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BD en Vrac : Rising Stars Acte 1, Affaires de Famille



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Voici pour notre rubrique BD en vrac 2 BD à dévorer : une nouvelle vision des super-héros et une famille un peu comme les autres. 

 

risingjaqTitre : Rising Stars Acte 1

Scénario : Joe Michael Straczynski

Dessin : Keu Cha, Christian Zanier, Ken Lashley 

Collection : Contrebande

Format : 167 x 257 mm, couleur, 250 pages

Editeur : Delcourt

ISBN : 978-2-7560-2756-2

Web : http://www.editions-delcourt.fr/

Notre avis : Rising Stars n’est pas vraiment une nouveauté. La série a déjà été publiée en 2000 et 2001 chez Semic. Voici l’occasion ou jamais de se rattraper si vous ne connaissez pas cette histoire. Composée de 3 tomes (dont le 3ème totalement inédit en France), nous avons eu le tome 1 entre les pattes et on peut déjà vous dire que cela a été un vrai plaisir. Il faut dire que la carte de visite de la BD fait envie. Visez un peu, Joe Michael Stracsynski est à la plume. Ne nous dites pas que vous ne le connaissez pas ?! Il a créé la série Babylon 5 ! Il met toujours le paquet sur la construction des personnages et sur les relations qui les unissent. Et puis il est accompagné de 3 dessinateurs d’expérience. Le dessin, bien qu’inégal parfois entre les 3 compères, rend hommage aux comics : trait fin pour un rendu bien propre ! Mais là ou l’art du comics s’exprime vraiment c’est sur les pages où les scènes prennent un max de place pour mieux exprimer l’action ou la contemplation. Ainsi certains croquis sont de véritables petits tableaux à admirer. 

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Mais penchons-nous sur l’histoire. En 1969, une boule de feu déchire les cieux de la petite ville de Pederson. Rien de bien méchant si ce n’est le fait que 113 enfants conçus ce soir là se découvrent, petit à petit, des pouvoirs hors normes. Johnny maîtrise l’énergie pure, Matthew possède une force incroyable, Joshua peut planer, Lee maîtrise le feu, … Comment ne pas penser à Heroes en lisant les premières planches de cette BD : les héros sont en civil et les pouvoirs ne sont aussi délirants que ceux développés chez Marvel. Encore mieux, les enfants ne sont pas cachés du grand public, pas d’identité secrète, pas de fuite en avant, tout du moins au début. Devenus adultes, chacun de ces drôles d’humains vit sa propre vie en utilisant ou non ses pouvoirs particuliers. C’est là que l’histoire prend toute sa dimension. Le scénariste creuse les personnages afin de nous faire goûter leur joie ou leur malheur en rapport avec ce don du ciel. On pourrait même regretter qu’il ne le fasse pas plus, parfois c’est effleuré. Mais, après tout, il a aussi une histoire à raconter. Celle d’un tueur qui a décidé de décimer les rangs des 113. Le plus troublant c’est qu’il a l’air de connaître leurs faiblesses, la moindre d’entre elles. Est-ce lié à l’énergie qui les lient tous ? Le danger est-il à l’intérieur ?  

Voici un comics à ne pas rater. C’est une belle alternative aux classiques. L’auteur nous bouscule, nous fait douter et surtout nous emmène sur la route des faiblesses humaines. A ne manquer sous aucun prétexte. 

Appréciation : 4

 

 

 
affaireshautTitre : Affaires de Famille

Scénario et Dessin : Will Eisner 

Collection : Contrebande

Format : 171 x 255 mm, noir et blanc, 80 pages 

Editeur : Delcourt

ISBN : 978-2-7560-2359-5

Notre avis : Papy Ben a 90 ans. Ses enfants et petits-enfants décident d’organiser un repas de famille pour fêter dignement l’événement. Seul hic, la progéniture du grand-père est loin d’être celle dont on rêve. Greta s’est toujours occupée de son père mais elle est passablement manipulatrice. Molly a réussit socialement et elle le fait bien sentir à ses frères et soeurs. Leo est avocat mais son père, qui avait créé son entreprise, souhaitait que son fils suive le chemin balisé familial. D’où une forme de traumatisme latent. Vous le verrez, d’autres personnages truculents sont à découvrir dans ce drame aigre-amer sous forme de fiesta sans âme. Le repas et ses préparatifs ne sont que prétexte aux règlements de comptes, aux affrontements dissimulés et aux jeux de faux-semblants. On y découvre un grand-père grabataire qui subit désormais ses enfants. Oui il n’est pas blanc comme neige mais on prend rapidement pitié de l’ancêtre et cela d’autant plus que les vautours se rapprochent de lui. Les échanges sont au vitriol, le rythme est excellent et la fin ne peut vous laisser indifférent. Goûtez-en l’humble leçon. Le dessin puise ses inspirations dans une école à l’ancienne, mais le trait et l’encrage collent parfaitement à l’ambiance. Certains pourraient ne pas aimer ce récit en forme de huis-clos familial, mais si vous avez une once d’humanité et si vous croyez en la nécessaire inanité de nos existences, vous serez conquis.  

Appréciation : 4

 

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