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Man of Steel : deux avis, sinon rien !



Man of Steel Une

Man of Steel AfficheLa planète Krypton. Ou plutôt sa fin. Son noyau est devenu instable, rendant la destruction de la planète imminente.

Pendant que Krypton se meurt, un kryptonien naît. Son père Jor-El (Russell Crowe) et sa mère Lara (Ayelet Zurer) le placent dans une capsule avec le codex génétique des kryptoniens pour lui sauver la vie et tenter de perpétrer leur espèce. Sa destination : la Terre. En parallèle une partie de l’armée – avec à sa tête le Général Zod (Michael Shannon) – organise par instinct de survie un coup d’Etat contre le pouvoir politique avec pour but d’éliminer une frange de la population histoire de sauver la branche considérée comme supérieure. Le putsch finit par être déjoué, ses fomenteurs envoyés dans la Zone Fantôme afin d’y purger leur peine. Mais Jor-El est mort, assassiné par Zod, ce dernier voulant empêcher le départ du nourrisson et du codex pour la Terre, en vain.

Une ellipse. Un bateau de pêcheurs en pleine mer. Son équipage reçoit un appel de détresse d’une plate-forme pétrolière en feu non loin d’eux. Les hommes à leur bord sont apparemment condamnés. Un des membres de l’équipage des pêcheurs disparaît. Pour se retrouver sur la plate-forme et sauver ses hommes voués à la mort, grâce à une force surhumaine. Après le sauvetage spectaculaire, plus aucun signe du mystérieux individu qui, partout où il passe, masque son identité et efface ces traces. Il semble mener une quête.

Il est trop booooooo

L’avis de Julie 

Visuellement déjà, le film est une claque. Et la 3D est extrêmement bien utilisée. Elle est au service de l’image, et non l’inverse. Les plans sont étudiés, loin du blockbuster traditionnel qui cherche juste à nous en mettre plein la vue avec ses scènes d’action. Ici, tout est traité : des pures scènes d’action à la lente quête de notre futur super-héros.

D’ailleurs, au niveau du scénario, un gros effort est fait sur le fond. Il est intelligent, mêlant l’actuelle vie de Clark Kent (Henry Cavill) à des flashback sur son enfance durant laquelle, aidé de ses parents adoptifs, il apprend à gérer sa différence. Tout ceci est enveloppé d’une ambiance générale assez sombre, bien loin du côté lisse et aseptisé que l’on connaissait jusqu’alors du héros. L’empreinte de Christopher Nolan et de son équipe est nette, même si celui-ci n’est pas derrière la caméra, contrairement aux Batman. La musique de Hans Zimmer rappelle d’ailleurs fortement les thèmes de la trilogie, apportant une dimension supplémentaire au film. Elle se marie très bien à l’atmosphère générale.

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Il y a également un vrai travail de fond autour des personnages. Henry Cavill offre un Superman tout en nuance, en proie à ses questionnements et à ses doutes, partagé entre ses liens du sang et son monde d’adoption ainsi que ses habitants, dont il se considère comme faisant partie des leurs. Cet acteur, révélé par le petit écran via la série The Tudors, n’a pas loupé le coche avec Man of Steel et risque d’être dorénavant plus présent sur grand écran (du moins, on espère !). Quant à ses parents adoptifs  (Kevin Costner et Diane Lane), ils sont la part de sensibilité du film, tout en émotion et portant à bout de bras cet enfant afin de l’aider à s’intégrer et à se faire accepter comme eux l’ont fait. Enfin, mention spéciale au traitement du personnage de Jor-El qui donne une sensation assez onirique. Russel Crowe est excellent, tout en sobriété, et ses apparitions sont des respirations en pleine action, ce qui crée un rythme assez particulier.

Bon, par contre, l’humour est à revoir. Enfin, soit on décide d’en mettre et on joue le jeu à fond à l’image d’Iron Man, soit on s’abstient. Mais là, les quelques tentatives humoristiques sont plutôt grotesques. Sinon, quelques scènes d’action ne méritaient pas d’être aussi longues. On ressent l’envie d’en mettre plein les yeux au spectateur, mais ceci est superflu. La claque visuelle est bien là quoiqu’il arrive.

Dans l’ensemble, vous l’aurez compris, le film est bon. Il dépasse le seul cadre du blockbuster et montre une vraie recherche scénaristique et esthétique. Tout ne va pas à trois cent à l’heure. Il y a aussi des moments plus lents : certains apaisants, d’autres angoissants. Après, ne connaissant pas l’univers des comics, il m’est difficile de dire si Man of Steel lui rend hommage ou non. Mais sur un plan purement cinématographique, le travail est maîtrisé. Pour le reste, place au spécialiste !

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L’avis de Tof

Enfin un vrai film sur la légende. Fini le super-héros niais à souhait, fini le costume ridicule, finies les tergiversations. Voilà LE film sur Superman. Alors pourquoi autant d’emportement ? Tout simplement car le film retranscrit vraiment le héros que l’on peut croiser dans les comics récents. Il aime faire le bien certes mais il a aussi du caractère, il n’est pas le fantoche des humains, loin de là. Et puis il traîne quelques casseroles depuis l’enfance, la compréhension de ses origines, le poids de son pouvoir, l’absence de ses parents naturels sont autant de choses élégamment abordées dans le long métrage.

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C’est en cela qu’on retrouve sa filiation avec les comics. On ne va pas vous faire un historique des évolutions de son histoire chez DC, il nous faudrait un dossier à part entière. Ben oui, l’éditeur n’a pas hésité à confier Superman aux mains expertes de multiples auteurs qui en ont fait leur propre reboot ou leur interprétation. Il y a eu aussi pas mal de pirouettes scénaristiques pour relancer la franchise. Cela a été inégal dans le temps mais sachez que le film prend le meilleur de tout cela. Les experts verront quelques scènes qui font référence à des ouvrages fondateurs d’ailleurs.

Maintenant le film. Ce qui est surprenant, c’est une forme de lenteur. Zack Snyder a eu envie de nous proposer des vrais moments d’intimité. Il laisse la place aux dialogues, à une construction lente mais sûre de l’environnement social de Clark. Chacun de ces moments est important, on apprécie beaucoup d’ailleurs les séquences entre le jeune héros et son père adoptif. Elles sont servies par une photographie exceptionnelle. Les images sont belles à tomber, vraiment. Les gros plans se multiplient, les objets entrent dans l’histoire comme autant de choses importantes.

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Du côté de la narration, les deux premiers tiers plantent le décor et le dernier mise sur l’action non-stop. Action qui pourrait d’ailleurs paraître un peu too much mais les fans de films d’action apprécieront. D’autant plus que cette action est servie par des effets spéciaux sans failles, on est loin des premiers superman.

De tout cela émerge une forme de maturité et un côté sombre indéniable. Pas de niaiserie, simplement un héros et le poids de son pouvoir. Et puis que dire sinon que la prestation de Henry Cavill est parfaite. II nous surprend par son naturel, son jeu est très convaincant, au point qu’il est sûrement devenu le vrai nouveau visage de Superman. Russel Crowe n’est pas en reste avec une interprétation toute en mesure, toute en finesse.

On pourrait regretter que le principe des naissances contrôlées ne soit pas plus creusé. Le codex aussi aurait pu donner lieu à des méandres scénaristiques intéressantes.

Fan du héros, précipitez-vous. Pour les autres, précipitez-vous aussi !