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Hunger Games – L’Embrasement : La révolte gronde



Hunger Games 2 Une

Hunger Games AffichePanem. District 12. Après avoir remporté de concert la soixante-quatorzième édition des « Hunger Games », Katniss Everdeen et Peeta Mellark sont installés avec leurs familles respectives au Village des Vainqueurs. Et depuis, ils s’ignorent. Comme si rien de tout cela n’était arrivé. Katniss a recommencé à chasser dans les bois avec son ami Gale, cherchant à oublier l’horreur de ce qu’elle vient de vivre.

Mais la Tournée des Vainqueurs est imminente. Elle implique pour Katniss et Peeta de faire le tour des différents Districts de Panem afin de rendre hommage aux vaincus, mais aussi et surtout de porter la voix du Capitole – rappelant ô combien le peuple est à la merci du gouvernement. Ils se doivent donc de jouer le jeu du petit couple filant le parfait amour, ce que ne manque pas de répéter le Président Snow à Katniss. Car il semblerait que par son attitude lors des Jeux, celle-ci doit devenue une menace. Une étincelle qui pourrait potentiellement permettre à tout Panem de s’embraser. Une nouvelle fois.

Au cours de la Tournée, Katniss ressent un malaise dans les différents Districts. Un malaise que l’on tente d’étouffer mais qui est suffisamment présent pour être identifié. L’ombre d’une rébellion plane et, malgré elle, Katniss en est la pierre angulaire. Elle a redonné au peuple de Panem une chose qu’il croyait avoir définitivement perdu. L’espoir.

Mais le Capitole ne l’entend pas de cette oreille et son Président cherche par tous les moyens à neutraliser la jeune fille. Ce sont les soixante-quinzième « Hunger Games » qui vont lui offrir la solution. Tous les vingt-cinq ans sont organisés des Jeux un peu spéciaux appelés « Jeux de l’Expiation ». Encore plus terribles. Encore plus inhumains. Avec des règles particulières, changeant à chaque édition. Pour celle-ci, le Président Snow décide de sélectionner les Tributs de chaque District parmi les vainqueurs des éditions précédentes. Si – du côté des hommes – il y a deux anciens vainqueurs (Peeta et Haymitch Abernathy), Katniss est la seule gagnante féminine de son District encore en vie… Puisse le sort lui être favorable.

Hunger Games 2 Lawrence Tucci

Malgré un changement de réalisateur – puisque Gary Ross laisse ici sa place à Francis Lawrence – ce deuxième volet adaptant la trilogie littéraire aujourd’hui mondialement connue est dans la droite ligne du premier. Même si – dans la réalisation – le style change légèrement, il n’y a rien de notable (entendez par là rien de choquant). Elle est d’ailleurs plus agréable que celle de Hunger Games. Dans Hunger Games – L’Embrasement, exit la technique caméra à l’épaule qui avait tendance à rendre certains plans légèrement brouillons. Ici, l’ensemble est plus net mais sans pour autant être trop lisse. La violence des images et du propos suffit largement.

Car oui, ce deuxième film est violent. La menace plane. La répression est de plus en plus forte. Et les nouveaux « Hunger Games » bien plus cruels que les précédents. De fait, ce film est sombre. Beaucoup plus sombre. Bien loin des blockbusters tout public que l’on nous sert habituellement. Un conseil : éloignez les jeunes âmes sensibles de ce film, car certains passages sont marquants, et c’est un euphémisme. En tout cas, ce côté sombre s’apprécie sur toute la longueur du film. Il n’est jamais perdu de vue. Il prend parfois aux tripes, ce qui est une qualité car cela veut dire que le message est passé.

Hunger Games 2 Hoffman Harrelson

Plus encore que sur les Jeux eux-mêmes, c’est sur l’aspect politique que la violence est la plus présente. Et elle n’y est pas que physique. La pression psychologique est également de mise, ce qui apporte du relief au scénario. On joue clairement avec les émotions de Katniss, et du coup avec les nerfs du spectateur.

Question mise en scène, comme cela a été dit, Hunger Games – L’Embrasement surfe sur la vague du premier volet. Pas de changement au niveau de la photo. L’esthétisme est respecté. Idem pour ce qui est du rythme du film. Un film qui prend le temps de développer son intrigue, sans pour autant (une fois encore) que cela soit ennuyeux. Le scénario relativement dense donne en effet un rythme soutenu à l’ensemble. Il y a de plus de nombreux rebondissements (en tout cas pour ceux qui sont étrangers à la trilogie littéraire) et les quasi deux heures et demi de visionnage ne se voient pas passer. Au contraire, on en redemande !

Le casting n’a – dans l’ensemble – pas bougé non plus. On prend plaisir à retrouver les excentriques Stanley Tucci (Caesar Flickerman)  et Woody Harrelson (Haymitch Abernathy), le glacial Donald Sutherland (Président Snow), ou encore Lenny Kravitz dans le rôle du styliste de Katniss, Cinna. Une arrivée notable tout de même : celle de Philip Seymour Hoffman en nouveau Haut Juge des « Hunger Games ». Il est un personnage mystérieux dont le but semble visiblement être celui de servir son propre intérêt. Son personnage est inquiétant, et il le rend plutôt bien.

Hunger Games 2 Finnick Katniss

Mais une fois de plus, comment ne pas finir sur celle qui illumine l’écran (bah oui, c’est la fille du feu quand même !), sur celle qui porte les Hunger Games sur ses épaules : Jennifer Lawrence. En plus de la détermination dont son personnage faisait preuve dans le premier volet, elle lui a apporté de la nuance du point de vue émotionnel. Elle est bouleversée par ce qui arrive au peuple de Panem (et également par ce qui lui arrive à elle) et devient de fait bouleversante. Rien est artificiel dans son jeu, dans ses relations aux autres personnages. Elle est sobre et juste. Et elle semble capable de beaucoup de choses lorsqu’on la voit dans un rôle pareil.

Grâce à elle ainsi qu’à tout le reste, ce deuxième volet est réellement une réussite.

Film vu au cinéma Pathé Beaux-Arts de Besançon