C’est ainsi qu’aujourd’hui je vais vous parler de Louie. Louie est un quadragénaire new-yorkais, père de deux filles et célibataire. Toute la série va donc tourner autour de ces deux thèmes : élever ses enfants quand on est un père célibataire, et tenter de retrouver une vie sentimentale.
Le pitch, évidemment, est très classique. Seulement, premier point, Louie est un comique de café-théâtre. Il y a donc une mise en abyme assez intéressante à travers ce personnage, qui n’hésite pas à rompre l’image d’Epinal qui veut que les comiques soient tordants dans la vie.
Ensuite, la série oscille systématiquement entre un réalisme assez étrange, la série montrant la vie ordinaire de gens ordinaires, et des moments de folie intégrale. Dans le pilote, par exemple, on peut voir d’une part Louie faire du bénévolat dans l’école de ses filles ou vivre un rendez-vous galant désastreux, et d’autre part le voir harcelé par une grand-même siphonnée ou un personnage s’enfuir dans un hélicoptère sorti de nulle part…
Revenons d’ailleurs sur le rendez-vous, le pilote nous permettant de montrer ce que la série a d’original : le coup du rendez-vous gâché parce que le héros veut trop bien faire. Mais ici, Louie recourt assez peu à de grosses ficelles, notre héros enfilant des boulettes qu’à peu près tout le monde pourrait commettre.
C’est sans doute ce qui fait le charme de cette série : on se prend à sourire devant les déboires terriblement quotidiens de Louie, ceci d’autant plus qu’ils sont vraisemblables, et que, disons-le, Louie n’est pas très sympathique. Amateur d’humour noir, cynique, désagréable, on dirait une espèce de côté sombre de Seinfeld, le côté new-yorkais ou jazzy renforçant cette impression.
Enfin, ajoutons que le personnage est bien construit, et ce, très tôt dans la série, notamment grâce aux passages qui le montrent sur scène. « Dis moi ce qui te fait rire, je te dirais qui tu es », pourrait-on dire.
Jamais dans l’éclat de rire, toujours dans un humour assez particulier mais très efficace, Louie est une bonne surprise.