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Nouvelle Séance Spéciale « Chute de Paris »



MaXoE Festival oblige, la rubrique Nouvelle Séance vous propose deux films sur la chute de Paris pour s’adapter au fil rouge de cette année : la destruction du monde. J’ai demandé l’aide de Julie qui vous parlera de Diplomatie de Volker Schlöndorff (2014). Pour ma part, ce sera Paris brûle-t-il ? de René Clément (1966).

paris brûle t'il

Paris brûle-t-il ?, de René Clément

Août 1944. Les armées françaises et américaines ne sont plus qu’à une centaine de kilomètres de Paris, qui est aux mains de l’occupant allemand. Le Général Von Choltitz est nommé commandant de Paris et a pour ordre de détruire la capitale française en cas de victoire alliée. Pendant ce temps-là, la Résistance s’organise pour planifier l’insurrection de la population. Le massacre d’un groupe d’étudiants dans le bois de Boulogne pousse les combattants de l’ombre à déclencher les hostilités plus tôt que prévu…

paris brule t'ilL’idée de faire un film sur la libération de Paris ne vient pas de son réalisateur René Clément mais du producteur américain Paul Graetz voulant rivaliser avec le succès du Jour le plus long (sorti en 1962 et réalisé par Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck), un drame historique au casting franco-américain impressionnant et parlant du débarquement de l’armée américaine sur les plages normandes.

Paul Graetz propose à René Clément, qu’il connaissait pour avoir produit son Monsieur Ripois en 1954, d’adapter en une grande épopée le livre Paris brûle-t-il ? de Larry Collins et Dominique Lapierre. Ces derniers, deux journalistes, se sont lancés dans de nombreuses recherches après avoir appris que le gouverneur de la ville, Dietrich Von Choltitz, avait reçu l’ordre de brûler Paris en août 1944. René Clément accepte la proposition de Paul Graetz, notamment parce que le projet lui offre l’occasion de filmer pour la dernière fois le Paris de l’époque, avant que d’importants travaux d’urbanisme ne débutent dans le centre de la ville.

Paris brûle t-il

Pour filmer cet épisode de la libération de Paris, René Clément s’entoure d’un casting international époustouflant incarnant des personnages historiques : Kirk Douglas en Général S. Patton ; Alain Delon en Jacques Chaban-Delmas ; Bruno Cremer en Rol-Tanguy ; Orson Welles en consul suédois Raoul Nordling ; Jean-Paul Belmondo en Yves Morandat ; Claude Rich en Général Leclerc (et qui incarne aussi le résistant Pierre de La Fouchardière) ; et bien d’autres comme Jean-Pierre Cassel, Anthony Perkins, Yves Montant, Daniel Gélin, Gert Fröbe, …

On retrouve aussi quelques petits nouveaux français comme Michel Fugain, Michel Sardou, Simone Signoret, Patrick Dewaere, Jean-Louis Trintignant, Michel Lonsdale ou bien encore Michel Piccoli. Côté technique, le casting est tout aussi impressionnant : Francis Ford Coppola, Gore Vidal et Yves Boisset (également 1er assistant réalisateur) font partie des scénaristes tandis que la musique original est composée par Maurice Jarre.

Paris brûle-t-il ? se concentre pendant près de trois heures sur les derniers instants de la Seconde Guerre mondiale et les actions de la Résistance, jusqu’à l’abandon de l’armée allemande et la libération de la capitale en août 1944. Même si le film ne propose pas de grandes scènes de bataille comme le souhaitait son producteur, Paris brûle-t-il ? reste une grande fresque historique magistrale et l’un des films les plus précis sur la Libération.

Voici un petit extrait, avec notre « Bebel » national : 

Paris brûle-t-il ?réalisé par René Clément. Avec Jean-Paul Belmondo, Kirk Douglas, Alain Delon, Claude Rich, Orson Welles, Jean-Pierre Cassel, Anthony Perkins, … Sorti sur nos écrans le 26 octobre 1966.

 

Diplomatie, de Volker Schlöndorff

1944, Hitler se sait vaincu. Ne voulant rien céder, il donne l’ordre au Général Von Choltitz, qui gouverne la capitale française, de faire sauter Paris. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de la ville, tels que Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel, … sont minés et prêts à exploser. Il reste seulement une nuit – celle du 24 au 25 août – à un diplomate suédois, Raoul Nordling, pour tenter de sauver la plus belle ville du monde de la destruction. 

Adaptant sa propre pièce de théâtre avec l’appui de Cyril Gély, le cinéaste allemand Volker Schlöndorff aborde, avec un autre point de vue, le même thème que Paris brûle-t-il ? : le projet d’Hitler de détruire la capitale française pour ne pas capituler en silence.

Dans Diplomatie, la fiction réinvente l’Histoire. Car oui, l’Histoire est ici romancée. Mais peu importe. Lorsqu’elle le fait de cette façon, on y croit, on adhère et on se laisse embarquer.

Le choix du huis clos, très théâtral dans sa mise en scène, est d’une grande efficacité dramaturgique. Surtout, le film est porté par deux acteurs exceptionnels – Niels Arestrup et André Dussollier – qui s’affrontent lors d’un sommet diplomatique et nocturne, uniquement avec le verbe. En toile de fond ? Paris. Une Paris en sursis, sur le point de disparaître et à qui le réalisateur Volker Schlöndorff rend hommage de la plus belle des manière.

Diplomatie, réalisé par Volker Schlöndorff. Avec André Dussollier, Niels Arestrup, Burghart Klaußner, … Sorti sur nos écrans le 5 mars 2014.

Sur ce, bons films !