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Star Wars Episode IX – L’ascension de Skywalker : Deux avis, sinon rien !



Luke Skywalker est retourné à la Force. La Résistance – très affaiblie par ce départ et qui a vu l’essentiel de sa flotte et de ses membres décimés en rejoignant la base rebelle de Crait – tente de survivre face au Premier Ordre, dont Kylo Ren est devenu le Suprême Leader.

Tandis que Rey achève son entraînement de Jedi – entamé auprès de Luke – au côté de sa jumelle la Générale (et surtout Princesse, ne l’oublions pas !) Leia Organa, Kylo Ren cherche à confirmer une rumeur : celle de la survie d’un certain Sith, tombé dans l’oubli de l’Etoile de la Mort depuis plusieurs décennies. Y voyant une menace à son pouvoir absolu, Kylo Ren se rend sur la mystérieuse planète Sith Exegol, ceci afin de se confronter au sinistre Empereur.

L’avis de tof

J’ai beaucoup aimé ce film, n’en déplaise aux grognons de la saga qui ne jurent que par la Trilogie d’origine. Ces mêmes grognons qui ont critiqué la Prélogie avant de l’encenser au regard des épisodes VII et VIII.

Pourquoi cette introduction ? Tout simplement pour vous expliquer que moi j’attends de Star Wars des choses assez simples, ces choses auxquelles j’ai goûtées dans ma jeunesse quand Luke empoignait un sabre laser pour la première fois. Qu’est-ce qu’on trouvait dans ces premiers films ? Des héros clairement identifiés, bons mais dotés d’un caractère certain, et des méchants qui ne faisaient pas de cadeaux même si, pour certains, les notions de bien et de mal restaient assez floues. Et justement, il y avait aussi cette jolie forme de réflexion autour de nos actions qui font de nous des héros lumineux ou des vilains ténébreux. Oui j’ai retrouvé tout cela dans ce dernier épisode.

Mais ce n’est pas tout. Le film offre un spectacle incroyable avec une photographie magnifique et des effets spéciaux dignes des précédents volets de la saga Star Wars. J’ai aussi beaucoup aimé la relation entre Rey et Kylo Ren, elle est traitée avec une belle délicatesse, avec une finesse qu’on a rarement vu dans ce monde de Lucas. Il y a aussi le fan service avec ce qu’il faut de références et puis cet humour toujours centré sur les personnages et leurs petites failles. Cet humour, on l’avait d’ailleurs plus ou moins perdu dans la Prélogie. Je finirai par l’action, menée tambour battant avec des dogfights hallucinants. Ce qui m’a plu aussi ce sont les nouveaux personnages, tous attachants, ainsi que les nouveaux lieux, qui nous ont encore ouvert un peu plus cette galaxie lointaine.

L’avis de Julie

Après le très audacieux Les Derniers Jedi – salué à juste titre par une partie de la critique mais conspué par la majorité des spectateurs – J. J. Abrams (à qui avait été confiée la réalisation du Réveil de la Force) a retrouvé sa place derrière la caméra pour cet ultime volet du cycle des Skywalker, entamé voilà plusieurs décennies avec Un Nouvel Espoir. Dire que la tâche qui lui incombait, celle de clore une saga aussi immense et qui a traversé plusieurs générations de spectateurs, était d’une grande complexité est un euphémisme plus que doux.

À l’arrivée, le résultat est globalement à la hauteur des attentes, même si ce constat est à nuancer. Deux principaux défauts traversent en effet ce dernier volet. Tout d’abord, une première partie tellement rythmée qu’elle ne laisse pas une seule seconde la place à la contemplation, pourtant indispensable à ce space opera si l’on souhaite saisir totalement l’ampleur de sa beauté visuelle. Malheureusement ici, le spectateur est promené de scène en scène sans avoir le temps de reprendre son souffle. Des scènes qui laissent parfois un goût d’inachevé, ce qui n’aurait pas été le cas si certaines coupes subies par le film en post-production (le réduisant de quelques dizaines de minutes) n’étaient pas intervenues. Le second défaut de cette Ascension de Skywalker tient au fait que son réalisateur a passé sous silence la majorité des éléments amorcés par Rian Johnson dans l’Épisode VIII, créant parfois un manque de cohérence au sein de cette Postlogie. Certains personnages sont ainsi sacrifiés sur l’autel de la pression populaire à l’aide de ficelles scénaristiques plus que douteuses, tandis que les originalités du scénario des Derniers Jedi ont tout simplement disparu, elles aussi afin d’apporter satisfaction à une majorité de spectateurs déçus des prises de risque initiées par le volet précédent.

Ces deux réserves de fond sont toutefois compensées par les qualités indéniables de ce neuvième et dernier volet. Si Les Derniers Jedi avait déjà franchi un cap en terme d’esthétisme (rappelez-vous cette magnifique scène de destruction du vaisseau de Snoke), celui-ci se transforme en gap avec L’Ascension de Skywlaker. Surpassant largement son prédécesseur, il relègue également à un niveau inférieur toutes les récentes productions de blockbusters (en particulier celles des écuries Marvel comme DC). À ce titre, la prodigieuse scène introductive n’est qu’un avant-goût de ce que le film proposera par la suite.

Bien que la beauté esthétique soit un atout essentiel et indéniable de cet ultime volet, la plus grande réussite de L’Ascension de Skywalker repose sur la dyade formée par les personnages de Rey et Ben Solo, dont la relation extrêmement puissante, puisant dans le drame shakespearien, atteint ici son paroxysme. Et cette relation n’aurait pas eu la même force sans l’implication totale des deux principaux acteurs de cette Postlogie. Si Daisy Ridley a vu son jeu gagner progressivement en maturité depuis Le Réveil de la Force, Adam Driver s’impose incontestablement comme la pierre angulaire de l’Épisode IX, si ce n’est de l’ensemble de la Postlogie, ceci grâce à une interprétation d’une grande subtilité.

Une fois mis de côté les quelques écueils que J. J. Abrams n’a pas su éviter (du fait d’un manque de ligne directrice à l’ensemble des trois films), le spectacle s’impose et s’accompagne d’une grande nostalgie : celle de revoir pour la toute dernière fois Carrie Fisher, disparue avant le tournage de cet ultime volet ; celle de côtoyer un tout dernier instant l’ensemble des personnages qui ont façonné cette immense saga ; celle, enfin, d’entendre résonner une ultime fois les notes du générique de fin.