Dans le cadre de notre focus Superman, nous vous livrons ici 3 critiques de comics. Ce sont des chroniques déjà parues dans nos colonnes que nous vous avons regroupées ici. Superman, malgré sa grande popularité, a eu du mal à trouver sa place dans les comics modernes. Il faut dire que sa toute puissance pose de sacrés problèmes aux auteurs pour faire monter le suspense. Du coup, ils s’attaquent à une de ses failles, sa conscience. C’est cet aspect qui est mis en avant dans ces 3 BD. 2 auteurs majeurs nous livrent leur vision du mythe, j’ai nommé Grant Morrison et Geoff Johns.
Superman Pour Demain
Scénario : Brian Azzarello
Dessin : Jim Lee
Collection : DC Essentiels
Format : couleurs, 344 pages
Editeur : Urban Comics
ISBN : 9782365772020
Web : http://www.urban-comics.com
L’histoire : la terre, normalement protégée par Superman, a subi un traumatisme incroyable : un million de personnes ont disparu d’un coup, d’un seul, sans laisser de traces. Le pire de tout, c’est que Lois Lane fait partie du lot et que Superman était occupé à botter d’autres fesses dans la galaxie au moment où cela s’est passé. Notre héros plonge alors dans une forme de désespoir teinté de remords. Il en vient à se confier à un prêtre, un homme de foi censé lui indiquer la voie à suivre. Voilà sa démarche spirituelle. Concernant les aspects pratiques, il fouille partout où il peut pour trouver un indice quelconque le menant aux disparus. Il se pourrait bien que la solution soit un pays en pleine guerre civile. Tout semble indiquer que le phénomène de la disparition soit parti de là. C’est même une machine qui semble être à l’origine de tout cela. Superman va la confisquer, non sans mal, mais un incident va lui faire rejoindre les disparus …
Notre avis : les auteurs ont cherché à nous livrer un Superman en proie au doute, en plein remord. Cela marche plutôt bien. Le fils de Krypton se voit obligé de se tourner vers un prêtre comme s’il avait tout d’un coup besoin de savoir qu’un être suprême était là pour veiller sur lui. Ces parties, ces dialogues sont tout à fait savoureux et puis voir l’homme invincible aussi fragile que ça, ça n’a pas de prix. On aime moins son enquête sur le terrain de la guérilla. Les personnages manquent d’épaisseur, notamment le général victorieux et son chien de guerre Equus. Le comics perd un peu de son rythme à ce moment là. C’est dans le dernier tiers que l’histoire rebondit à nouveau. Le voyage dans ce monde étrange est assez délicieux.
Nous présenter Superman comme une personne fragile psychologiquement est plutôt une bonne idée. Les thèmes abordés sont des classiques du genre : le lien père-fils, le sentiment d’abandon, la culpabilité face à la perte d’un être aimé, … Oui il s’en veut de n’avoir pas été là alors qu’il n’aurait rien pu faire d’ailleurs. Cette culpabilité est tangible tout au long du récit et c’est cela qui constitue l’intérêt de cet album.
Le dessin est plutôt classique dans le monde du comics US. On y décèle cependant un crayonné à peine moins clean que ce que l’on constate habituellement. Du coup c’est plus mature, moins teenager.
Appréciation :
Superman T1, Le Dernier Fils
Scénario : Geoff Johns
Dessin : Adam Kubert, Arthur Adams
Collection : DC Signatures
Format : 171 x 264mm, couleurs, 192 pages
Editeur : Urban Comics
ISBN : 9782365771924
Web : http://www.urban-comics.com
L’histoire : notre ami Clark voit sa vie bouleversée par l’arrivée inopinée d’un enfant à bord d’une capsule spatiale. Ce gosse provient de Krypton. Alors que l’on croyait que notre ami au slip rouge était le dernier de sa race, voilà que cet invité vient changer la donne. On ne connaît pas ses parents mais Superman ose espérer qu’il pourrais s’agir de son frère. Tout cela ne poserait pas de problème si d’autres compatriotes de Clark n’avaient pas décidé de s’inviter à la danse. Le Général Zod himself a réussi à sortir de sa prison de la zone fantôme avec toute sa clique de déchets galactiques. Et là il est temps de distribuer les gnons.
Notre avis : de prime abord, on pourrait penser que ce comics tape dans le superficiel mais il n’en est rien. Derrière cette histoire à l’apparence basique se cache la frustration de l’homme d’acier. Cet enfant lui rappelle son déracinement, son absence de repères et l’arrivée de la bande à Zod ne l’aide pas à renoncer à Krypton pour assumer son Humanité. Et puis le passage avec Mon-El est un pur moment de finesse dessinée. A travers lui les auteurs nous parlent de l’amitié, de la solitude et de la cynique fatalité de la vie. Un superman sombre à souhait, rageur, très différent de l’image d’Epinal qu’on nous sert habituellement.
Appréciation :
Scénario : Grant Morrison
Dessin : Kubert Andy, Morales
Collection : DC Renaissance
Format : 171 x 264 mm, 256 pages, couleur
Editeur : Urban Comics
ISBN : 9782365770750
Web : http://www.urban-comics.com
On y découvre un superman plus rebelle que jamais et même son alter-ego, Clark Kent, n’a pas la mine du gentil mouton qu’on lui connait. Il se révèle plutôt être un journaliste d’investigation très engagé dans la dénonciation de la corruption à Metropolis. Cette histoire va lui permettre de devenir le vrai superman, celui que l’on connaît. On a aussi plaisir à retrouver Lex Luthor dans un rôle plus ambigu que jamais.
L’histoire que nous vous avons décrit ne constitue pas tout l’album. Par la suite, on nous sert des épisodes indépendants qui expliquent la naissance du pousseur d’acier, l’arrivée de superman encore bébé sur la terre, … Bref des récits sympathiques qui complèteront agréablement votre lecture.
Le tout est un bel album, bien dessiné, pour les fans de l’homme à la cape rouge.
