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Comics en vrac : Justice League T1, Bêtes de Somme T1, Invincible T7



3 comics cette semaine. Signalons surtout le retour de DC dans notre rubrique par l’intermédiaire de Urban Comics, jeune société d’édition à qui nous souhaitons bonne chance ! 

 

Justice League T1

Scénario : Geoff Johns

Dessin : Jim Lee

Collection : DC Renaissance 

Format : 171 x 264 mm, 176 pages, couleur

Editeur : Urban Comics

ISBN : 9782365770439

Web : http://www.urban-comics.com/

Notre avis : Urban Comics reprend les rennes de DC en France. Du coup, ils en profitent pour publier des reboot des plus grands héros : Batman, Green Lantern, Wonder Woman, j’en passe et des meilleurs. Alors ce n’est pas à chaque fois un vrai reboot, ainsi pour Green Lantern, le récit (qui fera l’objet d’une prochaine chronique) nous propose plutôt la renaissance du héros après un bannissement. En tout cas, l’opus qui nous concerne ici nous donne une vision particulière de la genèse de la Justice League. La terre découvre les super-héros et on peut dire qu’elle ne les apprécie guère. C’est un doux euphémisme car l’armée et la police n’ont de cesse de poursuivre nos amis masqués partout autour du globe. Des événements vont changer la donne. DarkSeid, une créature démoniaque, a décidé d’envahir la terre à la tête de ses troupes… C’est dans ces circonstances que la Justice League va se créer. 

Ce qui nous a vraiment plu dans cet album, c’est la manière dont cette création est traitée. Dans la pratique, chacun des héros se méfie des autres. Green Lantern est prétentieux au possible et il reproche à Batman de n’avoir aucun pouvoir. Superman se croit invincible (bon ok c’est un peu vrai) et développe un égo à la mesure de ses pouvoirs, Wonder Woman donne toujours l’impression de débarquer et Aquaman les regarde de haut, du haut de sa stature royale. En bref, la coalition part plutôt mal. On en vous en dit pas plus mais tout cela va s’arranger évidemment. Non seulement cette approche de la bande est originale mais elle est servie par des dialogues percutants. Green Lantern taquine tout le monde et son humour fait mouche auprès du lecteur. 

Le rythme est soutenu, peut-être un peu trop même. On aurait aimé un peu plus d’introspection chez ces héros mais on chipote un peu là.

Les dessins finissent d’enfoncer le clou. C’est beau, très beau même. On retrouve la patte des comics à l’américaine avec un niveau de détail ahurissant. C’est l’école classique du comics mais on aime ça. Au final, Urban Comics a tapé très juste pour cette revisite de la Justice League.   

Appréciation : 4

 

 

 

 

Invincible T7

Scénario : Robert Kirkman

Dessin : Ryan Ottley

Collection : Contrebande

Format : 171 x 264 mm, couleurs, 134 pages

Editeur : Delcourt

ISBN : 978-2-7560-2897-2

Web : http://www.editions-delcourt.fr/

Notre avis :  Notre père invincible est de retour pour un 7ème opus. Le début de l’album se concentre sur une bande de vilains qui enlèvent les SDF qui trainent autour du campus. Quelques coups de poings plus tard, le jeune homme retrouve des problèmes bien terre à terre, à savoir les dissensions au sein de son couple. Ben oui, sa petite copine commence à avoir marre de ses absences répétées. Ce sont ces scènes, qui se répètent, dans le récit qui nous ont le plus gêné. On est loin de la profondeur et de l’ambiguité de la relation entre Tony Parker et Mary-Jane ou Daredevil et Elektra. Notre ami Kirkman manque ainsi de profondeur par rapport aux ténors du monde Marvel. Heureusement du côté de l’action l’auteur est bien meilleur. Alors qu’une partie des gardiens du globe se bat sur terre contre la ligue des lézards, le reste de la troupe part à la rencontre d’une menace extra-terrestre. 

Le récit prend alors tout son rythme et son intérêt. Les créatures extra-terrestres sont des martiens soumis par des parasites. Ils ressemblent à des sortes de poulpes et ont la particularité d’avoir une conscience commune. Les batailles sont ardues et sans pitié. Kirkman n’hésite d’ailleurs pas à décimer les rangs des héros. Ainsi la deuxième partie de l’album nous a davantage convaincu : le zapping entre les deux théâtres d’opération se fait naturellement et vous serez tenus en haleine jusqu’à la fin. 

Du côté du trait, on retrouve le style épuré de cette nouvelle vague, bien loin des dessins DC ou Marvel. On aime ou on aime pas, mais ne croyez pas que, sous ces aspects cartoon,  on se retrouve face à des bisounours. Non, le sang gicle et éclabousse à chaque page ou presque.

En bref, un opus plaisant mais inconstant. Heureusement la fin nous donne envie de lire le tome suivant ! 

Appréciation : 3

 

 

 

 

Bêtes de Somme T1

Scénario : Evan Dorkin

Dessin : Jill Thompson

Collection : Contrebande

Format : 160 pages

Editeur : Delcourt

ISBN : 978-2-7560-3150-7

Web : http://www.editions-delcourt.fr/

Notre avis : cette BD met en scène une bande de chiens et chats. Curieux pour un comics non ? Mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quels animaux. Au début, leur histoire est bien banale puisqu’ils vivent dans un quartier pavillonnaire tranquille. Cela ne va pas durer. Nos toutous vont se retrouver face à un problème épineux. L’une de leurs niches est hantée ! Ils vont alors faire appel au sage berger, sorte de Texas Ranger canin. Il reconnaît rapidement la valeur de notre bande et leur confie la mission (après une formation idoine) de protéger les environs. Le récit est alors découpé en petites histoires plus ou moins indépendantes. Il est difficile de retranscrire l’esprit de cette BD mais lisez-là et vous allez être surpris. Les intrigues ne tournent pas autour de simples affrontements canins, elles se basent sur des mystères flirtant avec la magie et l’au-delà. Ici des sorcières tentent d’invoquer des créatures démoniaques, là un fantôme hante la forêt à la recherche de ses chiots décédés et tout cela se fait dans une belle débauche d’hémoglobine et de chairs abimées.

Comprenez bien. Cette BD est un ouvrage pour adultes. Malgré des apparences bon enfant, l’ambiance est sombre, très sombre. Pour ne pas perturber une forme d’équilibre, les dialogues sont plein d’humour. Les bêtes manient le verbe avec une belle dextérité. Les dialogues en sont délicieux.

Que l’on soit bien clair, il faut goûter ces pages pour se rendre compte de leur richesse. D’autant plus que le récit est servi par des dessins de toute beauté. Le style adopté se base sur la technique d’aquarelle. Il contribue pour beaucoup à l’ambiance générale : sombre et naïf, magnifique et gore à la fois. 

Incontestablement le coup de coeur de ce mois ! 

Appréciation : 5