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Tendre Héritage – Rencontre avec le film et interview de son réalisateur, Florent Brischoux



Hier, nous sommes sortis du Palais des Festivals pour prendre la direction de la rue de Mimont, qui abrite le festival international du court-métrage sur le thème du handicap (déjà présenté dans cet Instantané de Cannes). A cette occasion, nous y avons vu le film ‘Tendre Héritage’, sélectionné en compétition de ce festival, et pu échanger avec son réalisateur Florent Brischoux.

Le handicap est une thématique difficile à aborder au cinéma sans tomber dans le pathos ou les lieux communs. Et pourtant, Tendre Héritage échappe à ses deux écueils en choisissant de traiter la question sous un angle bien particulier : celui de l’héritage, ou comment les parents pensent la vie de leur enfant en situation de handicap une fois qu’ils seront partis.

Léo a perdu sa femme. Il est le père de deux enfants dont l’un, David, est polyhandicapé. Afin de préparer l’avenir de ses enfants suite au décès de leur mère, il rencontre un notaire pour rédiger son testament. A la lecture de celui-ci, il prend conscience d’une chose : si l’avenir matériel et financier de son fils est bel et bien assuré, qui sera là pour lui donner toute la tendresse et tout l’amour dont il a besoin ?

Ce sujet, auquel on ne pense pas forcément et qui pourtant est absolument essentiel parce qu’universel, est traité avec une grande émotion par Florent Brischoux (réalisateur et scénariste de ce court-métrage). Une émotion qui ne bascule à aucun moment dans l’apitoiement, le désespoir ou les larmes. Il y a au contraire beaucoup de pudeur dans la caméra de ce jeune réalisateur lorsqu’il filme la rencontre entre le notaire et le père venu établir son testament. De la pudeur, et surtout de la tendresse, dans les gestes et dans les mots, à l’image du titre de ce film.

Pour continuer à parler de Tendre Héritage, le mieux reste encore de donner la parole à son réalisateur, Florent Brischoux. Lorsque nous lui avons demandé comment était venue l’idée de ce court-métrage, il a d’abord été question de son parcours professionnel.

Florent Brischoux : « Je travaille pour l’Association d’Hygiène Sociale de Franche-Comté à Besançon, association qui regroupe des établissements s’occupant de personnes en situation de handicap, depuis juin 2013. Dans le cadre de mon travail, je me suis mis à réaliser de petits reportages institutionnels sur différents thèmes et en novembre 2016, on m’a demandé de travailler sur la thématique de l’après, ou comment les parents pensent la vie de leur enfant une fois qu’il seront partis. »

C’est donc un film qui s’est construit sur la base de témoignages.

Florent Brischoux : « J’ai fait des interviews de parents en me disant je ferais un documentaire comme je le faisais jusque-là. Après 2h d’interviews avec un groupe de six parents, je me suis aperçu que ce qui les inquiétait le plus était : qui allait aimer leurs enfants à leur place une fois qu’ils ne seraient plus là ? Et plutôt que de faire un documentaire sur ce sujet très difficile, je me suis tourné vers la fiction en essayant d’écrire quelque chose à partir à partir des témoignages. Le travail d’écriture a débuté en février 2017 et on a tourné mi juin 2017. Fin novembre 2017, le film était prêt. »

Après Tendre Héritage, Florent Brischoux a réalisé un deuxième court-métrage dans le cadre de la 8e édition du Nikon Film Festival et dont le thème était « Je suis un cadeau ». Son film à lui s’intitule Je suis H.S. et parle d’un homme d’une cinquantaine d’années venant d’être licencié et qui peine à retrouver un emploi. Ces deux courts ne sont qu’un début.

Florent Brischoux : « J’aimerais bien que les deux courts soient diffusés dans des salles, en ciné club ou autre, pour pouvoir en parler et que la réflexion soit ouverte, notamment en dehors du monde du handicap pour ce qui est de ‘Tendre Héritage’. Et pour la suite je viens de finir le scénario d’un nouveau court et j’écris en parallèle un long métrage sur la thématique de ‘Je suis H.S.' »

De beaux projets en perspective !