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BD en Vrac Spécial Steam Punk : Univerne T1 et T2



Et voici 2 nouvelles BD dans le mouvement Steam Punk. Là on est vraiment en plein dedans, il n’y a pas à dire ! Régalez-vous !

 

 

Univerne T1, Paname

Scénario : Morvan

Dessin : Nesmo, Bassini

Format : couleur, 47 pages

Editeur : Soleil

ISBN : 978-2302010765

Web : http://soleilprod.com

L’histoire :  nous voilà en pleine uchronie. 1851, Alors que Napoléon III vient de réaliser son coup d’état, les fervents défenseurs de la démocratie s’enfuient pour des cieux plus cléments. Parmi ceux-ci, Victor Hugo et Pierre-Jules Hetzel, éditeur de son état. Dans le monde que nous connaissons, ce dernier arrive à s’enfuir de Paris afin de rallier la Belgique. Il continue son travail d’éditeur là-bas avant de revenir en France quand le climat devient plus calme. Il est l’éditeur de Jules Verne et de ses fameux Voyages Extraordinaires. Mais dans le récit qui nous occupe, Hetzel loupe le train de la liberté. Pire encore, il meurt alors que la police le poursuit. Il n’éditera donc pas Jules Vernes, celui-ci ne sera donc pas un écrivain visionnaire et son génie sera employé à des choses plus réelles. Ainsi, Paris, en 1900, est devenue une ville Steam Punk avec ce qu’il faut de dirigeables et autres machines à vapeur. L’univers est devenu Vernien. 

Juliette Hénin est une journaliste, plutôt féministe. Elle a l’air de garder les idées claires dans une ville qui semble avoir perdu tout sens commun. On y retrouve un Tesla mégalo, un Thomas Edison soumis et un Jules Verne qui a des projets totalement révolutionnaires sur l’île appelée Lincoln. Juliette entre en contact avec l’épouse de Jules Verne, prisonnière à la santé, qui en profite pour glisser un objet étrange dans sa poche, à l’insu de Juliette. Les événements se précipitent, des êtres étranges, mi-homme mi-machine semblent s’intéresser à l’objet en question.

Notre avis : bon, l’accident d’Hetzel et ses conséquences sur le travail de Jules Verne sont un peu fumeux. Mais si l’on passe sur cette explication rocambolesque, on apprécie vraiment ce qu’est devenu Paris à l’aube du 20ème siècle. La ville est magnifique même si parfois les auteurs sont allés jusqu’à la limite de la caricature de ce que peut être le Steam Punk.

Du côté du scénario, le mystère s’installe tout doucement. On reste d’ailleurs un peu sur notre faim à ce niveau là. On sent que ce premier tome est là pour planter le décor, notamment au niveau des personnages. Le trio Juliette-Ernest-Randal prend à peine ses marques et les autre protagonistes sont encore dans l’ombre. 

Mais ce travail de mise en place est plutôt bien fait. L’ambiance est bien rendue et les personnages ne manquent pas de consistance, c’est sûr. Les thèmes restent assez classiques pour le genre : quel est le danger   représenté par les scientifiques ? Comment ne pas tomber dans l’excès de progrès qui pourrait conduire à une utilisation guerrière des découvertes ? 

Les dessins sont sublimes. Ils rentranscrivent merveilleusement bien cette ambiance de début de siècle. Parfois les visages ont des expressions qui nous rappellent les mangas, et cela se marie plutôt bien avec le reste. 

En bref, c’est une belle mise en bouche avant la suite …

Appréciation :  4

 

 

 

 

Univerne T2, Big Apple

Scénario : Morvan

Dessin : Nesmo, Bassini

Format : couleur, 46 pages

Editeur : Soleil

ISBN : 978-2302023727

Web : http://soleilprod.com

L’histoire :  rappelez-vous, Jules Verne n’est pas écrivain dans la réalité qui nous intéresse ici. Il a créé une cité idéale, l’Univerne, située sur une île du pacifique. Mais la cité est en danger car les différentes nations y voient un potentiel danger pour la planète. Les vraies raisons sont sûrement ailleurs comme vous pouvez vous en douter. Dans ce contexte, on retrouve Juliette, Randal et Ernest en route pour New-York où ils comptent bien trouver la machine nécessaire à la lecture de la disquette confiée par la femme de Jules Verne. Pour cela ils doivent passer par l’antre de Tesla, le fou. Ce qu’ils vont découvrir va les mener jusqu’à Univerne…  

Notre avis : le récit a pris son rythme de croisière. Les choses se précipitent un peu, on comprend un peu mieux les desseins des uns et des autres. Mais rassurez-vous, les mystères planent encore. Qui sont ces fameux sélénites, gardes providentiels, et qui sont les cyborgs aux buts inconnus ? La narration ménage le suspense tout en distillant les indices, aux compte-goutte. Le trio de nos amis a pris beaucoup d’épaisseur, leur numéro de « je t’aime moi non plus » est bien rodé désormais. 

Le deuxième tome confirme tout le bien que l’on pensait de la série. L’univers créé ne demande qu’à être exploré, bulle après bulle. Et puis les auteurs ne se prennent pas au sérieux et ça, ça n’a pas de prix. 

Appréciation :  4