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Focus spécial Renaissance : Cinéma et « Grandes Découvertes »



Si Renaissance résonne d’abord et avant tout avec l’Italie, la littérature la philosophie et les arts antiques, les « Grandes Découvertes » – qui marquent par ailleurs le commencement de l’époque moderne dans notre Histoire – en sont une partie intégrante. Elles ont été sublimées au cinéma par Ridley Scott et Terrence Malick.

1492 : Christophe Colomb, de Ridley Scott

Depuis plusieurs années déjà, Christophe Colomb tente de convaincre les différents rois d’Europe d’ouvrir une route maritime vers les Indes. À la fin de la Reconquista, les souverains espagnols donnent finalement leur accord. Après un long et éprouvant voyage, les caravelles atteignent un morceau de terre. Nous sommes en 1492 : Christophe Colomb et son équipage viennent de découvrir les Amériques.

Très exactement cinq cents ans jour pour jour après la découverte de ce nouveau continent, le film de Ridley Scott relatant cet épisode historique majeur sortait en salles dans le monde entier. Pour incarner le navigateur, l’immense Gérard Depardieu, au sommet de sa carrière après son Prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1990 et son César un an plus tard pour Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau. Quant à Ridley Scott, il est en pleine ascension après le coup de maître Blade Runner (1982, adapté du roman Les androïdes rêvent-ils de montons électriques de Philip K. Dick) et l’excellent Thelma et Louise (1991), un road-movie qui allie tous les genres.

Bien que les « Grandes Découvertes » soient une période charnière de la Renaissance avec la prise de conscience pour l’Europe que d’autres civilisations, pays et même continents existent, celle-ci n’a que peu été exploitée au cinéma. L’essentiel est que cela a été fait par le biais de grands films, tels que celui-ci.

1492 : Christophe Colomb, réalisé par Ridley Scott. Avec Gérard Depardieu, Sigourney Weaver, Armand Assante, Michael Wincott, Tchéky Karyo, … Sorti en France le 12 octobre 1992.

 

Le Nouveau Monde, de Terrence Malick

À l’aube du XVIIe siècle, trois navires anglais accostent sur la côte Est de l’Amérique du Nord. Il viennent fonder une nouvelle colonie : Jamestown. Cette terre est pourtant déjà occupée par un groupe d’Amérindiens. Sur place, les Anglais commencent à occuper le terrain et construisent un fort. John Smith, l’un des colons, est envoyé comme ambassadeur auprès des indigènes. Il est capturé. Sur le point d’être mis à mort. Et sauvé in extremis par une jeune femme, fille du chef Powhatan : elle s’appelle Pocahontas.

Contrairement à ce que certains croient, Pocahontas n’est pas simplement une légende indienne sortie tout droit de l’esprit du studio Disney. L’Amérindienne a réellement existé, de même que John Smith. Leur histoire est toutefois beaucoup plus tragique que la romance dépeinte par le film d’animation de chez notre copain Mickey et sorti en 1995.

Dix ans après, le cinéaste américain Terrence Malick décide de raconter la véritable histoire de Pocahontas. Il réalise Le Nouveau Monde, sans rien omettre des violences perpétrée par les occidentaux ni de leur insistance à imposer un mode de vie contre-nature, sans se soucier de la volonté des indigènes. À l’affiche deux grands acteurs : l’irlandais Colin Farrel et le britannique Christian Bale, qui jouent respectivement les rôles de John Smith et John Rolfe, les deux amours de Pocahontas incarnée quant à elle par l’actrice américano-allemande Q’Orianka Kilcher.

Si Le Nouveau Monde est sans doute l’une des oeuvres les plus accessibles de Terrence Malick – certainement du fait que l’on en connaisse déjà l’histoire – il ne fait aucune entorse au style très silencieux et contemplatif cher au réalisateur, dont chaque plan est magnifié par l’oeil aigu de son directeur de la photographie : Emmanuel Lubezki.

Le Nouveau Monde, réalisé par Terrence Malick. Avec Colin Farrell, Christian Bale, Q’Orianka Kilcher, Christopher Plummer, David Thewlis, … Sorti en France le 15 février 2006.