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The Karate Kid (le vrai hein, pas le remake) : deux avis, sinon rien !



The Karate Kid Une

Le film s’ouvre sur le déménagement d’une mère veuve, Lucille Larusso, et de son fils Daniel (Ralph Macchio) qui quittent le Texas pour la Californie où elle vient de décrocher un emploi. Le soir de leur arrivée, Daniel est invité par un voisin à une boum sur la plage. Il y rencontre la jolie Ali, mais déjà les ennuis commencent (c’est toujours de la faute des filles de toutes façons !) car Johnny – ex petit ami de la jeune fille – est aussi de la partie avec sa bande de copains. Il met rapidement KO notre Daniel alors que celui-ci tentait vainement de défendre Ali (Elisabeth Shue) que Johnny commençait à malmener.

Rapidement, Daniel devient le souffre-douleur de la bande dirigée par Johnny. Il décide de faire du karaté pour apprendre à se battre. Malheureusement pour lui, l’endroit où il souhaite s’y initier est déjà occupé par notre fameuse bande de gros bras dont les membres font tous du karaté (mince alors !). L’adolescent fait alors la connaissance de Miyagi (Pat Morita), sorte d’homme à tout faire de son immeuble qui consacre ses heures perdues à l’entretien de ses bonzaïs. Le vieil homme, originaire d’Okinawa, se révèle être un maître en matière de karaté (la chance !) et décide de prendre Daniel sous son aile afin de lui enseigner cet art martial. L’objectif : vaincre Johnny et sa bande lors du tournoi de karaté d’All Valley qui se déroulera sous peu.

Daniel et AliL’avis de Julie

Vous l’aurez sans doute compris, on ne se trouve pas en présence de quelque chose de très complexe question scénar’ ici. Déjà, certaines scènes auraient gagné à être raccourcies, dont la première (celle du déménagement durant laquelle passe tout le générique) qui paraît bien longue. De plus, les clichés sont légion : la boum sur la plage, les grands et riches californiens (presque tous blonds) face au faible petit texan, la jolie blondinette, et j’en passe… Le manichéisme est aussi clairement de mise avec notre méchante bande de gros bras d’un côté, menant la vie dure au gentil Daniel de l’autre. Quant à la mise en scène, elle est sommes toutes très classique, en oscillant entre plans larges et gros plans, et ne fait preuve d’aucun esthétisme particulier.

Le but n’est pas non plus celui de la performance niveau acteurs, dont le jeu dans son ensemble ne peut clairement pas être qualifié de nuancé – la palme revenant ici à Martin Kove (le Sensei de la bande à Johnny) qui livre un méchant on ne peut plus caricatural. Mention spéciale tout de même pour Pat Morita (Miyagi) qui fait preuve de finesse dans l’interprétation avec notamment un côté pince-sans-rire très amusant et une fragilité relativement touchante que l’on entre-aperçoit. A noter d’ailleurs sa nomination aux Oscars de l’époque pour cette prestation.

Les mouche

Plutôt mal engagé, hein ? Et bien, détrompez-vous ! The Karate Kid commence déjà par faire passer un bon moment. Certes, il y a des maladresse – qui sont plus drôles qu’autres choses. Certes, ça n’est pas non plus le genre de film à éveiller la réflexion. Mais il est loin d’être ennuyeux, bien au contraire ! Et puis, à l’époque, il a permis au karaté d’être perçu sous un nouveau jour, le faisant passer d’un sport d’agression et d’attaque à un sport de défense. Le message véhiculé est que l’on n’apprend pas un art martial dans un souci de violence ou de vengeance, mais pour acquérir une certaine sagesse – tout ce que va enseigner Miyagi à Daniel. La relation entre ces deux personnages est en effet assez intéressante, chacun trouvant en l’autre l’être manquant à leur vie respective : un père pour Daniel et un fils pour Miyagi. La scène lors de laquelle le maître évoque son passé durant la Seconde Guerre mondiale est d’ailleurs un moment d’émotion surprenant dans ce film qui fait globalement preuve de légèreté.

Et si ça n’est pas non plus un chef-d’œuvre, il faut tout de même garder en tête que The Karate Kid fut le film culte de toute une génération.

KARATKID-CTIT-182AL’avis de Tof

Ma génération se souvient de ce film. Il sent bon les années 80, années où le cinéma américain a commencé à débarquer à la télé et dans les vidéoclubs. Tout un univers s’offrait à nous, univers du meilleur comme du pire. Karate Kid faisait partie du meilleur des teenagers. Un film sans prétention avec des messages simples : le manque du père, l’inanité de la violence, la nécessaire révolte, quelle qu’elle soit. Alors oui on est loin du film d’auteur mais le rythme est soutenu et la relation entre Daniel et Miyagi est pleine de tendresse et de sentiments vrais. Ca ne fait pas de mal non ? On y sent aussi un appel au secours : les arts martiaux sont plus qu’une affaire de poings et l’occident a tendance à oublier les philosophies sous-jacentes. Le rouleau compresseur américain s’en trouve un rien égratigné. Le reste, c’est une histoire d’amour, d’amitié et de respect. Classique peut-être mais il n’est jamais vain de rappeler certains principes.