- Article publié sur MaXoE.com -


Retour sur L’Auberge Espagnole et Les Poupées Russes



Casse-tête Chinois vient tout juste de sortir au cinéma. Mais si, Casse-tête Chinois ! La suite et fin de L’Auberge Espagnole et des Poupées Russes, la « trilogie » de Cédric Klapisch. Ça y est ? Vous suivez ? Alors plutôt que notre traditionnel rendez-vous DVD de la semaine (car il n’y a vraiment pas grand chose – voire rien – de bien intéressant), MaXoE s’est dit que cela ne ferait de mal à personne de revenir sur les deux premiers. Avant la critique du dernier volet, bien sûr !

Dossier Auberge Poupées Une

L’Auberge Espagnole

L'Auberge Espagnole AfficheRéalisation : Cédric Klapisch

Casting : Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile De France, Kelly Reilly, Judith Godrèche, Kevin Bishop, …

Scénario : Cédric Klapisch

Genre : Comédie dramatique

Durée : 2h 02min

Production : Bruno Levy, BAC Films, Ce qui me meut, France 2 Cinéma, …

Distribution : Mars Distribution

Sortie en salles : 19 juin 2002

Sortie en DVD : 22 janvier 2003 (en Blu-Ray depuis le 23 septembre 2008)

 

Erasmus. L’Eldorado de n’importe quel étudiant. Partir vivre à l’étranger, faire des rencontres, faire la fête. Et étudier. Un peu.

Xavier, vingt-cinq ans et étudiant en sciences-économiques, s’apprête à obtenir un emploi au Ministère des Finances. Mais pour cela, il doit acquérir des compétences en espagnol. La solution ? Erasme. Ou plutôt Erasmus. Malgré l’incompréhension de sa petite amie, Martine, Xavier s’envole à Barcelone. Pour un an. Un an durant lequel il va vivre dans une grande colocation constituée d’une multitude de nationalités. Un an durant lequel sa vie et ses différentes rencontres vont lui donner l’envie de renouer avec son rêve de gosse : devenir écrivain.

Auberge Espagnole Coloc

Si la carrière de Cédric Klapisch était déjà bien entamée avant cela, c’est tout de même L’Auberge Espagnole qui fût son premier grand succès et le fit connaître du grand public. Et pour cause, c’est réellement un bon film. Un film qui retrace des tranches de vies, dont principalement une : celle de Xavier. Personnage qui se cherche, dont l’existence est un joyeux bordel, et qui va atterrir dans ce joyeux bordel qu’est cette colocation à Barcelone.

Dans ce premier film, Klapisch effleure déjà de manière bien appuyée les codes qu’il réutilisera dans les deux suivants, plongeant ses personnages entre réalité et onirisme, retranscrivant les divagations de leurs esprits. L’utilisation du flash-back est elle aussi déjà bien présente et amenée de manière habile. Elle ne perd pas le spectateur mais vient rajouter à l’idée de capharnaüm ambiant qui entoure la vie de Xavier. Un Xavier remarquablement interprété par Romain Duris, avec ce naturel que l’on retrouve à chaque fois, dans chacun de ses films, et pourtant sur des rôles très différents. S’il porte le film (déjà parce qu’il en est le protagoniste, mais également parce qu’il en est le narrateur), il reste extrêmement bien entouré. Déjà avec la ribambelle d’acteurs membres de la colocation. Mais aussi grâce à deux femmes : Audrey Tautou et Cécile De France (qui reçu d’ailleurs le César du Meilleur Espoir Féminin pour ce rôle).

Grâce à son art de la mise en scène, Klapisch livre ici un premier volet plein de promesses, enjoué, rythmé, dynamique, drôle. Premier volet que l’on prend plaisir à voir et à revoir. Et surtout parce que quelques scènes sont vraiment d’anthologie, malgré le fait qu’elles ne valent pas celles des Poupées Russes.

Note : 7/10

 

Les Poupées Russes

Les Poupées Russes AfficheRéalisation : Cédric Klapisch

Casting : Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile De France, Kelly Reilly, Kevin Bishop, Lucy Gordon, …

Scénario : Cédric Klapisch

Genre : Comédie dramatique

Durée : 2h 05min

Production : Bruno Levy et Matthew Justice, Ce qui me meut, …

Distribution : Mars Distribution

Sortie en salles : 15 juin 2005

Sortie en DVD : 15 décembre 2005 (en Blu-Ray depuis le 23 septembre 2008)

 

Cinq ans se sont écoulées depuis le fameux Erasmus de Xavier à Barcelone. Il a trente ans et ne travaille finalement pas au sein du Ministère des Finances. Et sa vie est toujours d’une complexité sans nom. Il a tout de même réalisé son rêve de toujours en devenant écrivain. Mais comme tous les écrivains un jour ou l’autre, il est en mal d’inspiration. Ce qui se répercute sur son compte en banque. Il accepte donc de devenir le biographe (ou plutôt le nègre) de stars montantes, ainsi que d’être le scénariste de la nouvelle série à l’eau de rose d’une grande chaîne nationale. Pour ce second job, il part à Londres et se retrouve à collaborer avec Wendy, l’une de ses anciennes colocataires de Barcelone. Wendy dont le petit frère s’apprête à épouser une ballerine russe.

Xavier se retrouve donc à vivre entre Paris, Londres et Saint-Pétersbourg où tout le petit monde de L’Auberge Espagnole débarque pour préparer la cérémonie.

Poupées Russes Prague

Difficile exercice que de tenter une suite à un film ayant fait un carton. La barre étant haute, il paraît compliqué de la dépasser. Mais si L’Auberge Espagnole est déjà un très bon film, Les Poupées Russes le surpasse. Il a gagné en qualité, en maturité. A l’instar de son personnage principal. Ou pas. Car si Xavier est entré dans la vie active, son existence reste un joyeux bordel. Il se comporte comme un adolescent qui enchaîne les situations compliquées et loufoques.

Comme dans le précédent volet, Romain Duris est toujours aussi authentique dans le rôle de ce trentenaire qui se cherche. Il forme un très beau duo avec Kelly Reilly : Wendy, l’anglaise de la colocation qui prend ici énormément d’importance. On retrouve également avec plaisir deux autres personnages récurrents, ceux de Cécile De France et d’Audrey Tautou, personnages sans qui le film n’aurait sans doute pas la même la saveur tant elles sont chacune à leur manière une bouffée d’air dans l’histoire.

Dans sa réalisation, Cédric Klapisch n’a en rien rompu avec L’Auberge Espagnole. Il reste dans la même veine, et il l’améliore. Le style est toujours aussi rythmé et drôle (la scène du pipeau en est l’exemple type), mais il offre aussi des moments de pure poésie dont le paroxysme est atteint avec la scène de la Rue Rossi, cette fameuse rue de Saint-Pétersbourg aux proportions parfaites. Du grand cinéma.

Note : 8/10