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Game of Thrones – Saison 8 Episode 3



L’armée des Morts et les Marcheurs Blancs sont aux portes de Winterfell. Tandis que les non-combattants se sont réfugiés dans les cryptes, la défense est en place sur les remparts du château. A l’extérieur, les Dothrakis sont en première ligne et s’apprêtent à passer à l’offensive. Dans le bois sacré, Bran attend l’arrivée du Roi de la Nuit, protégé par les Fer-nés. Jon et Daenerys ont pris de la hauteur et se préparent au combat à dos de dragons.

La Longue Nuit s’installe peu à peu, et nul ne sait s’il y aura encore une aube pour les hommes.

« What is dead may never die. » Cette devise des Fer-nés résonne ici telle une prophétie. Une prophétie selon laquelle les vivants, si déterminés soient-ils, ne pourront rien face aux morts qui se relèvent et dont l’unique but est de faire tomber les royaumes humains dans l’oubli. La force de cet épisode 3 est là. Dans cette issue inéluctable qui installe une tension palpable dès le premier instant : celui d’un plan-séquence durant lequel la caméra suit les ultimes préparatifs des protagonistes qui savent ce qui les attend. L’annihilation de toute forme de vie par l’armée des Morts et l’impitoyable Roi de la Nuit. L’ambiance est oppressante, quasi-irrespirable tant la mise en scène, le rythme et l’intensité des regards échangés font tout pour maintenir le spectateur en apnée de la première à la quatre-vingt deuxième minute de l’épisode.

Le premier choc a lieu lorsque la horde des Dothrakis charge les morts avant de s’enfoncer dans l’obscurité. La claque est aussi visuelle qu’émotionnelle. Le ton est donné et la suite sera plus intense encore.

Vous pouvez oublier tout ce que vous avez vu jusqu’alors car les showrunners n’avaient pas menti : cette bataille sous forme d’ode à la vie est bien la plus spectaculaire jamais vue sur un écran. Déjà à l’œuvre pour La Bataille des Bâtards (saison 6, épisode 9), Miguel Sapochnik réalise ici une prouesse : celle de surpasser Peter Jackson et sa bataille du Gouffre de Helm. Si terribles soient-ils, tous les plans sans exception sont d’une beauté à couper le souffle. En immersion totale, le spectateur ne peut que trembler, pleurer et crier en voyant ce qu’endurent les personnages à l’écran. Étonnamment, une bonne partie des protagonistes est finalement épargnée alors que la plupart d’entre eux se trouvait en très mauvaise posture. Il s’agit là du seul aspect un peu artificiel de cet épisode, et qui inquiète pour une chose : le sort réservé par David Benioff et D. B. Weiss dans les trois épisodes restants à tous ceux qui n’ont pas trouvé la mort ici.

Encore une fois, les scénaristes sont allés sur un terrain où l’on ne les attendait pas. Tout semblait perdu, et tout a été mis en place pour le faire croire, jusqu’à la partition aussi belle que désespérée de Ramin Djawadi sur les dix dernières minutes de l’épisode. Mis à part les notes au piano qui s’envolent, les ultimes plans s’enchaînent dans un silence de mort. Déjà éprouvé par l’intensité des scènes précédentes, le spectateur est à présent totalement lessivé. Mais il avait oublié une chose : « What do we say to the God of Death ? Not today. »