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Jason Bourne – The Bourne Resurrection



Jason Bourne Une

Jason Bourne AfficheAu niveau de la frontière entre la Grèce et l’Albanie, des hommes se livrent des combats à mains nues. Et illégaux. L’un deux est Jason Bourne. Il se cache, et participe à ces affrontements afin d’assurer sa survie.

A Reykjavik, en Islande, Nicky Parsons – qui a quitté la CIA – pirate les serveurs de l’agence afin de récupérer des documents compromettants pour le compte d’un hacker. Certains concernent Jason et l’opération TreadstoneNicky décide de reprendre contact avec lui afin de lui montrer les documents. Elle le retrouve en Grèce, mais le piratage n’a pas échappé à la CIA. Une nouvelle traque commence.

Jason Boure Deux

Ressusciter Jason Bourne après dix ans d’absence (exit la parenthèse très oubliable avec Jeremy Renner) et après une première trilogie plus que réussie était une prise de risque tant les suites, reboots et autres prequels font parfois beaucoup de mal aux originaux. Après une quête d’identité afin de comprendre ce qui lui était arrivé, puis l’envie d’en découdre avec l’agence qui l’a conditionné en révélant au monde façon Snowden les noirs secrets de la CIA, Jason Bourne est à présent confronté aux raisons qui l’ont fait intégrer Treadstone volontairement, reliées directement à son père. Cette nouvelle quête en rapport avec ses origines (prétexte maladroit afin de relancer la machine) est sans doute le point faible du film, un peu trop artificiel. Mais il est bien le seul.

D’aucuns diront sans doute que tout le reste sent un peu trop le réchauffé. Sauf que contrairement à certaines autres séries d’espionnage qui sont devenues au fil des ans de simples blockbusters, les Jason Bourne ont toujours eu derrière eux une solide mise en scène. Exit les courses poursuites interminables et place à de longues scènes de traque alternant entre les salles de crise de la CIA et leurs nombreux écrans de surveillance et Jason Bourne au milieu d’une foule cherchant à leur échapper par tous les moyens. Si dans La Vengeance dans la Peau, la scène à la gare de Waterloo était devenue un modèle du genre tant sa mise en scène sous tension était réglée au millimètre près, celle de Jason Bourne au milieu d’une manifestation qui tourne à l’émeute en plein centre d’Athènes la surpasse. Avec un style essentiellement basé sur de la caméra à l’épaule, la réalisation de Paul Greengrass est ultra réaliste, bien loin des absurdités que l’on peut voir dans certains James Bond, mais surtout dans les Mission Impossible (à part le De Palma).

Jason Bourne Trois

Une chose est sûre et Paul Greengrass le prouve parfaitement : lorsque cela est bien fait, film d’action peut tout à fait rimer avec grand cinéma. On comprend mieux pourquoi son alter ego Matt Damon n’acceptait de revenir que si le britannique passait de nouveau derrière la caméra. L’acteur reprend donc le costume de l’agent déchu, un costume un peu plus étroit qu’auparavant. Le physique plus fin des films précédents collait mieux au personnage, mais ça n’est que du détail.

A part lui, la seule rescapée de la trilogie est Julia Stiles, dont l’apparition est assez brève (peut-être un peu trop). Pour le reste, le réalisateur a fait table rase. Tommy Lee Jones est le nouveau directeur de la CIA. Un directeur un peu trop partisan de la surveillance de masse, quitte à bafouer certaines libertés (vous avez dit actualité ?). S’il fait figure de principal antagoniste, la suédoise Alicia Vikander – jeune recrue qui pilote le pôle cyber-terroriste – est sans doute celle dont il faudra le plus se méfier dans les volets à venir. Son visage juvénile et son innocence (que certains ont reproché à l’actrice) masquent en réalité une grande ambition. L’ambiguïté du personnage est la plus grande réussite de la distribution. Et elle laisse présager le meilleur pour la suite.