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Jennifer’s Body, quand horreur et comédie ne font pas bon ménage



Jennifer's Body, quand horreur et comédie ne font pas bon ménage

L‘enfer est une adolescente. C’est ainsi que débute le film dans la bouche de Needy (Amanda Seyfried), une intello coincée au prénom révélateur qui raconte les évènements tragiques l’ayant conduit dans un asile de fous. Tout commence par un retour deux mois en arrière, dans la petite bourgade de Devil’s Kettle. Avant même que les choses ne dérapent, il est tout de suite évident que l’enfer dont parle Needy n’est autre que Jennifer (Megan Fox), beauté froide et meilleure amie de la jeune fille. Personne ne peut vraiment comprendre le lien improbable qui unit ces deux lycéennes, pas même le petit ami de Needy, le brave Chip (Johnny Simmons). A croire que les amitiés nouées autour du bac à sable sont assez particulières pour supporter la pression sociale du lycée.

« She’s Evil, and not just High School Evil »

Mais tout ça, c’était avant que le groupe favori de Jennifer, Low Shoulder, ne vienne jouer dans le bar local et que la belle ne s’enfuie avec le chanteur Nikolai (Adam Brody) et le reste du groupe après qu’un incendie ait prématurément mis un terme à leur petit concert. Au retour de son amie, Needy s’aperçoit avec effroi que Jennifer a changé. Après les flammes meurtrières du bar et les découvertes macabres de plusieurs garçons aux entrailles dévorées, elle est d’ailleurs la seule à se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond à propos de Jennifer. Et, malheureusement pour le spectateur, Jennifer’s Body ne tourne pas rond non plus.

En voulant mélanger l’horreur et la comédie, le film échoue assez lamentablement dans les deux genres. Avec Jennifer’s Body, la réalisatrice Karyn Kusama (Girlfight) et la scénariste Diablo Cody (Juno) font leurs premières armes dans le genre de l’horreur, et au vu du résultat, il vaut mieux s’arrêter là. N’ayant du film d’horreur que le nom, Jennifer’s Body ne parvient pas vraiment à trouver le ton juste et n’est jamais véritablement effrayant. A la manière d’un morceau de musique joué sur un instrument mal accordé, les notes sont là mais le son est dissonant, la réalisation de Kusama n’utilisant que des clichés du genre et une violence pas complètement assumée qui laisse le spectateur sur sa faim.

N’ayant du film d’horreur que le nom, Jennifer’s Body ne parvient pas vraiment à trouver le ton juste et n’est jamais véritablement effrayant.
« Hell Yes », ou peut-être pas

Acclamée pour ses dialogues très travaillés, Diablo Cody tente quand à elle d’utiliser dans Jennifer’s Body la même recette que pour son précédent film, Juno, mais sans véritablement y parvenir. Une approche des textes qui fonctionnait plutôt bien dans une véritable comédie se révèle cette fois-ci sans réelle saveur et donne lieu à des dialogues trop rarement intéressants, qui, à défaut de vouloir retranscrire le langage adolescent, apparaissent fréquemment comme ridicules dans la bouche de Megan Fox (« I am not even a back door virgin »). Il semble que vouloir changer de genre en conservant les ingrédients d’un précédent succès ne soit pas une garantie de réussite.

L’attraction centrale du film (et certains diront même, la seule attraction du film) semble donc se réduire à la belle Megan Fox. Malheureusement, ce que les spectateurs pouvaient soupçonner à la vue des deux Transformers de Michaël Bay se confirme ici avec Jennifer’s Body. Son jeu est quasi-inexistant et sa plastique de rêve reste son seul véritable atout. Le fait de l’associer avec Amanda Seyfried, connue pour son interprétation dans Mamma Mia, n’est d’ailleurs pas une si grande idée car cette dernière, à l’inverse de Fox, sait parfaitement jouer et met d’autant plus en avant les défauts de sa partenaire.

Un film pour ados en manque

Avec des problèmes d’édition (scènes parallèles mal agencées) et des éléments purement racoleurs (scène de baisers en gros plans entre les deux héroïnes), Jennifer’s Body s’adresse uniquement aux spectateurs adolescents souhaitant revoir d’un peu plus près (et plutôt furtivement) le corps de la belle Megan Fox. Ceux qui auraient pu être tentés par la mention « Par les créateurs de Juno », risquent au contraire d’être très déçus du voyage. Jennifer’s Body est sur les écrans depuis le 21 octobre 2009.


Initialement publié le 21.10.09