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La destruction du monde au Cinéma : 28 jours plus tard & 28 semaines plus tard



La destruction de notre planète sous toutes ses formes est un thème riche pour le 7e Art qui l’a largement exploité. Trop peut-être ? Les blockbusters abordant cette question sont en effet légion, et souvent pour le pire (Michael Bay, si tu nous lis !). Heureusement, quelques films réussissent là où beaucoup ont échoué, en évitant les écueils classiques tels qu’une bande originale angoissante, des courses poursuites ou autres explosions, ou encore de l’hémoglobine. Bon, je vous le concède, dans le diptyque 28 jours plus tard / 28 semaines plus tard, l’hémoglobine est bien présente. Toutefois, ces deux films se démarquent grâce à leur ambiance particulière.

Dès son tout premier long-métrage-métrage – la comédie dramatique Petits meurtres entre amis (présentée au Festival de Cannes en 1994) – le cinéaste anglais Danny Boyle rencontrait un certain succès critique. Succès qu’il confirme en 1996 grâce à l’excellent Transpotting (avec Ewan McGregor, déjà à l’affiche de Petits meurtres…, Robert Carlyle et Kevin McKidd) avant de partir tourner à l’international avec Leonardo DiCaprio, Virginie Ledoyen et Guillaume Canet. Le film en question, La Plage, ne connaît pas le même accueil que les deux précédents. En 2003, il revient en Angleterre et aborde un nouveau genre après être resté dans un registre dramatique classique : l’épouvante-horreur.

Jim se réveille. Il est à l’hôpital et sort d’un profond coma à la suite d’un accident. Très rapidement, il réalise que quelque chose ne va pas : le bâtiment est désert. Il décide d’en sortir et trouve une Londres tout aussi vidée de ses habitants. Le temps semble s’être arrêté sans explication.

Vingt-huit jours plus tôt, un groupe de militants de la protection animale s’introduit dans un laboratoire afin de délivrer des singes subissants des expériences scientifiques. Aussitôt libéré, l’un des primates, enragé, attaque un des militants du commando et le mord. Celui-ci est instantanément contaminé et se jette sur ses anciens camarades de lutte. La « fureur » se répand. Le Royaume-Uni est mis en quarantaine.

Des manipulations scientifiques et génétiques. Un virus qui s’échappe d’un laboratoire. Une pandémie dévastatrice. Voilà le point de départ de 28 jours plus tard, qui aborde avec originalité le thème de la destruction du monde sur fond de folie humaine. Celle qui consiste à sacrifier le vivant sur l’autel de la science. Mais également celle d’êtres humains égoïstes qui font le choix du chacun pour soit plutôt que celui de l’entraide. L’autre originalité de ce film vient des zombies eux-mêmes : pour la première fois, il ne s’agit pas de montrer à l’écran des morts revenus à la vie mais des personnes toujours vivantes, infectées par un virus dévastateur.

Avec 28 jours plus tard, Danny Boyle remporte un double pari : passer au film de genre, tout en signant un film d’auteur, avec un vrai sujet de fond. En plus de cela, il offre l’un de ses premiers grands rôles à l’immense acteur irlandais Cillian Murphy.

https://www.youtube.com/watch?v=oPvUhUrst20

28 jours plus tard, réalisé par Danny Boyle. Avec Cillian Murphy, Naomie Harris, Megan Burns, Brendan Gleeson, … Sorti en France le 28 mai 2003.

 

Cinq ans après la sortie de 28 jours plus tard, une suite est réalisée pour laquelle Danny Boyle laisse sa place derrière la caméra à l’espagnol Juan Carlos Fresnadillo.

28 semaines plus tard reprend peu après la fin du précédent film. La quasi-totalité de la population du Royaume-uni a été décimée par le virus de la « fureur ». Don – qui vit avec sa femme et quatre autres survivants en banlieue de Londres – assiste impuissant à leur massacre.

Vingt-huit semaines après le début de la contamination, l’épidémie est officiellement déclarée comme terminée. Londres est sécurisée et gérée par des militaires de l’OTAN, sous commandement américain. Don retrouve ses deux enfants qui n’étaient pas au Royaume-Uni lors de la contamination. À l’instar de la population britannique, ils tentent de se reconstruire et de reprendre leur vie là où elle s’est arrêtée vingt-huit semaines plus tôt.

Rythmée, sauvage et apocalyptique, la suite du film de Danny Boyle est plutôt réussie même si elle laisse de côté les enjeux dramatiques développés dans 28 jours plus tard. Le spectaculaire prend en effet un peu trop le pas sur le reste, mais l’ensemble reste agréable pour celles et ceux qui apprécient de sursauter dans leur siège (ou leur canapé !). Et puis, on retrouve devant la caméra l’excellent Robert Carlyle. Comme quoi, il reste bien un peu de Danny Boyle dans cette suite !

28 semaines plus tard, réalisé par Juan Carlos Fresnadillo. Avec Imogen Poots, Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Idris Elba, … Sorti en France le 19 septembre 2007.

Bien que la fin de 28 semaines plus tard laissait présager un troisième volet, l’histoire de cette pandémie est toujours en suspens. Il semblerait toutefois qu’un nouveau film soit en préparation, avec le retour de Danny Boyle. Affaire à suivre…