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Comics en Vrac : Flex Mentallo



Cette semaine une bien étrange BD. Introspection torturée dans le monde des comics. Difficile à apprivoiser mais le voyage vaut le coup d’oeil.

 

 

Flex Mentallo

Scénario : Grand Morrison

Dessin : Frank Quitely

Collection : Vertigo Deluxe

Format : couleur, 128 pages

Editeur : Urban Comics

ISBN : 9782365771795

Web : http://www.urban-comics.com/

L’histoire :  exercice difficile que celui consistant à expliquer le scénario de Flex Mentallo. Cela démarre par une sorte d’attentat à la bombe factice dans une gare bondée de monde. Notre ami Flex Mentallo, un improbable héros bardé de muscles et exhibant fièrement un slip léopard tout à fait coquet, arrive à neutraliser la menace. Changement de lieu et de temps, voilà que la BD nous transporte dans l’appartement bordélique de Wallis Sage, le dessinateur qui a créé Flex Mentallo. Celui-ci est au plus mal, tellement mal qu’il décide de se faire un cocktail explosif et fatal à base de médocs en tout genre. Cette phase de suicide est l’occasion pour l’auteur de se replonger dans son passé, peuplé de comics et d’innocence. C’est donc aussi l’occasion de remettre en scène notre ami Flex qui part à la recherche du fait, son ancien compagnon dans une quête qui ressemble singulièrement à celle de son papa. Bienvenue dans un voyage entre rêve et réalité. 

Notre avis : les sensations sont diverses à la lecture de ce que nous offre notre ami Grant Morrison. Les premières pages sont étonnantes d’originalité, certes, mais le plaisir de lire n’est pas forcément au rendez-vous. On a du mal à voir où veut en venir l’auteur et le personnage de Flex est tout sauf attachant. C’est au bout d’une trentaine de planches qu’on commence à se prendre d’affection pour lui et pour Wallis. L’innocence de l’un et la douleur de l’autre sont mis en résonance et cela de bien belle manière. On nous propose ainsi une exploration de la conscience d’un dessinateur, exploration qui ne cache pas son ambition, celle de rendre hommage à l’âge d’or des comics, celui qui a vu naître les super-héros pur et dur. On sent la nostalgie à chaque case, Grant éprouve un amour évident pour cette période. Non pas qu’il rejette ce qui a suivi, les périodes sombres et introspectives des années 90 par exemple, mais c’est une ode à la simplicité et aux rêves d’enfants. 

Une fois que l’on a compris tout cela, la BD se lit avec encore plus de plaisir. N’allez pas chercher un scénario particulier, une trame explicite, non, prenez cet ouvrage comme un melting-pot goûteux de tout ce qui a fait le succès des comics… C’est servi pas un dessin qui ne tombe pas dans le piège du comics façon palette graphique. Frank Quitely nous livre ici un trait à mi-chemin entre old-school et modernité. 

Appréciation :  4