. Sean Penn livre d’ailleurs une prestation qui est à la limite de la parodie. 

Mais si nous prenons un peu de recul par rapport à tout cela, on a l’impression que le réalisateur nous propose ici une ode au genre : les gentils sont vraiment gentils même s’ils préfèrent jouer un peu sur la ligne de la légalité, les méchants sont horribles à souhait, les affrontements armés se font à l’ancienne à savoir debout face à l’ennemi en espérant que les balles vous évitent, j’en passe…

Oui la sulfateuse est la reine ici, les balles fusent en tous sens, les impacts criblent les murs et les héros s’en sortent assez miraculeusement. Pas de stratégie, pas de planque, on rentre dans le lard des méchants avec la foi qui sauve. Quelques poursuites en bagnoles viennent clôturer ce tableau de film de gangsters pur jus. 

Oui j’ai pris du plaisir, un plaisir simple, immédiat, sans cogitation excessive. Les yeux, les oreilles et le coeur en ont eu pour leur argent. En parlant de coeur, comment ne pas citer l’exceptionnelle prestation de Ryan Gosling. Il crève l’écran ne laissant, pour le coup, que peu de place pour les autres.

Bon évidemment, si vous souhaitez un film plus élaboré, je vous renvoie aux excellents conseils de Julie, mais laissez vous tenter par ce film que l’on peut déguster avec un bon verre de Whisky. 

Note de Tof : 7/10